La guerre du Péloponnèse (461-404)

Les prémisses de la guerre

  • 461-451 : Première guerre entre Sparte et Athènes : les Athéniens, vaincus à Tanagra, sont vainqueurs à Oenophytes, en Béotie, en 457. Egine, grande île du golfe Saronique, entre l’Attique et le Péloponnèse, est vaincue. Une trêve de cinq ans est conclue.
  • 454 : Le trésor fédéral de la Ligue de Délos est transféré de Délos à Athènes : la confédération maritime se transforme en empire athénien.
  • 447-445 : seconde guerre entre Sparte et Athènes ; elle se termine par la « paix de trente ans ». Athènes conserve sa puissance maritime, mais renonce à agir sur le continent. Deux empires désormais se font face :
    • Athènes, empire maritime, de culture ionienne, démocratique ;
    • Sparte (et ses alliés, Thèbes et Corinthe), empire continental, d’origine dorienne, et de gouvernement aristocratique.

La guerre du Péloponnèse

Le prétexte sera l’aide accordée par Athènes à Corcyre (Corfou) en révolte contre Corinthe, puis celle que Spartes envoie à Potidée contre Athènes, et l’interdiction faite aux marchands de Mégare d’entrer en Attique.

La guerre de dix ans :

Les Athéniens, enfermés dans les Longs Murs, laissent les Spartiates ravager l’Attique, tandis que leur flotte attaque les côtes du Péloponnèse.

431 : tentative des Thébains contre Platée.

430 : peste d’Athènes, dont Périclès entre autres, sera victime.

Périclès

427 : Mitylène, capitale de l’ïle de Lesbos, est prise par les Athéniens, qui massacrent une partie de sa population. Les Spartiates s’emparent de Platée, massacrent les habitants, et rasent la ville.

425 : affaire de Sphactérie, îlot en face de Pylos (aujourd’hui golfe de Navarin). Démosthène peine à prendre cet îlot, occupé par les Spartiates ; Cléon, chef du parti démocratique, se vante de régler l’affaire : pris au mot, il s’empare de Sphactérie et revient avec 300 prisonniers spartiates.
Dans le même temps, en 425-424, le « phoros » (tribut) de la ligue de Délos passe de 460 talents par an à 1460 talents : un triplement sans commune mesure avec l’inflation ! L’impérialisme athénien apparaît sous son plus mauvais jour.

421 : Nicias, chef du parti aristocratique, signe une paix de cinquante ans sur la base du statu quo – ce qui ne satisfait personne.

L’expédition de Sicile :

Alcibiade

415 : Alcibiade cherche à rallumer la guerre contre Sparte. N’y parvenant pas, il conseille une expédition contre Syracuse, en Sicile, alliée de Sparte. Au moment où il s’apprête à partir, des Hermès sont mutilés partout à Athènes. Il demande à être entendu : mais les Athéniens préfèrent l’envoyer quand même à Syracuse. Quelques semaines plus tard, on envoie un bateau pour le ramener à Athènes ; mais craignant que ses ennemis n’aient entre temps empêché sa défense, il préfère prendre la fuite, et décide les Spartiates à venir au secours de Syracuse. Nicias et Démosthène sont envoyés en Sicile, mais sont vaincus en 413.

« Premier en date des fils de famille démagogues, première coqueluche médiatique, inventeur de la « communication » moderne : se voyant un  jour oublié, ou méconnu, de l’opinion publique, il fit couper la queue de son chien ; du coup, Athènes n’eut plus en tête que cette queue sacrifiée, donc le chien de cette queue, et donc le maître du chien de cette queue, sans autre considération relative à ses turpitudes politiques. »

Gérard GENETTE, Bardadrac, article « Médialecte »,Seuil, Paris, 2006, p. 222.

Guerre de Décélie (413-404)

413 : les Spartiates occupent Décélie, en Attique.

412-411 : défection des villes ioniennes

411 : Réaction aristocratique à Athènes et gouvernement des Quatre-Cents. L’armée et la flotte, qui occupent Samos, rétablissent le régime démocratique et prennent Alcibiade pour chef.

411-407 : Alcibiade, vainqueur à Cyzique, rentre à Athènes en triomphateur (408) ; mais des échecs en Ionie l’obligent à repartir en exil (407).

406 : victoire navale athénienne aux îles Arginuses ; les généraux athéniens, qui, à cause d’une violente tempête, n’avaient pu rendre aux morts les honneurs funèbres, sont mis en accusation et condamnés à mort.

405 : Lysandre réorganise la flotte spartiate, grâce à l’argent fourni par Cyrus le Jeune, roi de Perse. Il inflige aux Athéniens le désastre d’Ægos Potamos, et s’empare d’Athènes. Celle-ci doit livrer sa flotte, démolir les Longs-Murs, abandonner son empire et accepter un gouvernement aristocratique, les Trente.

403 : Thrasybule rétablit la démocratie à Athènes.

Les suites de la guerre

Ce ne sera plus qu’une succession d’hégémonies (de Sparte, puis de Thèbes) et de conflits, opposant tantôt Sparte à Athènes et Thèbes alliées, tantôt d’Athènes et Sparte liguées contre Thèbes. Cette situation de guerre permanente affaiblit les économies, appauvrit l’attique et le Péloponnèse, tandis qu’à partir de 360, un nouveau venu, Philippe de Macédoine, monte en puissance…