Les consonnes et semi-consonnes
Les occlusives
L’indo-européen se caractérisait par une grande richesse en occlusives, dont certaines ont disparu du grec. Elles s’organisaient selon le tableau suivant :
Sourdes | Sonores | Aspirées | |
gutturales | k | g | kh |
labiales | p | b | ph |
dentales | t | d | th |
Les consonnes doubles
Le grec note avec un seul signe ce qui, phonétiquement, est constitué de deux sons distincts :
- ζ : sonore formée de d + s ou de s + d ;
- ξ : sourde formée de k + s
- ψ : sourde formée de p + s
Les occlusives disparues
- On notera qu’en grec (comme en italique), l’aspirée est marquée par une sourde ; la sonore aspirée (série gh, bh, dh) n’est pas restée en grec ancien.
- Mais la disparition la plus importante est celle des labio-vélaires :
Sourde | Sonore | Aspirée | |
Labio-vélaire | kw | gw | kwh |
Ces labio-vélaires, en grec, se sont transformées tantôt en labiales, tantôt en gutturales, et parfois même en dentales.
- Ainsi, le verbe βαίνω (racine βη-, que l’on voit dans le futur βήσομαι ou l’aoriste ἔβην) est construit sur la même racine que le latin uēnio : tous deux viennent d’une racine *gwē < *gweə2.
- Le verbe latin sequor et le verbe grec ἕπομαι sont formés sur la même racine *sekw– :
- le s- initial, conservé en latin, a disparu en grec, transformé en aspiration ;
- la labio-vélaire kw, intacte en latin, s’est transformée en [p] en grec.
- Le pronom indo-européen *kwis a donné, en latin quis, en grec τίς.
Les sonantes
- Liquides : λ, ρ (ce dernier roulé)
- Nasales : μ, ν + la nasale vélaire notée γ devant une occlusive, et qui se prononce [ng] : p. ex. σάλπιγξ.
- Une sonante particulière, le schwa : voir ici.
Deux semi-consonnes disparues, yod et digamma.
Le yod, noté Y
Il se prononçait comme le « y » de « yeux » ; il s’est maintenu en latin (ius, iugum…) ; on en trouve des traces dans des racines comme celle du verbe ἵημι < *YiYēmi. Il a servi de second élément de diphtongue, noté ι.
Le [w] noté digamma (Ϝ)
Il se prononçait comme le [ou] de notre « oui », ou le « u » du latin ; il s’est maintenu dans certains dialectes. Lui aussi a servi de second élément de diphtongue, noté υ.
- le digamma existait, par exemple, dans la racine de εἶδον, aoriste de ὁρῶ (< *Ϝeid-) et dans le mot latin uideo.
Le schwa
Les voyelles grecques
voyelles brèves | voyelles longues | voyelles tantôt brèves, tantôt longues | diphtongues |
ε, ο | η, ω | α, ι, υ | αι, ει, οι
αυ, ευ, ου |
- Il existait des diphtongues à premier élément long : celles en -ι se sont maintenues, mais ne sont plus prononcées que comme des voyelles longues ; elles sont notées avec le iota souscrit : ᾳ, ῃ, ῳ.
- Pour les diphtongues en -υ, il ne subsiste plus que certains augments, mais ils tendent à disparaître : pour l’imparfait d’ εὐρίσκω, par exemple, on trouve ηὔρισκον et εὔρισκον.