Cicéron (106-43 av. J-C)

“Buste de Cicéron, Trinity College, Dublin – Photo de Roger Torrenti, 2017”

L’œuvre de Cicéron

Poésie

  • Pontius Glaucus (95-90 av. J.-C. ?), petit poème en tétramètres trochaïques consacré au dieu marin Glaucus ;
  • Nilum ;
  • Alcyones ;
  • Aratea (90-89 av. J.-C.), traduction des Phénomènes d’Aratos ;
  • Thalia maesta (date inconnue)
  • Limon (connu par un fragment cité par Salluste)
  • De Consulatu suo (60 av. J.-C.)
  • De temporibus suis (56 av. J.-C.)
  • Marius
  • Épopée à César sur l’expédition de Bretagne (54 av. J.-C.)

Discours

Pro Quinctio ; Pro Roscio Amerino ; Pro Roscio Comodeo ; de Lege Agraria ; Contra Rullum ; In Verrem (De Signis, De Suppliciis…) ; de Imperio Cn. Pompei ; Pro Caecina ; Pro Cluentio ; Pro Rabirio ; Perduellionis Reo ; In Catilinam I-IV ; Pro Murena ; Pro Sulla ; Pro Flacco ; Pro Archia ; Post Reditum in Senatu

Post Reditum in Quirites ; de Domo Sua ; de Haruspicum Responsis ; Pro Cn. Plancio ; Pro Sestio ; In Vatinium ; Pro Caelio ; de Provinciis Consularibus ; Pro Balbo ; Pro Milone ; In Pisonem ; Pro Scauro ; Pro Fonteio ; Pro Rabirio Postumo ; Pro Marcello ; Pro Ligario ; Pro Deiotaro ; Philippiques

Philosophie et rhétorique

de Inventione ; de Optimo Genere Oratorum ; Topica de Oratore ; de Fato ; Paradoxa Stoicorum ; De Partitione Oratoria ; Brutus ; Orator ; De Re Publica ; de Consulatu Suo ; de Legibus ; de Finibus ; Tusculanae Disputationes ; de Natura Deorum ; Academica ; Cato Maior de Senectute ;  Laelius de Amicitia ; de Divinatione ;  de Officiis ; Commentariolum Petitionis

Lettres

  • ad Atticum
  • ad Familiares
  • ad Quintum
  • ad Brutum

Biographie

106 : Cicéron naît à Arpinum, dans une famille équestre qui ne s’est illustrée ni dans la politique, ni dans la guerre : il sera donc un « homo novus ». Il reçoit une solide éducation : éloquence, droit, philosophie.

81 : premier discours

80 : Pro Ruscio Amerino : il s’attaque victorieusement à un favori de Sylla ; prudent, il s’éloigne quelques temps de Rome.

77 : Mort de Sylla ; Cicéron revient à Rome.

75 : Il est élu questeur, et envoyé à Lilybée, en Sicile.

74-70 : nombreux plaidoyers.

70 : Élu édile pour l’année 69, il est chargé par les Siciliens de les défendre contre Verrès qui les avait spoliés pendant sa prêture (74-70) : Les Verrines.

66 : Élu prêteur, il rêve de fonder un grand parti réunissant sénateurs et chevaliers.

64 : élu consul par les modérés contre Catilina, qui avait le soutien des révolutionnaires.

63 : il entre en charge. Lors des élections consulaires, Catilina, de nouveau battu, décide de sortir de la légalité. Il est dénoncé en plein sénat par Cicéron (1ère Catilinaire), et quitte Rome. Tandis que ses complices, à Rome, sont exécutés, il est lui-même vaincu et tué le 5 janvier 62. Durant cette période, Cicéron prononce les quatre Catilinaires, et le Pro Murena.

62-59 : Par son attitude envers Catilina et ses complices, Cicéron s’est aliéné les démocrates ; il se brouille avec Clodius, futur tribun de la plèbe. Isolé, il rédige le Pro Archia. En 60 commence le premier triumvirat (Pompée, César, Crassus), et en 59, César est consul.

58 : Cicéron, accusé par Clodius d’avoir fait condamner illégalement les complices de Catilina, est exilé en Thessalie ; sa maison est détruite.

57 : Le tribun Milon prend parti contre Clodius et fait rappeler Cicéron. Celui-ci se rapproche des triumvirs, et se résigne à une demi-retraite. Il écrit alors le De Oratore (55), le De Republica, le De Legibus (54-51)

56 : Pro Caelio : paradoxalement, il doit défendre Caelius contre l’accusation d’avoir été complice de Catilina ! Il dresse à cette occasion un portrait de celui-ci.

55 : Pompée et Crassus sont consuls ensemble ; en 54, mort de Crassus.

52 : Procès de Milon qui a assassiné Clodius. Cicéron le défend dans le Pro Milone. Second consulat de Pompée.

51-50 : Cicéron est proconsul en Cilicie (actuelle Turquie). Alors que César est en Gaule, Pompée règne à Rome dans des conditions irrégulières ; rupture entre les deux imperatores. Début de la guerre civile. Cicéron rejoint, sans enthousiasme, le camp de Pompée. Après la bataille de Pharsale (9 août 48), il revient à Brindisi et attend que César l’autorise à rentrer à Rome.

46-44 : Cicéron renonce à tout rôle politique ; il divorce de Terentia (qui épousera Salluste en secondes noces) et perd sa fille Tullia, morte en couches. Il se consacre à son œuvre littéraire et philosophique : De Oratore (repris en 46), Brutus (critique littéraire), De Finibus, Tusculanes,  De Diuinatione, De Senectute, De Amicitia, De Officiis. Le 15 mars 44, César est assassiné.

44-43 : Cicéron, d’abord satisfait, doit vite déchanter ; Antoine tente de s’imposer comme héritier de César. Cicéron, avec le Sénat, s’oppose à lui en s’appuyant sur Octave. Cicéron rédige les 14 Philippiques dirigées contre Antoine. Mais en octobre 43 se constitue le 2ème triumvirat (Octave, Antoine, Lépide). Sanglantes proscriptions : 300 sénateurs et 2000 chevaliers sont assassinés. En décembre 43, Cicéron est lui-même massacré par les soldats d’Antoine.

Bibliographie :

  • Putarque, Vie de Cicéron
  • Boissier Gaston, Cicéron et ses amis, étude sur la société romaine du temps de César Hachette, 1899,  413 p.
  • Grimal Pierre, Cicéron, Fayard, 1986, 480 p.
  • Néraudau, Jean-Pierre, et Centre de recherches sur les classicismes antiques et modernes, L’autorité de Cicéron de l’Antiquité au XVIIIe siècle, actes de la Table ronde, Université de Reims, 11 décembre 1991, Paradigme, 1993, 153 p.
  • Roman Yves, Cicéron, Fayard, 2020 ; prix Méditerranée 2021.