L’éducation athénienne

L’enseignement élémentaire

Un enfant en train d’apprendre l’écriture. Coupe de Douris, musée de Berlin.

À Athènes, contrairement à Sparte, l’éducation des enfants est une affaire privée, qui relève donc de la famille. Cependant, la loi exige que les enfants reçoivent une éducation élémentaire : ceux-ci, chaque année, doivent passer des examens et peuvent recevoir des récompenses.

Les écoles, privées (mais surveillées par des magistrats), sont tenues par des maîtres rémunérés par les parents. Ne recevant aucune subvention, les écoles constituent une lourde dépense pour les familles ; cependant, la plupart des cités, même petites, avaient leur école, et l’on considérait volontiers que l’analphabétisme était une tare insupportable pour un citoyen.

Les enfants y sont amenés par un esclave, le παιδαγωγός (pédagogue). Peu considérés, souvent pauvres, les maîtres font régner une discipline brutale.

L’éducation athénienne comprend trois parties : les lettres, la musique et la gymnastique.

Les lettres

Dès l’âge de 7 ans, l’enfant est confié au γραμματιστής (grammatiste) qui lui enseigne la lecture, l’écriture, quelques éléments de calcul. Assis sur un tabouret, l’enfant tient sur ses genoux des tablettes de bois enduites de cire ; il écrit au moyen d’un stylet, de métal ou d’ivoire, pointu d’un côté et arrondi de l’autre pour lui permettre d’effacer.

L’étude des lettres proprement dites comprend l’apprentissage par cœur des textes d’Homère, d’Hésiode, de Solon, des recueils de préceptes ou de sentences. À partir de l’époque hellénistique, on étudie aussi des textes d’Euripide et de Ménandre.

À partir du IVème siècle, s’ajoutent du dessin et un peu de géométrie.

La musique

L’enseignement musical est donné par un cithariste : l’enfant apprend à jouer de la lyre et de la flûte, à déclamer en s’accompagnant de la lyre, et à chanter.

L’éducation sportive

Elle a lieu à la palestre, terrain à ciel ouvert entouré de portiques et dirigé par un pédotribe (παιδοτρίβης) ; mais l’enfant n’y accède guère avant douze ans, et ne s’entraîne sérieusement qu’à partir de 14 ans : c’est une préparation à l’éphébie.

L’éducation des filles

Tout ce qui précède concerne évidemment les garçons. Les filles, elles, sont cantonnées à la maison, auprès de leur mère, qui leur enseigne à devenir des maîtresses de maison.

L’éphébie

Véritable institution à Athènes, l’éphébie constitue un rite de passage qui transforme le jeune homme – les filles ne sont pas concernées – en adulte et en citoyen.

Dès l’âge de 18 ans, le jeune homme est inscrit sur le registre du dème (ou canton) ; s’il est reconnu athénien (de père et de mère athéniens) il prête serment, et durant une année, il apprend le maniement des armes (combat d’hoplites, armes de siège). La seconde année, il est envoyé dans les garnisons de l’Attique, et participe à des travaux tels que fortifications, construction de ponts…

À l’issue de cette formation, il passe un examen, la δοκιμασία (docimasie) qui le déclare apte, et fait de lui un citoyen.

Les études supérieures

Commencées avant l’éphébie, elles se poursuivent surtout après ; on considérera d’ailleurs assez vite que l’éphébie est en fait le premier degré des études supérieures, et au IIIème siècle, alors qu’elle perdra son caractère obligatoire et que les pauvres en seront exclus, on lui adjoindra quelques rudiments d’études humanistes.

L’enseignement supérieur proprement dit consista d’abord dans celui des Sophistes : apprentissage de la rhétorique et de l’argumentation, dispensé par des professeurs-vedettes qui faisaient payer très cher leurs leçons.

À partir du IVème siècle, l’enseignement supérieur commence à s’organiser : des orateurs comme Isocrate, des philosophes comme Platon créent de véritables écoles : la plus importante fut d’abord l’Académie platonicienne ; puis la plupart des philosophes créèrent la leur : le Lycée d’Aristote, le Jardin d’Épicure, le Portique des Stoïciens…

Ces écoles allaient constituer un embryon d’Universités, qui se développeront dans la plupart des cités hellénistiques : Athènes bien sûr, mais aussi Pergame ou Alexandrie, avec parfois une forme de spécialisation ; ainsi Alexandrie brilla particulièrement pour la médecine.