Peste et Choléra est un roman, paru en 2012 aux éditions du Seuil ; Patrick Deville nous y raconte la vie d’Alexandre Yersin (1863-1943).
Alors que les noms de Pasteur, de Calmette ou de Koch sont bien connus de tous, qui connaît encore celui d’Alexandre Yersin ? Ce fut pourtant lui qui découvrit, à Hong Kong, le bacille de la peste, et permit d’éradiquer cette maladie, qui avait divisé par deux la population de l’Europe au 18ème siècle… Yersinia pestis !
Pasteur, Calmette, Yersin, ceux que P. Deville appelle la « petite bande », qui ont révolutionné la médecine en trouvant des vaccins contre la rage, la tuberculose et la peste…Et pourtant, le travail de Yersin dans les laboratoires de biologie ne fut qu’une petite étape dans cette vie extraordinaire. Car cet homme fut aussi marin, explorateur – il traversa à pied l’Indochine, fut le contemporain de Stanley, Brazza ou Livinsgstone, croisa la route de Céline et de Joseph Conrad, et finit par s’installer à Nha Thrang, au Viet-Nam, où il finit sa vie, y introduisant la culture de l’hévéa et la première automobile…
Tout le passionnait : la botanique et la biologie, la mécanique et l’astronomie, l’architecture et la construction des routes… Il fut un découvreur, un inventeur, jusqu’à l’extrême fin de sa vie…
Patrick Deville évoque cet incroyable parcours de façon non chronologique, par petites touches, parfois avec humour. Peste et choléra complète et achève Equatoria ; et l’on se prend à rêver à ces hommes qui n’hésitaient jamais à partir dans l’inconnu, à sauter dans un bateau pour courir au bout du monde connu, à toujours aller au bout d’eux-mêmes…