ARISTOTE, LA CONSTITUTION DES ATHÉNIENS

ἈΘΗΝΑΙΩΝ ΠΟΛΙΤΕΙΑ

Biographie d'Aristote Introduction à la philosophie grecque Construction de l'Ἀθηναίων Πολίτεια
Cours n° 1 : Solon Cours n° 2 : les Pisistratides et la réforme de Clisthène Cours n° 3 : de Périclès aux Trente
Cours n° 4 : Les institutions athéniennes

Structure du texte

La Constitution des Athéniens est formée de deux grandes parties :

  1. Histoire de la démocratie athénienne, des réformes de Solon à la fin de l'oligarchie des Trente
  2. Exposé des institutions athéniennes.

Histoire du texte

Connue d'abord par des fragments, puis par un papyrus qui donnait la quasi totalité du texte, découvert en 1879, la Constitution des Athéniens faisait partie des 158 Constitutions rassemblées par les élèves d'Aristote sur l'ordre du Maître ; elle fut immédiatement attribuée à Aristote lui-même. Par la suite, on mit en doute cette paternité, en arguant du fait que le style semblait différent de celui d'Aristote, et la datation difficile à établir.

Le problème des sources

Pour la seconde partie, l'auteur pouvait avoir accès à des documents de première main, puisqu'il vivait à Athènes. Mais pour la première, de nature historique, le problème semble plus complexe. Parfois l'auteur cite ses sources (poèmes de Solon, chansons, constitutions des Quatre Cents...) ; mais parfois aussi, il ne le fait pas, comme par exemple à propos des Tyrannoctones, où il s'inspire de Thucydide sans le dire expressément.

Le célèbre chapitre IV sur la constitution de Dracon serait une extrapolation, et même un faux, né d'une littérature pamphlétaire développée à la fin du Vème siècle.

Sur les réformes de Solon, sur les Pisistratides et sur la constitution de Clisthènes, l'auteur semble s'être inspiré d'Androtion, un démocrate modéré, élève d'Isocrate.

Enfin, chaque fois que l'auteur se livre à des considérations politiques, elles renvoient à la Politique d'Aristote : s'il n'est pas de la main même d'Aristote, l'ouvrage est donc issu du milieu le plus proche du philosophe.

Pour lire avec profit la Constitution des Athéniens, il peut être utile de consulter les historiens contemporains des événements :

La constitution de Solon (I, 1-12)

Le début du texte manque ; nous ne nous attarderons donc pas sur le 1er §, assez énigmatique ; il y est sans doute question du sacrilège commis par les Alcméonides, une grande famille athénienne, durant les luttes fratricides entre les féodaux.

Ce qui nous intéresse davantage, c'est le paragraphe suivant :

L'état social avant Solon.

La situation que décrit Solon fait suite immédiatement à l'époque mycénienne, et constitue donc un témoignage – certes de seconde main – sur les "Siècles obscurs" (XII-VIIIème siècles). Nous voyons les riches propriétaires, qui se sont approprié les terres, réduire en esclavage pour dettes toute la petite paysannerie ; cette situation, dénoncée également par Hésiode dans les Travaux et les Jours (voir sa condamnation des "Rois mangeurs de présents", v. 238-249), évoque un problème récurrent dans l'Antiquité, et que l'on retrouvera dans la République romaine : le problème de l'endettement... (fort d'actualité, ces temps-ci !)

Aristote décrit ensuite les institutions : des magistratures qui continueront d'exister dans l'Athènes classique, mais qui avaient alors un pouvoir exorbitant, d'autant qu'elles s'exerçaient à vie... (p. 5)

Le § IV, sur la constitution de Dracon, semble extrapolé. En effet, cette organisation censitaire repose sur une évaluation monétaire de la richesse de chaque classe... à un moment où la monnaie était encore fort peu employée ! "un bien d'au moins 100 mines" pour les Stratèges et les Hipparques (c'est-à-dire les officiers supérieurs), cela correspond à une fortune d'environ 10 000 drachmes, ou 500 000 €... (voir la monnaie antique) ; par ailleurs, le nombre de 401 conseillers évoque la période des 400 oligarques de 411 av. J-C....

