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grec
Longus (époque d'Hadrien, IIème s.)
On ne sait presque rien de Longus, sinon ce qui figure dans son œuvre,
les Pastorales, ou Daphnis et Chloé. Il aurait vécu sur l'île de Lesbos,
entre 117 et 138, époque d'Hadrien.
Daphnis et Chloé de Jean-Pierre Cortot, 1824, musée du Louvre
Préambule
- τὸ ἄλσος, ους : bois sacré
- γραφή, ῆς : ici, dessin, tableau
- κατάρρυτος, ος, ον : arrosé, inondé
- τερπνός, ή, όν : réjouissant, agréable, charmant
- ᾒεσαν : 3ème pers. du pl. de εἶμι, aller
- σπάργανον, ου : lange pour les enfants
- ποίμνιον, ου : troupeau de moutons.
« femmes accouchant, d’autres emmaillotant des bébés, enfants abandonnés, nourris par des brebis, bergers les recueillant,
jeunes gens se faisant des promesses, débarquement de pirates, invasion d’ennemis » : un ensemble de scènes figurant dans la
pastorale, notamment au livre I.
- ἐκπονέω : exécuter, accomplir
- τὸ ἀνάθημα, ματος : offrande religieuse
Ce préambule apparaît comme un « avertissement au lecteur », qui transforme l’ensemble du roman en une gigantesque
ecphrasis :
le récit n’est en réalité que la description d’une peinture, comme, chez Catulle, l’abandon d’Ariane à Naxos faisait partie d’une tapisserie nuptiale.
LIVRE I
Description du lieu (§ 1)
- διείληπται < διείλημμαι, parfait passif de διαλαμβάνω : séparer, diviser
- Εὔριπος, ου : détroit entre l’Eubée et la Béotie, renommé pour ses courants alternatifs. Par extension, canal ou bras de mer
- ὑπεισρεούσα, ης < ὑπεισρέω : couler tout doucement dans (hapax)
- γέφυρα, ας : pont
- ξεστός, ή, όν : poli, lisse
- γήλοφος, ου : colline
- κλῆμα, ματος : cep, vigne
- νομή, ῆς : pâturage
- προσκλύζω : briser ses flots contre qqch., baigner de ses flots
- ἡ ἠϊων, ονος : bord de la mer
- ἡ ψάμμος, ου : sable
- μαλθακός, ή, όν : mou, doux
Montagnes boisées, coteaux pour l’élevage et la vigne, plage de sable fin : ce sont les trois « lieux » privilégiés de la pastorale.
Découverte de l’enfant (§ 2)
- δρυμός, οῦ chênaie, bosquet de chênes blancs (à feuilles caduques).
- λόχμη βάτων : fourré, taillis de ronces (ἡ βάτος, ου)
- ὁ κιττός, οῦ = κισσός, οῦ : lierre
- ἐπιπλανάομαι-ῶμαι : errer, se répandre sur
- θέω, θεύσομαι : courir
- συνεχής, ής, ές : constant, persévérant. Συνεχές = neutre adverbial : constamment.
- τὸ βρέφος, ους : bébé, nouveau-né
- ἡ διαδρομή, ῆς : allées et venues
- οἰκτείρω : plaindre, avoir pitié de
- ἀκμάζω : être dans toute sa force
- τὸ ἴχνος, ους : marque du pied, trace de pas
- πεφυλαγμένως : avec précaution
- ἡ χηλή, ῆς : pied fourchu du ruminant, ici de la chèvre
- ἡ ἔκθεσις, εως : action de déposer, d’exposer
- ἁλουργής, ής, ές : teint en pourpre (ἅλς + ἔργον)
- πόρπη,ης : agrafe pour attacher le vêtement sur l’épaule
L’exposition des nouveaux-nés – fait social attesté en Grèce et à Rome – est l’un des ressorts privilégiés du roman ;
les habits de l’enfant, très riches (or, pourpre, ivoire) attestent une origine noble, voire royale, et font attendre
une reconnaissance ultérieure, dont romanciers et dramaturges ont usé abondamment.
