Sommaire
- L’éducation en Grèce, à Athènes et à Sparte
- La monnaie
- Boire et manger en Grèce ancienne ; les banquets
- La toilette
- Le sport en Grèce
- Les unités de mesure
- Le temps et sa mesure en Grèce
- Le voyage
La monnaie en Grèce
Elle est apparue vers le VIIème siècle, dans les cités d’Ionie, et au VIème siècle à Athènes, au moment où s’est développé le commerce de la cité. Constituée d’abord de broches à rôtir (obelos ou obolos), qui, réunies en faisceaux de six constituaient une drachme, elle apparut sous sa forme moderne de pièces de métal à Égine, grand centre commercial dépendant d’Argos. Cette invention très pratique se répandit très vite dans l’ensemble du monde grec, y compris en Grande Grèce.
L’unité de mesure est la drachme, qui se divise en 6 oboles. Les indications que nous donnons s’expliquent comme suit : un ouvrier gagnait environ 1 drachme par jour, et travaillait 25 jours par mois environ. Le SMIC actuel étant de 1254 € par mois, cela donne à la drachme la valeur d’environ 50 €
| Monnaie grecque | Valeur en euros 2017 |
| 1 obole | 8,33 € |
| 1 drachme = 6 oboles | 50 € |
| 1 statère d’argent = 4 drachmes | 200 € |
| 1 statère d’or = 20 drachmes | 1000 € |
| 1 mine = 100 drachmes | 5000 € |
| 1 talent = 6 000 drachmes | 300 000 € |
Mais la correspondance est purement indicative : une récompense de 10 000 drachmes (500 000 €) peut paraître considérable en Europe occidentale aujourd’hui ; elle correspondait déjà à une forte somme dans la Grèce du 5ème siècle.
Les unités de mesure
Solides et liquides
Un médimne = 0,5 hectolitres
Boire et manger en Grèce ancienne
Les produits alimentaires
- Le sucre n’existe que sous forme de miel, dont le meilleur est produit sur l’Hymette (Attique) : c’est un produit de luxe.
- Les légumes viennent de Béotie, de Mégaride et de l’Attique : choux, lentilles, pois, oignons, ail. Les Grecs ont aussi acclimaté les cucurbitacés d’Égypte.
- La viande : très peu de bœuf (c’est même un problème pour l’agriculture : on se limite à des labours peu profonds avec des mulets). En revanche, l’élevage de porcs est très répandu ; et l’on trouve de nombreux troupeaux de chèvres et de moutons.
Les repas ordinaires
Les Grecs sont d’une grande sobriété (sauf les Béotiens, mais c’est peut-être une légende…) ; ils consomment énormément de céréales, blé et orge.
Ils ont essentiellement 4 repas :
- le petit-déjeuner (ὁ ἀκρατισμός οῦ), consitué d’un pain d’orge avec un peu de vin pur (ἄκρατος), des figues et des olives.
- Le déjeuner, au milieu de l’après-midi : τό ἄριστον ου ;
- Un goûter vers le soir : τὸ ἑσπέρισμα, ατος ;
- le dîner, seul « véritable » repas, les autres n’étant que des collations : τὸ δεῖπνον, ου.
On mange essentiellement des galettes d’orge (ἡ μᾶζα, ης), du pain de froment (ὁ ἄρτος, ου), d’abord réservé aux jours de fête, puis de plus en plus consommé quotidiennement, et si important aux yeux des Grecs qu’ils désignent l’être humain comme le « mangeur de pain » ; jusqu’à l’époque de Périclès, chaque famille faisait elle-même son pain ; puis sont apparus les boulangers.
Tout ce qui accompagne le pain est nommé τό ὄψον, ου : légumes, oignons, olives, viande, poissons, fruits et friandises. Les légumes sont rares et chers, sauf les fèves et les lentilles en purée (τὸ ἔτνος, εος-οῦς, la purée) : cf. Les Grenouilles d’Aristophane, v. 62-65.
On mange aussi beaucoup d’ail et d’oignon, et du fromage de brebis et de chèvre.
