Système phonétique du grec ancien

Les consonnes et semi-consonnes

Les occlusives

L’indo-européen se caractérisait par une grande richesse en occlusives, dont certaines ont disparu du grec. Elles s’organisaient selon le tableau suivant :

Sourdes Sonores Aspirées
gutturales k g kh
labiales p b ph
dentales t d th

Les consonnes doubles

Le grec note avec un seul signe ce qui, phonétiquement, est constitué de deux sons distincts :

  1. ζ : sonore formée de d + s ou de s + d ;
  2. ξ : sourde formée de k + s
  3. ψ : sourde formée de p + s

Les occlusives disparues

  • On notera qu’en grec (comme en italique), l’aspirée est marquée par une sourde ; la sonore aspirée (série gh, bh, dh) n’est pas restée en grec ancien.
  • Mais la disparition la plus importante est celle des labio-vélaires :
Sourde Sonore Aspirée
Labio-vélaire kw gw kwh

Ces labio-vélaires, en grec,  se sont transformées tantôt en labiales, tantôt en gutturales, et parfois même en dentales.

  • Ainsi, le verbe βαίνω (racine βη-, que l’on voit dans le futur βήσομαι ou l’aoriste ἔβην) est construit sur la même racine que le latin nio : tous deux viennent d’une racine *gwē < *gweə2.
  • Le verbe latin sequor et le verbe grec ἕπομαι sont formés sur la même racine *sekw– :
    • le s- initial, conservé en latin, a disparu en grec, transformé en aspiration ;
    • la labio-vélaire kw, intacte en latin, s’est transformée en [p] en grec.
  • Le pronom indo-européen *kwis a donné, en latin quis, en grec τίς.

Les sonantes

  • Liquides : λ, ρ (ce dernier roulé)
  • Nasales : μ, ν + la nasale vélaire notée γ devant une occlusive, et qui se prononce [ng] : p. ex. σάλπιγξ.
  • Une sonante particulière, le schwa : voir ici.

Deux semi-consonnes disparues, yod et digamma.

Le yod, noté Y

Il se prononçait comme le « y » de « yeux » ; il s’est maintenu en latin (ius, iugum…) ; on en trouve des traces dans des racines comme celle du verbe ἵημι < *YiYēmi. Il a servi de second élément de diphtongue, noté ι.

Le [w] noté digamma (Ϝ)

Il se prononçait comme le [ou] de notre « oui », ou le « u » du latin ; il s’est maintenu dans certains dialectes. Lui aussi a servi de second élément de diphtongue, noté υ.

  • le digamma existait, par exemple, dans la racine de εἶδον, aoriste de ὁρῶ (< *Ϝeid-) et dans le mot latin uideo.

Le schwa

Les voyelles grecques

voyelles brèves voyelles longues voyelles tantôt brèves, tantôt longues diphtongues
ε, ο η, ω α, ι, υ αι, ει, οι

αυ, ευ, ου

  • Il existait des diphtongues à premier élément long : celles en -ι se sont maintenues, mais ne sont plus prononcées que comme des voyelles longues ; elles sont notées avec le iota souscrit : ᾳ, ῃ, ῳ.
  • Pour les diphtongues en -υ, il ne subsiste plus que certains augments, mais ils tendent à disparaître : pour l’imparfait d’ εὐρίσκω, par exemple, on trouve ηὔρισκον et εὔρισκον.