Phonétique historique du grec ancien

Un enfant en train d’apprendre l’écriture. Coupe de Douris, musée de Berlin.

Le schwa en grec ancien

L’alternance radicale longue / brève repérée en grec, et qui a des correspondants dans d’autres langues indo-européennes, a permis d’induire l’existence en indo-européen d’un phonème de timbre indéterminé, que l’on a appelé « schwa » et noté soit H1, H2, H3, soit ∂1, ∂2, ∂3, selon le timbre que la voyelle antérieure lui donnait. On peut établir le tableau suivant :

Degré e

Degré ø
  • *e∂1 > ē > η
  • *e∂2  > ā > α / η
  • *e∂3  > ō > ω
  • *∂1 > ě > ε
  • *∂2 > ă > α
  • *∂3 > ŏ > ο

Le schwa, appelé « laryngale », fonctionnait donc comme une sonante, avec une valeur quasi consonantique.

Voir par exemple les verbes en -μι à redoublement :

  • Le verbe δίδωμι est fondé sur l’alternance *de∂3 > δω- / d∂3> δο- ;
  • Le verbe ἵστημι est fondé sur l’alternance *στe∂2 > στη- / στ∂2> στα- ;
  • Le verbe ἵημι est fondé sur l’alternance *Ye∂1 > ιη- / Υ∂1> ιε-.

La loi d’Osthoff

Toute voyelle longue du grec commun est abrégée devant une sonante ([r], [l], [m], [n], [j], [w]) précédant une autre consonne, ce que l’on pourrait synthétiser ainsi :

ĀRC > ĂRC (où A représente n’importe quelle voyelle).