La viande est chère, à l’exception du porc (un cochon de lait = 3 drachmes) ; les pauvres n’en mangeaient qu’à l’occasion des fêtes religieuses, toutes accompagnées de sacrifices. À la campagne, on trouvait des volailles, du porc, du chevreau, du mouton, du gibier pour les propriétaires aisés.
Le poisson est très répandu, surtout à Athènes : en grec moderne, τό ὄψον désigne le poisson. On mange des sardines, des anchois frais (comme aujourd’hui en Turquie) : le marché aux poissons est le plus populaire de l’Agora. Les anguilles du lac Copaïs sont un mets très recherché et cher. On mange aussi du thon, des poissons d’eau douce, des coquillages et des mollusques comme les seiches et calmars d’Eubée : la ville d’Érétrie, en Eubée, a pour emblème un calmar. Le poisson est aussi souvent fumé ou en saumure, pour le conserver : ὁ τάριχος, ου désigne la salaison.
Le dessert (τό τράγημα ατος) est constitué de fruits frais ou secs, surtout figues, noix ou raisins et de gâteaux au miel.
On faisait la cuisine à la maison : c’était le rôle des femmes esclaves ; mais il existait quelques « grandes toques » comme Théarion le pâtissier, ou Mithaios, auteur d’un traité sur la cuisine sicilienne, ou encore Sarambos, marchand de vin (tous trois cités dans le Gorgias, 518b).
On mangeait avec les doigts ; on avait des cuillers et des couteaux, des plats, des écuelles en bois, terre ou métal… ou on utilisait comme assiette la galette d’orge.
Citons enfin le brouet noir des Spartiates : c’était un ragoût très relevé, de porc, sang, sel et vinaigre.
Les boissons : on buvait dans des gobelets ou des coupes de terre cuite (ὁ κώθων ωνος)
ὁ κυκεών, ῶνος était mi-liquide, mi-solide : il était fait de gruau d’orge, d’eau et parfumé au pouliot, une sorte de menthe censée soigner la colique.
On buvait aussi de l’eau, du lait de chèvre ou de brebis ; mais la boisson royale était le vin.
Le vin : il n’était pas fermenté systématiquement en cuve, d’où un problème de conservation. On le mélangeait à de l’eau salée ou d’autres ingrédients, et des aromates : thym, menthe et miel. Il était mis en outres en peau de chèvre ou de porc, ou exporté en jarres ou amphores. Thasos, Chios, Lesbos, Rhodes étaient des lieux de production particulièrement renommés. Le vin était rarement consommé pur (ἄκρατος) ; normalement il était servi en cratère, mélangé à de l’eau. Cf. Iliade IX, v. 202-203. Les esclaves puisent dans le cratère à la louche ou à l’œnochoé, et servent le vin dans des coupes.
Les Banquets
Ils sont au cœur de la vie quotidienne, en Grèce comme à Rome.
On peut lire, de Florence Dupont, Le Plaisir et la loi, du banquet de Platon au Satiricon, Éditions La Découverte, 2002.
Le banquet se situe après le repas, où l’on mange en buvant ; lors du συμπόσιον, on boit en grignotant des fruits, des gâteaux, des fèves ou des pois chiches grillés. Il est réservé aux hommes : chez Platon, Diotime n’est pas présente. Tantôt chacun apporte son écot, tantôt l’on répond à l’invitation d’un riche. Il est souvent improvisé ; parfois des gens arrivent sans être invités, comme Alcibiade chez Platon, ou le parasite Philippe chez Xénophon.
L’on est assis sur des lits (et non couchés comme chez les Romains), à 2 ou 3 par lit ; les tables sont individuelles. Les mets sont servis à la part.
- Les convives se lavent les mains (on mange avec les doigts) ; en guise de serviette on utilise des boulettes de pain jetées ensuite aux chiens.
- on prenait τὸ πρόπομα, ατος, l’apéritif : un vin léger aromatisé.
- Puis l’on faisait des libations à Dionysos et l’on chantait un hymne ;
- On désignait un « roi du banquet » ou symposiarque, qui organisait la soirée : quiconque lui désobéissait avait un gage. On chantait, assistait à des spectacles, conversait à bâtons rompus, ou jouait au jeu de cottabe, consistant à lancer des gouttes de liquide dans une cible.