L'archontat de Solon.

solon

Par son origine, Solon appartient aux classes moyennes : il n'a pas la richesse des très grands propriétaires, mais il n'appartient pas non plus au peuple. Sa position sera donc celle d'un modéré, et d'un médiateur, entre les deux classes qui s'affrontent violemment. Pour en finir avec la guerre civile, il va donc procéder à des réformes radicales :

Le départ de Solon.

Il part pour 10 ans en Égypte, après s'être fait haïr des deux partis – ce qui est le sort commun des médiateurs ! Et son départ marquera le début de nouveaux troubles...

Qu'est-ce qu'un citoyen athénien dans l'Athènes du VIème siècle ?

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On remarquera que cette organisation n'est pas très démocratique : une petite proportion de la population, la classe la plus riche, s'octroie tous les pouvoirs, alors que le plus grand nombre n'a pour tout rôle que le fait d'assister à l'assemblée. Néanmoins, il convient de relativiser : en effet, à Athènes, ce sont aussi les plus riches qui, par leurs contributions, financent l'État – une assiette bien différente de la nôtre, où ce sont les plus riches qui, proportionnellement, contribuent le moins !

Ajoutons également qu'il s'agit d'une société assez figée, qui n'a pas encore inventé l'ascenseur social : on peut éventuellement, perdre sa fortune ; mais si l'on naît thète ou zeugite, on a toutes les chances de le rester toute sa vie, et de transmettre cet état à ses descendants.

Un État encore embryonnaire

L'État que décrit Aristote est encore relativement embryonnaire. Il dispose des grandes fonctions régaliennes : religion, justice, police, politique étrangère et guerre ; mais il ne s'occupe absolument pas de l'éducation, qui restera jusqu'à la fin de l'Antiquité une affaire privée, fort peu d'économie, et encore moins, bien sûr, de la santé...

La tyrannie des Pisistratides (I, 13-19)

Ce pouvoir connut deux phases :

- Une première phase marquée par le pouvoir du père, qui dura en tout 19 ans (avec des interruptions) ; le personnage paraît plutôt sympathique, débonnaire, et favorable au peuple : voir p. 33 et 35. Son fils aîné Hippias semble au début suivre le même chemin. Il faut se souvenir que le τύραννος grec n'est pas à l'origine un tyran : c'est tout simplement un monarque qui tire son pouvoir et sa légitimité d'une autre source que la succession dynastique. Ainsi Œdipe, qui prend le pouvoir à Thèbes après avoir vaincu la Sphynx, est-il un "τύραννος" et non un "βασιλεύς"

Le gouvernement de Pisistrate selon Aristote, XVI, 5-7

Lui-même sortait souvent dans la campagne, observant, et réconciliant ceux qui avaient des différends, afin d'éviter qu'en allant à la ville, ils ne négligent leurs travaux. Au cours d'une sortie de ce genre, on dit qu'arriva à Pisistrate l'aventure concernant un paysan de l'Hymette qui travaillait le terrain appelé plus tard « champ-franc ». Voyant en effet quelqu'un creusant et travailllant sans cesse les cailloux, étonné, il ordonna à son esclave de demander ce que produisait ce sol. Celui-ci dit : « rien que des maux et des peines, et de ces maux et ces peines il faut encore que Pisistrate prenne sa dîme ! » L'homme répondait ainsi par ignorance ; Pisistrate, satisfait de cette franchise et de cette ardeur au travail il l'exempta de tout impôt. Il ne causa aucun trouble ni au peuple, ni chez les autres tout au long de son règne, mais il rechercha toujours la paix et veillait à la tranquillité ; c'est pourquoi on disait que la tyrannie de Pisistrate était la vie sous Cronos1 ; il arriva plus tard, en effet, lorsque ses fils lui eurent succédé, que le pouvoir devint beaucoup plus cruel.

