L'ordre et la défense dans la phrase complexe

Les pauvres, ça ne compte pas, il y en a toujours eu trop et ça ne va pas s'arranger. Tu comprends ? Sans les milliards de pauvres, il n'y aurait pas quelques dizaines de millions de riches ; sans les perdants, il n'y aurait pas de gagnants. Les gens ont besoin d'un maître à qui se soumettre, ils ont besoin d'obéir, c'est dans leurs gènes. L'instinct grégaire leur est naturel. Et il y a des canailles, des crapules qui savent exploiter ça ; eux, ils s'en mettent plein les poches. Il faut prendre tes distances avec ces gens-là, paraître docile et obéissant, mais en douce faire ton business à toi. Jamais te faire remarquer. Jamais jouer les rebelles, et être, discrètement, ton propre maître. Le jour où j'aurai assez de pognon, je me tire. C'est comme ça, le monde. Sans pognon, tu n'as rien, ni éducation, ni santé, ni culture ; sans fric, tu n'es rien. Il faut être dans le camp des gagnants. Comme on dit, dans un meurtre, il vaut mieux être le tueur que la victime, mais il faut être assez malin pour ne pas se faire choper. Il ne faut jamais laisser de trace de ce que tu fais. Jamais. N'oublie pas ça : ne laisse jamais de trace, aucun indice. Les dealers, il faut savoir les faire travailler, mais jamais les fréquenter, surtout ceux qui se shootent. Si tu veux être un chef dans ce métier, il faut côtoyer les chefs. Pour pisser avec les grands, il faut jouer dans la cour des grands. Je ne veux pas cracher dans la soupe, mais des gens de valeur il y en a encore moins qu'avant, alors tu dois être vigilant et méfiant. Le monde est devenu mélangé et plus compliqué. Un gringo peut être un type fiable et un négro ou un Colombien de la même ville que toi un sale indic. Gringo, noir, latino, ça ne veut plus dire grand-chose. Le monde ne fonctionne plus comme avant. Je ne veux pas que tu touches à ces saloperies d'Internet et Facebook. tu vois, c'est ça. C'est pour te localiser, te surveiller, savoir ce que tu fais, à qui tu parles, qui tu vois. Tout le monde est surveillé. Ils savent ce que chacun fait, dit, pense. Dans notre métier, il ne faut jamais toucher à Internet. C'est un piège. Tu te fais choper en un clic.