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Biographie de François-Marie Arouet, dit Voltaire
Le futur Voltaire naît officiellement en novembre 1694, à Paris, dans la famille d’un notaire qui deviendra par la suite conseiller du Roi.
A l’âge de 10 ans, il entre au collège de jésuites Louis-le-Grand, le plus cher et le plus prestigieux de Paris. Il y restera sept ans, y apprendra le latin, la rhétorique, pratiquera la versification et les concours de théâtre.
Des débuts éclatants
En 1711, il s’inscrit à l’école de droit, et fréquente une brillante société de nobles épicuriens, sceptiques et libertins, dont son père tente en vain de l’éloigner.
En 1715, il choisit le camp des opposants au Régent, ce qui lui vaut un exil à Tulle et Sully-le-Roi, puis quelques mois d’embastillement, en 1717-18. A sa sortie, soucieux de ne plus perdre son temps, il choisit le pseudonyme de Voltaire, et décide de se consacrer aux deux grands genres littéraires : la poésie épique et la tragédie. Sa première pièce, Œdipe, connaît un succès fulgurant.
En 1723, il connaît un nouveau succès avec la Henriade, épopée racontant, en 4300 vers, le siège de Paris par Henri IV ; ce long poème connaîtra soixante éditions du vivant de Voltaire, et lui vaudra le surnom de « Virgile français ».
L' »affaire de Rohan » et l’exil en Angleterre
En janvier 1726, Voltaire est insulté, puis bastonné sur l’ordre du chevalier de Rohan à qui il avait imprudemment répondu :
« je commence mon nom, vous finissez le vôtre ».
Non seulement aucun de ses amis aristocrates ne lui vient en aide, mais il est embastillé quinze jours, puis libéré à condition de partir en exil en Angleterre. Il n’oubliera jamais cet épisode.
Le séjour en Angleterre
Voltaire s’installe à Londres en novembre 1726 et acquiert très rapidement la maîtrise de l’anglais. Il admire la société anglaise, où le pouvoir du Roi est limité par une Constitution, où les Nobles peuvent pratiquer une activité lucrative sans déroger, et ne sont donc pas des parasites ; et surtout où l’habeas corpus protège les citoyens contre toute arrestation arbitraire, alors qu’en France c’est le règne des lettres de cachet.
C’est à Londres qu’il commence à rédiger les Lettres philosophiques, d’abord éditées en anglais sous le titre Letters concerning English Nation, et qui remportent un grand succès. C’est là également qu’il découvre Shakespeare, dont il traduit quelques extraits.
Retour en France
Autorisé à revenir en France, et même à Paris (Versailles lui reste interdit), il se lance avec succès dans les affaires, et commence à se constituer une fortune considérable, qui doit lui assurer l’indépendance.
Parallèlement, il poursuit son œuvre littéraire, notamment théâtrale : Brutus, La Mort de César, Eriphyle connaissent un succès modeste, mais Zaïre, en 1732, est un triomphe, et sera jouée dans toute l’Europe.
En 1733, il a fait la connaissance d’Emilie du Châtelet, une grande dame extrêmement instruite, passionnée de mathématiques et de physique, qui deviendra sa compagne et son inspiratrice durant dix ans. Par la suite, si la passion se calme, l’amitié et l’estime subsistent.
En 1734, il publie les Lettres philosophiques, ou Lettres anglaises. Ce livre, véritable manifeste des Lumières, lui vaut une nouvelle lettre de cachet ; il doit s’exiler à Cirey, où il va résider dix ans, non sans revenir parfois à Paris. Ce sont des années extrêmement productives, sur le plan scientifique (Epître sur Newton, 1736), historique (Le Siècle de Louis XIV), la poésie (Le Mondain), et la philosophie (Essai sur les Mœurs, qui fait scandale) ; en même temps il écrit pour le théâtre : La Pucelle, Mahomet, Alzire. Il s’affirme de plus en plus comme l’adversaire de l’intolérance religieuse et du dogmatisme.
Il entame également, durant cette période, une correspondance avec Frédéric II de Prusse ; cette amitié lui permet de rentrer en grâce auprès de Louis XV en 1744 ; il devient alors historiographe de France et gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi. En 1746, il est même élu à l’Académie française.
En 1746, Zadig est publié clandestinement à Amsterdam ; Voltaire désavoue cet ouvrage.
En 1749, Emilie du Châtelet meurt en couches : c’est un choc terrible pour Voltaire. Peu apprécié de Louis XV, déçu par l’insuccès de sa pièce Oreste, Voltaire accepte enfin l’invitation de Frédéric II et part en Prusse.
La déception de Berlin (1749-1753)
Au début, Voltaire est enchanté. Il termine Le Siècle de Louis XIV et écrit Micromégas. Mais très vite il entre en conflit avec Frédéric II, et quitte la Prusse. Il est arrêté à Francfort, ou durant plus d’un mois il subit toutes sortes d’humiliations avant d’être libéré, le 8 juillet 1753.
Cependant, on lui notifie l’interdiction de rentrer à Paris ; il séjourne alors aux Délices, une propriété achetée à Genève, où il reçoit, donne en privé des pièces de théâtre, et surtout écrit beaucoup : Candide, Essai sur les Mœurs, Poème sur le désastre de Lisbonne… Il participe aussi à l’Encyclopédie, pour laquelle il rédige une trentaine d’articles.
Mais à Paris, après la tentative d’attentat de Damien contre Louis XV, les anti-philosophes se déchaînent. En 1759, l’Encyclopédie est interdite.
Voltaire se réfugie donc au château de Ferney, en territoire français, mais à 4 km du territoire de Genève.
Les années de Ferney (1761-1778)
C’est à Ferney qu’il va recevoir quasiment tout ce que l’Europe compte d’intellectuels, rédiger une immense correspondance (plus de 15000 lettres), tout en poursuivant son œuvre. Il publie en 1764 la première édition de son Dictionnaire philosophique, immédiatement condamné à Paris, mais aussi à Genève.
C’est de Ferney aussi qu’il se bat pour la réhabilitation de Calas, un protestant condamné et exécuté sans preuves pour le meurtre de son fils, rédigeant à cette occasion le Traité sur la Tolérance (1763) ; il défend également Sirven, et obtient la réhabilitation du Chevalier de la Barre, exécuté pour athéisme en 1766.
Les derniers feux (1773-1778)
Souffrant dès 1773 d’un cancer de la prostate (un diagnostic déduit aujourd’hui de la description de ses symptômes), Voltaire souhaite rentrer à Paris.
En 1774, la mort de Louis XV lui permet de l’envisager. Il se décide en 1778, pour la création de sa pièce Irène à la Comédie-Française. Il vit alors un véritable triomphe, tant au théâtre qu’à l’Académie française et dans la rue.
Mais cette apothéose précède de peu son agonie : le mal a empiré, et il meurt le 30 mai 1778.
Le 30 mai 1791, l’Assemblée constituante décrète le transfert de son corps au Panthéon, devenu un temple républicain dédié aux Grands Hommes. Il y est l’hôte le plus ancien.