Andocide (440 ? – 391 ?)

Biographie

Andocide, fils de Léogoras, est issu d’une grande famille athénienne. Il voit le jour aux environs de 440.

Très jeune, il s’engage dans le parti oligarchique.

Deux faits auront une importance considérable sur sa vie : la mutilation des Hermès et la parodie des Mystères d’Éleusis, auxquels il sera mêlé.

  • La mutilation des Hermès : alors que l’on préparait l’expédition de Sicile, presque tous les Hermès de pierre qui ornaient les demeures particulières et les lieux sacrés furent mutilés. On accusa particulièrement Alcibiade ; celui-ci demanda à être entendu avant son départ de Sicile, ce qui lui fut refusé. (voir texte de Thucydide, Livre VI, § XXVII-XXIX)
  • La parodie des mystères Éleusis, qui aurait été dénoncée à l’occasion de la première enquête.

En 413, Andocide, mêlé aux deux affaires, est arrêté, ainsi que son père. Il dénonce alors, pour sauver sa vie et celle de sa famille, ceux qui ont participé à la mutilation des Hermès (à laquelle lui-même n’a pas directement participé, grâce à un providentiel accident de cheval). Après quoi, il quitte Athènes.

En 411, il tente une première fois de rentrer à Athènes ; mais le parti oligarchique a pris le pouvoir (dictature des Quatre-cents), et ses anciens amis le tiennent pour un traître : il est arrêté, et ne doit son salut qu’au geste de se réfugier près de l’autel. Il est emprisonné puis repart en exil.

Vers 407 (?), il tente à nouveau sa chance ; mais il n’obtient pas gain de cause, et il doit repartir (Sur son retour). Il rentre enfin en 402, grâce à l’amnistie générale accordée par Thrasybule.

En 399, (date du procès de Socrate !), Andocide est de nouveau inquiété : il est accusé d’avoir dénoncé son propre père, puis d’avoir, alors qu’il est condamné pour sacrilège, fréquenté les temples et l’agora. Il est enfin accusé d’avoir, pendant les Mystères, déposé un rameau de suppliant dans l’Eleusinion d’Athènes, ce qui est passible de la peine de mort. Il se défend par le discours « Sur les Mystères » – et sort vainqueur du combat.

Nous perdons ensuite sa trace jusqu’en 392-391 : il fait alors partie des négociateurs qui vont à Sparte tenter de mettre fin à la  guerre de Corinthe ( à l’instigation du roi de Perse, Athènes, Thèbes et Corinthe se sont alliées contre Sparte). Il défend devant le Conseil le résultat des négociations (Discours sur la Paix). Mais l’une des clauses – qu’il passe sous silence – stipule l’abandon des cités d’Asie à la Perse : les Athéniens ne peuvent accepter. Les négociateurs, accusés d’avoir outrepassé leur mission, sont alors condamnés au bannissement – et Andocide, encore une fois, doit s’exiler. On perd alors définitivement sa trace ; il meurt sans doute peu après, vers cinquante ans…

On connaît de lui un quatrième discours, Contre Alcibiade, mais  celui-ci est vraisemblablement apocryphe.

Bibliographie :

Le contexte historique :

  • M-C Amouretti & F. Ruzé, Le Monde grec antique, Paris, Hachette supérieur, nouvelle édition 2003, pp. 180-203.

Sur les Mystères :

  • Walter Burkert, Les cultes à mystères dans L’Antiquité, éditions Les Belles Lettres, coll. « vérité des mythes », Paris, 1992, 161 p.

Sur le personnage d’Alcibiade :

  • Plutarque, les Vies parallèles, Alcibiade, Les Belles Lettres, coll. « classiques en poche » (bilingue), Paris, 2002, pp. 2-107.
  • Thucydide, La Guerre du Péloponnèse, VI, Les Belles Lettres, Paris, 1955.

Sur Andocide lui-même et les haines qu’il a suscitées :

  • Contre Andocide, du pseudo-Lysias, dont vous trouverez un extrait ici.