1. La vie sous Cronos : l'âge d'or.

- La seconde phase, incarnée par ses fils, prend une allure plus franchement tyrannique, au sens contemporain du terme. On notera le rôle dévastateur du fils cadet, Thettalos, "fils de l'Argienne" : on retrouve ici la xénophobie athénienne, pour qui tout ce qui n'est pas citoyen athénien, né de père et de mère athéniens, est par définition suspect (une mentalité qui n'est pas, hélas, réservée aux Athéniens antiques, et que certains voudraient faire revivre aujourd'hui...)

Le règne des Pisistratides prit fin avec l'action des "Tyrannoctones" : action purement politique, ou simple fait divers ? quoi qu'il en soit, il en résultat deux faits :

- la création d'un véritable mythe athénien, celui des "tueurs de tyrans", même si leur action, en durcissant le régime, fut plus catastrophique que positive ;

tyrannoctones

- une horreur viscérale du pouvoir personnel, qui va expliquer bon nombre d'institutions athéniennes :

- le caractère collégial, et la durée très réduite de la plupart des magistratures

- l'obligation pour tout magistrat de rendre des comptes à sa sortie de charge

- l'invention de l'ostracisme.

Les réformes de Clisthène (508-507)

C'est de lui que date véritablement la démocratie athénienne, car il va mettre en place les institutions telles qu'elles existeront jusqu'au IVème siècle.

- Première division du peuple en 10 tribus (chacune présentant 50 membres à la βουλή, qui en comptera désormais 500) ;

- Chacune de ces tribus comprend trois "trittyes", l'une comportant des habitants de la plaine, l'autre du Pirée, la troisième de la ville, afin d'unifier ces trois régions de l'Attique, aux intérêts souvent divergents ;

- Enfin, la circonscription de base devient le dème (δῆμος), qui constitue l'identité de chaque citoyen : un Athénien est d'abord Untel, du dème de X, avant d'être le fils de son père, ou de sa famille : une manière de limiter l'influence des grandes familles et des clientèles...

Périclès et les chefs démocrates

Aristote s'attarde assez peu sur la période si brillante de Périclès : en effet, si celui-ci fit beaucoup pour Athènes, reconstruisant l'Acropole dévastée lors de la seconde guerre médique, embellissant Athènes, il ne fut pas vraiment un législateur, laissant en place la plupart des institutions de Clisthène.

Sur la période de Périclès, voir ici et lire la Vie de Périclès, de Plutarque.

On remarquera également qu'Aristote, comme Aristophane ou Thucydide, a la plus mauvaise opinion des chefs du parti populaire qui succèdent à Périclès : ils sont accusés de démagogie, et surtout, de ne pas appartenir à la classe des Eupatrides : Cléon se comporte avec une vulgarité qui traduit ses origines (Aristophane, dans La Paix, l'accusera également d'être un va-t-en-guerre), Cléophon est un "fabricant de lyres", c'est-à-dire un petit artisan appartenant au bas peuple... On voit ici la préférence aristocratique d'Aristote !

Enfin, Aristote s'attarde fort peu sur les événements de la guerre du Péloponnèse : ce n'est pas son propos, et la chose a été largement traitée par Thucydide (l'historien, simple homonyme du Thucydide mentionné ici).

Les Quatre-Cents (411 av. J-C)

Le chapitre concernant les Quatre-Cents occupe les § 29-33 (p. 67-79) : c'est peu, comparé aux paragraphes 54-98 du livre VIII de Thucydide (35 pages !) ; mais Thucydide fait œuvre d'historien, s'intéresse aux actions de chaque protagoniste - en particulier d'Alcibiade, qui joue un jeu pour le moins trouble entre les Oligarques, les Spartiates, et Tissapherne, satrape du Roi de Perse... - et relate l'ensemble des opérations militaires. On peut trouver le texte ici.

