Les jeux olympiques

Le stade d’Olympie

Les jeux olympiques ont lieu tous les 4 ans en Élide au sanctuaire d’Olympie. L’ère des Olympiades a servi de calendrier aux historiens anciens.

Les origines

À l’époque classique, ces jeux sont consacrés à Zeus. Mais ils ont été institués par une autre personnalité religieuse. Laquelle ?

Pour la population d’origine, au début de l’automne avait lieu une fête agraire célébrée pour Cronos et Gaïa, afin d’obtenir une bonne récolte. S’y ajoutèrent assez tôt des compétitions sportives. Une légende locale attribue la première course à l’Héraklès de l’Ida et aux Dactyles, auxquels est dédié un autel dans le sanctuaire.  Déméter présidait à ces jeux. La première course se disputait, dit-on, de l’autel d’Héraklès à celui de Déméter.

Une autre légende l’attribue à l’Héraklès dorien.

À la fin du VIIIe s. les jeux olympiques sont définitivement constitués : 776 est le point de départ de la 1ère olympiade.

Très tôt le sanctuaire d’Olympie a eu des témoignages écrits : on peut suivre l’histoire des jeuxgrâce à ces témoignages, de 776 av. J.-C. à 393 apr. J.-C., date  à laquelle l’empereur Théodose les interdit.

Les préparatifs

Les jeux avaient lieu au moment de la pleine lune, entre le 25 août et le 20 septembre. Avant l’ouverture, des messagers partaient d’Olympie vers toutes les cités grecques pour proclamer la trêve. Quand la fête devint panhellénique, celle-ci fut appliquée dans toutes les contrées de langue grecque pendant le voyage aller-retour des messagers. Le territoire d’Olympie est inviolable.

Pisée, puis Élis (après la destruction de Pisée en 572 av. J.-C.) organise les jeux. Une commission est nommée (les Hellanodices) pour les présider et les organiser. Ils sont élus tous les 4 ans, 10 mois avant les jeux ; ils sont aidés par un corps de police important et contrôlés par un conseil olympique.

Leur rôle est de surveiller les athlètes. Ceux-ci doivent s’inscrire ; s’ils sont acceptés, ils se rendent à Élis 60 jours avant le concours. Ils sont alors répartis selon l’âge et la force. Les décisions des Hellanodices sont sans appel : Euripide s’en alla parce qu’on l’avait classé dans une catégorie ne correspondant pas à son âge, 17 ans.

Un mois avant le concours, Hellanodices, concurrents, parents et amis se rendent à Olympie.

Le concours

On prête serment sur l’autel de Zeus : les concurrents jurent de n’utiliser aucune fraude, les Hellanodices de juger en toute équité.

Les fêtes durent 7 jours : le premier et le dernier sont réservés aux sacrifices.

Les concours proprement dit

Voir également « le sport en Grèce »

Il comprend la course à pied, la course de chars, la lutte, le pugilat, le lancer de disque et de javelot ; puis l’on trouvera des variantes.

Le programme au Ve s. :

  • Jour 1 : course à pied, qui prend 4 formes :
    1. course simple ou stade (192,27 m)
    2. course double ou diaule (384,54 m)
    3. course longue ou dolique (demi-fond sur 7, 12, 14, 20 et 24 stades, soit pour la plus longue 4,614 km)
    4. course en armes de 2 ou 4 stades.
  • Jour 2 : le pentathle, soit 5 épreuves : course de vitesse, saut en hauteur, lutte, lancer du javelot et du disque.
  • Jour 3 : sports de combat.
    • lutte à main ouverte, debout (il faut faire tomber l’adversaire) ou à terre (il faut l’immobiliser dos à terre).
    • pugilat – ce qui se rapproche le plus de la boxe ; c’est une lutte à poing fermé, le poing entouré de lanières de cuir de bœuf parfois lestées de plomb (le ceste).
    • pancrace, combinaison de la lutte et du pugilat à mains nues.
  • Jour 4 : On termine les compétitions en cours.
  • Jour 5 : Courses de chevaux et de chars.
    • Courses de chevaux sur 9 et 12 km (l’âge des chevaux varie)
    • Courses de char à 2 ou 4 chevaux ; chars de course, de guerre ou de procession.

On y adjoignit des concours de sonneurs de trompette, et de hérauts.

Toutes les épreuves commencent au lever du soleil, dans le stade ou dans l’hippodrome. Une foule bigarrée, uniquement masculine, se pressait à ces jeux. La tribune officielle était réservée aux Hellanodices et à leurs invités. La fanfare, suivie d’un appel solennel des concurrents, ouvre le concours ; une dernière fois, on demande aux indignes de se retirer.

Les récompenses

C’est chose délicate que de désigner un vainqueur, et qui suscite de longues discussions. On tient compte, en plus de la supériorité physique, du style et de l’élégance. Pour éviter les contestations, les concurrents jurent de s’incliner devant les décisions. Les Hellanodices sont impartiaux et incorruptibles ; parfois même ils participaient au concours. On peu faire appel de leur décision, mais le Conseil olympique donnait raison aux Hellanodices.

Le nom du gagnant annoncé par le héraut, il devient Olympionique (ὀλυμπιόνικος) ; il monte sur l’estrade des Hellanodices, reçoit une palme et une couronne de laurier. À Olympie, on l’inscrit sur le catalogue officiel des Olympioniques au gymnase. Sa famille lui fait ériger une statue ou un portrait : ainsi Alcibiade se fit peindre et plaça le portrait sur l’Acropole.

La cité lui octroie une récompense ou le droit d’être nourri par le Trésor public. Lui-même est reconnaissant au Dieu : ex-votos de toutes sortes.