Adoption de l’enfant par le couple de bergers (§ 3)
- τὸ γνώρισμα, ματος : signe de reconnaissance
- βαστάζω : soulever, emporter
- ἐκπλαγεῖσα, σης < ἐκπλήττω : frapper de stupeur. Humour de Longus !
Découverte d’une petite fille (§ 4-5)
- διικνουμένος, η, ον : parcourir. « Déjà une période de deux ans étant parcourue… »
- ὁμόρος, ος, ον : qui confine, limitrophe. En réalité les deux bergers appartiennent au même domaine.
- περιφερής, ής, ές : arrondi, rond
- αὐχήν, ένος, m. : cou, nuque
- μειδίαμα : sourire (mot récent, chez Plutarque ou Lucien)
- τὸ σχῆμα, ματος : manière d’être, maintien, posture
- ἡ ὤα, ας : extrémité ou bord
- ἀναβλύζων, ον : participe présent d’ ἀναβλύζω, jaillir
- τὸ ῥεῖθρον, ου : courant, fleuve
- ἡ νοτίς, νοτίδος : humidité
- γαυλός, οῦ : vase, panier, seau
- αὐλός πλάγιος : flûte traversière (et non pas clarinette, comme traduit par J-R Vieillefond)
- ἀρτιτόκος, ος, ον : qui vient d’enfanter. Ne pas confondre avec ἀρτίτοκος, ος, ον , nouveau-né (attention à
l’accent !)
- συχνά : neutre adverbial de συχνός, ή, όν : continu, nombreux
- ῥάβδος, ου : baguette, branche
- χλωρά, ᾶς : vert tendre
- λυγίζω : courber
- βρόχος, ου : lacet, corde
- ὁλκή, ῆς : action de tirer à soi
- ἀκλαυτί (Longus) = ἀκλαυτεί (Callimaque) : sans pleurer
- λάβρως : avec force, avec voracité
- ὁ κόρος : satiété
- μίτρα : ceinture, bandeau, coiffe ; turban oriental, déjà utilisée par Ménandre comme « signe de reconnaissance »
dans la Tondue, v. 393 .
- ὑποδῆμα, ματος : semelle, soulier, chausson
- περισκελίς, ιδος : bracelet de cheville, ornement entourant la jambe au-dessus de la cheville, porté par les femmes
dès la préhistoire.
Adoption de la fillette par les bergers (§ 6)
- ἀγκῶν,ῶνος, m. : courbure du bras, coude
- ἡ πήρα, ας : la besace, accessoire « obligé » du berger
- ἡ ἔπαυλις, εως : maison de campagne, ferme
Le récit reprend exactement les mêmes étapes que pour Daphnis : description du lieu, trouvaille de l’enfant nourri par
un animal, description des « signes de reconnaissance », et enfin adoption et donation du nom.
Le rêve de Lamon et Dryas (§ 7-8)
- σοβαρός, ά, όν : impétueux, rapide
- ἄχθομαι : s’irriter, s’affliger
- ἁβρός, ά, όν : délicat, luxueux
- ἡ ἀγέλη, ης : troupeau
- κοπάζω : se reposer
- κοῖτος, ου : étable, bergerie
- καλαύροψ,οπις : bâton recourbé, houlette
On voit ici que le récit ne s’embarrasse guère de vraisemblance : outre que les bergers ignorent tout d’ Éros et de Cupidon,
alors qu’ils connaissent le culte des Nymphes, ils sont capables de donner une éducation « aristocratique » aux enfants, tout
en étant eux-mêmes esclaves et incultes. Enfin, les enfants semblent savoir qu’ils ont été trouvés abandonnés (ἐκκείμενον, l. 13)
alors que Daphnis ignorera jusqu’au bout qu’il n’est pas le fils de Lamon !
