L'interrogative totale

Définition

En français, elle est marquée par un point d'interrogation, souvent (mais pas toujours, notamment dans la langue parlée) par une inversion du sujet ; en revanche, elle ne comporte pas de mot interrogatif spécifique.

Le latin, en revanche, utilise une marque spécifique, et différencie les interrogatives selon la réponse qu'elles impliquent.

Question "-ne"

-ne est un enclitique, soudé au 1er mot de la proposition. Il s'agit d'une vraie question dont on ne connaît pas la réponse :

  • Valesne ? ualeo / non ualeo : vas-tu bien ? oui / non.

Question "num"

Il s'agit d'une fausse question, ou question rhétorique dont la réponse est évidemment non !

  • Num stultus es ? non stultus sum : Es-tu idiot, par hasard ? – non

  • Num fabulas narras ? non fabulas narro, ueritatem dico : Est-ce que tu racontes des histoires ? – non, je dis la vérité.

Question "nonne"

Là encore, il s'agit d'une fausse question, qui induit la réponse "si !"

  • Nonne hoc monumentum uides ? – uideo ! : tu ne vois pas ce monument ? – si.

  • Nonne amicus meus es ? – Sum ! : n'es-tu pas mon ami ? – si !

L'interrogation double ("est-ce que... ou bien... ?)

Lorsque la question est double, c'est-à-dire propose une alternative, elle peut s'exprimer de deux manières :

  1. utrum.... an...

    "Suis-éveillé ou dors-je ? " se dira : utrum uigilo an dormio ?

  2. -ne...an

    La même phrase se traduira par : uigilone an dormio ?