Le texte d'Aristote n'offre guère qu'un résumé, qui fait d'ailleurs une large place aux textes authentiques : décret de Pythodoros, proposition de Clitophon (p. 69). Ces faits sont énoncés sans commentaires, ce qui atténue leur portée anti-démocratique. Un exemple, le § 4 : "ils supprimèrent les accusations d'illégalité, les dénonciations et les citations en justice, pour permettre à tout Athénien qui le voudrait de donner son avis sur les questions posées" ; mais Aristote oublie de préciser que les Quatre-Cents avaient imposé un régime de terreur qui dissuadait tous ceux qui auraient voulu s'opposer à leurs initiatives... et que cette suppression n'est qu'une arme de plus, qui prive l'Ecclésia d'une arme permettant de préserver les institutions démocratiques !

Les Quatre-Cents procèdent ensuite en deux temps (ce que ne dit pas Thucydide) :

- une constitution "pour l'avenir" qui semble plus ou moins préserver les institutions, même si l'assemblée des citoyens se trouve réduite à 5000 membres (les hoplites ?) ;

- une constitution "pour le temps présent", qui confisque toutes les libertés au profit d'un conseil des Quatre-Cents (p. 75).

Aristote passe aussi rapidement sur leur accession au pouvoir ; voici comment Thucydide raconte l'événement :

Nul ne fit d'opposition à ces projets que l'assemblée sanctionna avant de se séparer ; puis sur-le-champ les Quatre Cents furent introduits dans la salle du Conseil. Voici comment on s'y prit. Tous les Athéniens étaient sans cesse sous les armes, soit aux remparts, soit dans les colonnes volantes, à cause des ennemis campés à Dékéleia. Ce jour-là on laissa se rendre à leur poste, comme d'habitude, ceux qui étaient étrangers au complot. Les membres de l'association reçurent l'ordre d'attendre tranquillement et en armes non pas à leur poste de combat, mais à une certaine distance et, au cas où il se produirait de la résistance à ces mesures, de se servir de leurs armes pour la réprimer. Ceux qui avaient cette mission étaient des gens d'Andros, de Ténos, trois cents de Karystos et des colons autrefois envoyés d'Athènes pour peupler Egine. Ils étaient venus expressément dans cette intention avec leurs armes. Ces mesures prises, les Quatre Cents arrivèrent, munis chacun d'un poignard sous leurs vêtements et suivis des cent-vingt jeunes gens, qui au besoin leur servaientd'hommes de main. Ils se présentèrent aux membres du sénat de la fève, alors en séance. Ils leur intimèrent l'ordre de se retirer après leur avoir distribué leur salaire. Ils avaient apporté l'indemnité pour le temps de la charge encore à courir et à leur sortie ils la leur remirent.

[8,70] LXX. - Le Conseil s'éclipsa sans rien répliquer ; les citoyens ne tentèrent aucun mouvement et se tinrent tranquilles. Quant aux Quatre Cents ils pénétrèrent dans la salle ; ils tirèrent au sort parmi eux des Prytanes et en arrivant au pouvoir ils firent aux dieux les prières et les sacrifices habituels à ceux qui entrent en charge. Par la suite ils changèrent profondément le régime démocratique ; pourtant ils ne rappelèrent pas les exilés, à cause d'Alcibiade. En général, ilsgouvernèrent la ville par des mesures violentes : le nombre des citoyens mis à mort fut peu élevé et ce fut seulement ceux dont il leur état utile de se défaire ; d'autres furent emprisonnés ; d'autres déportés.

Thucydide, La Guerre du Péloponnèse, VIII,69-70.

Les Trente (405-403 av. J-C)

Pour cette période, nous ne disposons plus du texte de Thucydide, mort entre temps, mais seulement des Helléniques de Xénophon

Il s'agit de la période la plus noire de l'histoire athénienne : après le désastre d'Aegos Potamoi dans lequel Athènes a perdu la plus grande partie de sa flotte, les Spartiates assiègent et affament la ville qui finit par capituler. Les conditions sont très dures : destruction des Longs-Murs et des fortifications du Pirée, destruction de ce qui restait de la flotte sauf une dizaine de navires, et surtout instauration d'un régime tyrannique de trente hommes, qui vont faire régner la terreur durant trois ans, et assassiner environ 1500 personnes.

Sur cette période, il faut lire le Contre Ératosthène de Lysias (témoin et victime des faits).