Printemps et jeux innocents (§9-10).
- ἦρος : génitif de ἦρ = ἔαρ : le printemps
- ἀκμάζω : être dans toute sa force (cf. § 2)
- ἦχος : bruit, son
- σκίρτημα, ματος : bond, danse (σκιρτάω-ῶ)
- ἡ εὐωρία, ας : beau temps, belle saison (hapax)
- ἁπαλός, ή, όν : doux, délicat, tendre
- ἅλλομαι : sauter, bondir
- κοῦφα : neutre pl. adverbial : avec légèreté, lestement
- ὁ κόλπος, ου : pli d’un vêtement
- ὁ κρημνός, οῦ : lieu escarpé, précipice
- ἀθύρμα, ματος : jeu, jouet, divertissement
- ἀνθέρικος, ου : tige d’asphodèle. Sur cette plante, voir Hésiode, Les Travaux et les Jours, 41.
- ἀκριδοθήκη, ης : cage à sauterelles. Voir Théocrite, 1, 52
- τρήσας : participe aoriste actif de τιτράω-ῶ, percer, trouer
- ἡ διαφυή, ῆς : séparation, intervalle.
On peut penser que nos deux jouvenceaux, enfants « naturels » élevés loin de la société urbaine, ne sont pas très éveillés :
à 13 et 15 ans, ils n’ont pas encore connu la moindre poussée de puberté… Innocence presque comique !
Daphnis tombe dans un piège (§ 11-12)
- ἀναπλάσσω : inventer, imaginer
- ὁ σκύμνος, ου : petit d’un animal
- σιρός, οῦ : cavité dans le sol, trappe
- ὀρύττω : creuser
- ὀργυιά, ᾶς : brasse, longueur des deux bras étendus (1,776 m.) 4 brasses de profondeur font plus de 7 m., ce qui paraît
très excessif, et peu conforme à la suite (il suffira de l’écharpe de Chloé, qui lui sert de soutien-gorge, pour atteindre
Daphnis…)
- τὸ χῶμα, ματος : amas de terre, déblais
- τὸ χάσμα, ματος : ouverture béante, trou
- κατακλάω :briser
- τὸ κάρφος, ους : brin de paille
- παροξυνθείς < παροξύνω : être irrité contre
- θραύω : briser, broyer
- φριμάσσομαι : souffler avec force
- ὄχημα, ματος : ce qui porte ou soutient
- ὁ ἀνιμησόμενος, η, ον : participe futur moyen de ἀνιμάω-ῶ : tirer en haut avec une courroie.
- ἡ σχοῖνος, ου : corde
- ταινία, ας : bandelette, écharpe servant de soutien-gorge
- ἡ ὁλκή, ῆς : action de tirer
- τυθησόμενος, η, ον : participe futur de θύω, sacrifier
- σῶστρον, ου : récompense, offrande
- στέλεχος, ους : tige, tronc
- πηλός, οῦ : boue, fange
- πέπασμαι : parfait passif de πατέω-ῶ : fouler, parcourir
Bains et coup de foudre (§ 13)
- ἡ σάρξ : chair
- καθυποπίπτω : tomber sous la main
- δυσμή, ῆς : coucher du soleil
- ἄση, ης : satiété, dégoût
- οἴστρος, ου : taon
- « et de tels discours lui venaient quand elle se trouvait seule ». Le sujet est λόγοι, comme si Chloé subissait ces discours,
sans les maîtriser.
Bien que plus jeune, Chloé semble plus précoce que Daphnis, qui a cependant dû voir la jeune fille la poitrine dénudée ; or,
visiblement, cela ne lui inspire rien… Chloé subit les marques physiques du coup de foudre : agitation, manque d’appétit,
insomnies… sans comprendre ce qui lui arrive.
