Les cités grecques : Sparte et Athènes

Le morcellement géographique de la Grèce prédisposait au morcellement politique. Au lieu d’être le siège d’un État unique centralisé comme l’Égypte ou l’Assyrie, le territoire hellénique était partagé entre une trentaine de cités. Dans l’Antiquité, le mot « cité » ne désignait pas comme aujourd’hui une ville ; c’était un État indépendant de son voisin, ayant son gouvernement, une armée, des finances, même si son étendue était à peine celle d’un de nos arrondissements. Deux de ces cités avaient une très grande importance, Sparte (ou Lacédémone), et Athènes.

Sparte, capitale de la Laconie

Sparte fut avant tout un État militaire : de 20 à 60 ans, le Spartiate était en état de mobilisation permanente, laissant le travail civil aux Périèques (artisans, commerçants, libres mais sans droits politiques) et aux Hilotes (dont la condition était semblable à celle des serfs, et qui étaient toujours prêts à se révolter), descendants des anciennes populations asservies.

Sparte était une cité aristocratique, où une faible minorité, le Conseil des Anciens, détenait tout le pouvoir, d’où une vie politique très restreinte.

Enfin, c’était une cité terrienne qui très tôt conquit presque tout le Péloponnèse. La guerre fut l’industrie nationale des Spartiates, mais ils ne firent pas une place suffisante à l’esprit dans leur système.

Les institutions spartiates

Les rois (Βασιλεῖς )

Deux rois sont à la tête de la cité, l’un pris dans la famille des Agides, l’autre dans celle des Euripontides ; ils accèdent au pouvoir par primogéniture masculine. A l’époque classique, ils jouissent encore d’un grand prestige, mais n’ont plus de pouvoir réel. Une fois par mois, ils doivent prêter serment aux lois ; ils sont réduits à des fonctions religieuses. Ils commandent l’armée, mais sous la surveillance des éphores.

Les Éphores (ἔφοροι)

Annuellement élus, au nombre de cinq, par l’assemblée du peuple, les éphores sont les vrais chefs de la cité. A la guerre, deux éphores accompagnent le roi. Ils ont un pouvoir de surveillance générale sur toute la cité, sur les fonctionnaires qu’ils peuvent suspendre, et même sur les rois qu’ils peuvent mettre en accusation.

Le Sénat (ἡ γερουσία)

Il compte 28 membres, tous âgés de plus de 60 ans, et nommés à vie par l’assemblée du peuple ; le Sénat donne son avis sur les questions importantes, propose les lois, juge les causes criminelles ; les rois, mis en accusation par les éphores, sont traduits devant le Sénat.

L’Assemblée du peuple (ἡ ἀπελλά)

Elle comprend tous les citoyens âgés de 30 ans ; elle se réunit une fois par mois, à la nouvelle lune. Elle élit par acclamation les éphores et les membres du Sénat, et vote, sans amendement ni discussion, les propositions de loi qu’il lui soumet. Son vote peut être cassé par le Sénat : en somme, elle n’a plus qu’un rôle consultatif.

Athènes, capitale de l’Attique au Vème Siècle

Au contraire de Sparte, Athènes était la capitale intellectuelle de la Grèce. Capitale de l’Attique, elle est située dans la plaine du Céphise, dans une région essentiellement maritime, à 7 km de la mer. Son principal culte était celui d’Athéna. Les Athéniens tiraient peu de ressources du sol, l’industrie en revanche y était très active (poteries du faubourg du Céramique, armes, bijoux, étoffes précieuses). Pour vendre ces produits et ravitailler la cité en blé (venu de Sicile, de Scythie – Russie méridionale – par les détroits), les Athéniens avaient développé leur flotte. Le commerce avait entraîné l’afflux d’or et d’argent et donné ainsi naissance à la banque. La flotte de commerce était protégée par une flotte de guerre.

Athènes évolue vers la démocratie