Autant Aristote semblait indulgent à l'égard des Quatre-Cents, autant il se montre ferme dans sa dénonciation des Trente : c'est véritablement une période maudite dans l'histoire d'Athènes - comparable à ce que sera, au XXème siècle, la dictature des Colonels.

Les institutions athéniennes

L'éphébie, ou comment un garçon devient citoyen athénien.

On notera l'importance de la naissance : le droit de cité, très restrictif, a encore été réduit par Périclès : ne doivent avoir le droit de cité que les garçons âgés de 18 ans, et de père et mère athéniens. C'est une constante : aujourd'hui encore, il est très difficile d'acquérir la nationalité grecque... Et l'on ne plaisantait pas avec l'usurpation de citoyenneté : un jeune homme qui aurait voulu se faire inscrire comme éphèbe sans en avoir le droit, "la cité le fait vendre" ! (p. 97).

Le jeune homme, à ses 18 ans, est admis au rang de citoyen par une cérémonie au double caractère religieux et militaire : on lui montre les principaux sanctuaires de la cité, et on lui enseigne le métier des armes. L'on vérifie maintes fois son âge : il n'y a pas, à l'époque, d'État civil enregistrant à la minute près la naissance de chacun...

Le service militaire dure deux ans, sans aucune interruption - excepté pour des cas très limités, en particulier pour recevoir une succession ou s'occuper d'une fille épiclère, c'est-à-dire une héritière dépourvue de mari, et obligée d'épouser son plus proche parent.

L'on est donc pleinement citoyen à 20 ans, un âge plutôt précoce : à titre de comparaison, dans la France d'ancien régime, on était majeur à seulement 25 ans...

Le conseil des 500 (la βουλή)

Aux yeux d'Aristote, qui ne parle guère de l'Écclésia, la Boulè est la cheville ouvrière de la démocratie grecque, et il s'attarde assez longuement sur son fonctionnement et ses attributions. C'est de la Boulè que sont issus :

- les prytanes

- l'administration des finances, d'une importance considérable (trésoriers, vendeurs, receveurs généraux, auditeurs des comptes et "redresseurs"... tous tirés au sort)

- toute une série de "fonctionnaires" également tirés au sort

- et enfin des juges de proximité : les "quarante" (arbitres ou médiateurs), secrétaires...

- enfin, des commissaires pour les sacrifices.

On remarquera que la plupart de ces "ministères" sont collégiaux, et tirés au sort (le choix des dieux !). Il n'y a donc pas à proprement parler de fonction publique, exercée par des professionnels qui en font leur métier. Les postes sont pourvus par des citoyens tirés au sort chaque année, et non pas choisis pour leurs compétences ou leur diplôme. L'État grec est donc en cela très différent du nôtre, et même d'un État comme le principat Romain.

On notera enfin une certaine séparation des pouvoirs, chère à Montesquieu : le rôle judiciaire de la Boulè a tendu à diminuer au profit des tribunaux, qui tantôt remplacent le Conseil, tantôt constituent une juridiction d'appel. La justice athénienne est extrêmement soucieuse de préserver les droits de la défense.

Les Archontes

Leur nom (ἄρχοντες) désigne simplement "ceux qui commandent" , mais ce sont des magistrats très importants et très anciens. Eux aussi sont tirés au sort.

- six thesmotètes

- un Archonte éponyme

- un Archonte Roi dont le rôle est essentiellement religieux et judiciaire

- un Polémarque.

Les stratèges

Aristote ne le dit pas clairement, mais les stratèges sont les véritables dirigeants de la cité, surtout lorsque ce sont de fortes personnalités, comme Thémistocle ou Périclès. En effet, ils disposent d'un élément indispensable : le temps, car ils sont les seuls à pouvoir être réélus. Périclès fut stratège 15 ans.

Les tribunaux

Aristote insiste longuement sur la procédure de tirage au sort des juges : on multiplie les garde-fous pour éviter qu'un juge puisse savoir à l'avance dans quel tribunal il va siéger, et se laisse corrompre. Les juges ne sont nullement des professionnels du droit, mais des citoyens ordinaires, ancêtres de nos jurés populaires.