Distinguer les relatives restrictives et explicatives

Relisez le texte d'Assia Djebar dans la séquence 3, et en particulier l'extrait suivant :

Je crois, en outre, que ma langue de souche, celle de tout le Maghreb, je veux dire la langue berbère, celle d'Antinéa, la reine des Touaregs où le matriarcat fut longtemps de règle, celle de Jugurtha qui a porté au plus haut l'esprit de résistance contre l'impérialisme romain, cette langue donc que je ne peux oublier, dont la scansion m'est toujours présente et que pourtant je ne parle pas, est la forme même où, malgré moi et en moi, je dis “ non ” : comme femme, et surtout, me semble-t-il, dans mon effort durable d'écrivain.

Question

Relevez et classez les subordonnées relatives, en notant à chaque fois la nature de l'antécédent.

Solution

« où le matriarcat fut longtemps de règle » : cette relative a pour antécédent "les Touaregs", qui est un nom propre : c'est donc une relative explicative.

«  qui a porté au plus haut l'esprit de résistance contre l'impérialisme romain » : cette relative a pour antécédent "Jugurtha", qui est un nom propre : c'est donc une relative explicative.

« que je ne peux oublier », «  dont la scansion m'est toujours présente », « que pourtant je ne parle pas » : ces trois subordonnées ont pour antécédent "cette langue" ; toutes trois sont effaçables, et pourraient être glosées par des subordonnées circonstancielles : "bien que je ne la parle pas", "parce que sa scansion...", "parce que je ne peux l'oublier" : elles sont donc explicatives.

«  où, malgré moi et en moi, je dis “ non " » : cette subordonnée, dont l'antécédent est "la forme", n'est pas effaçable – "*ma langue de souche est la forme même" n'est pas une phrase grammaticalement acceptable. Il s'agit donc d'une relative déterminative ou restrictive.