Texte d'étude et traduction
Ille mi par...
Ille mi1 par esse deo uidetur
Ille, si fas est, superare diuos
qui sedens aduersus identidem te
Spectat et audit
Dulce ridentem, misero quod omnis
Eripit sensus mihi ; nam simul te,
Lesbia, adspexi, nihil est super2 mi1
Vocis in ore,
Lingua sed torpet, tenuis sub artus
Flamma demanat, sonitu suopte3
Tintinant aures, gemina teguntur
Lumina nocte.
Otium, Catulle, tibi molestum est ;
Otio exultas nimiumque gestis.
Otium et reges prius et beatas
Perdidit urbes.4
Catulle, "Poésies",Poème 51.
Écoutez une interprétation du poème par Angelo Branduardi
Éclaircissements
mi = mihi
est super : tmèse (fait de couper un mot composé) pour "superest"
suopte = suo
Cette quatrième strophe détonne par rapport aux trois précédentes ; elle ne traite plus du même sujet. Il s'agit probablement d'un poème indépendant, qui s'est trouvé collé au précédent dans un manuscrit.
Traduction
l me semble être l'égal d'un dieu, il me semble, s'il est permis, surpasser les dieux, celui qui, demeurant continuellement devant toi, te regarde et t'écoute rire doucement, ce qui, malheureux que je suis, m'arrache tous les sens ; en effet, depuis que je t'ai aperçu, ma Lesbie, il ne me reste plus de voix dans la bouche, mais ma langue est paralysée, dans mes membres amaigris coule une flamme, mes oreilles tintent de leur propre son, mes yeux sont couverts d'une double nuit.
Le loisir, Catulle, t'est pénible ; tu exultes dans le loisir et tu gesticules trop. Le loisir, auparavant, a perdu des rois et des villes heureuses.
Complément :
Pour en savoir plus sur Catulle.
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