Discours intérieur de Chloé (§ 14)
- ἕλκος, ους : blessure, plaie
- ἡ βάτος, ου (§ 2) : ronce
- ἀμύσσω : déchirer, égratigner
- ἐνῆκαν < ἐνίημι (aoriste) : entrer dans
- τὸ νύττον < νύττω = νύσσω : piquer, frapper (participe présent neutre)
- φθέγγομαι : faire entendre un son, parler, chanter
- ἐμπνέω : souffler sur, dans
- ἄρνας : accusatif pluriel de ἀρήν, ἀρνός, agneau
- ἀκρίς, ίδος : sauterelle, criquet
Le vacher amoureux (§ 15)
- ἀρτιγένειος : à la barbe naissante
- ἐρωτικῶς διατίθεσθαι : être amoureux (expression du Banquet de Platon, 207b)
- τὸ τρίχωμα : poil long et touffu, fourrure
- ἁνά : ? faute de frappe (ἀνά figure seul dans le Bailly)
- τυρός, οῦ : fromage
- ἁπαλός, ός, όν : tendre, délicat (cf. I, 9)
- μόσχος : veau
- κισσύβιον : sorte de vase à boire, gobelet ou seau à traire
- νεοττός, οῦ : petit d’un oiseau, oisillon
Jugement de Pâris aux champs (§ 16)
- πυρρός : roux (d’où le nom Pyrrhus)
- θέρος,ους : l’été
- ὀδωδώς : participe parfait actif de ὄζω, dégager une odeur
- ἄρτος ὀβελίας : pain cuit à la broche, quand on ne dispose pas de four (en campagne pour les soldats, ou
pour les bergers en estive…). Aujourd’hui encore, dans les Pyrénées, on fait le gâteau à la broche, spécialité renommée.
- τὸ κρίνον, ου : le lis (qui n’avait aucune connotation de pureté ni de royauté en Grèce : d’où son infériorité par
rapport à la jacinthe, liée à Apollon)
Daphnis amoureux (§ 17-18)
- ἀναπηδάω-ῶ : bondir
- δηχθείς : participe aoriste passif de δάκνω, mordre
- πάλλομαι : s’élancer, sauter, bondir
- πεπηρωμένος, η, ον : participe parfait passif de πηρόω-ῶ : mutiler, estropier
- ἀπογεύω : goûter à
- διαβρέξαι < διαβρέχω : tremper, mouiller
- τὸ χεῖλος, ους : lèvre
- κήριον, ου : rayon de miel
- τήκομαι : se relâcher, se consumer
- τὸ ἴον : violette
- μαραίνω : au passif, se consumer, s’épuiser
Manœuvres de Dorcon (§ 19)
- κατορύσσω : enfouir, enterrer ; ici, planter
- γεννικός, ός, όν : noble, excellent
- ἀροτήρ, τῆρος : laboureur, de labour
- τὸ σμῆνος, ους : ruche
- θελχθείς : participe aoriste passif de θέλγω, séduire, charmer
- φωραθείς : pris sur le fait (φωράω-ῶ) ; Dryas est un esclave, sa « fille » appartient donc à son maître,
et il ne peut la marier sans son accord.
- ἀνηκέστος, ος, ον : irrémédiable
Tentative d’enlèvement (§ 20-22)
- ποδήρης, ης, ες : qui descend jusqu’aux pieds
- κατανωτισάμενος, η, ον : ayant porté sur son dos (κατα-νωτίζομαι)
- ἐφηπλῶσθαι < ἐφαπλόω-ῶ : déployer sur, étendre sur
- πτέρνα, ης : talon
- τὸ χάσμα, ματος : ouverture béante
- ἔνι= ἔνεστι : il est possible
- ἀκάνθα, ης : épine, piquant, chardon
- ἡ ἄρκευθος, ου : genévrier
- ταπεινός, ή, όν : bas, peu élevé
- σκόλυμος, ου : chardon comestible ou artichaut (Hésiode, Travaux, 580)
- λοχάω-ῶ : se mettre en embuscade
- ἐπιτηρέω-ῶ : guetter
Chloé s’est séparée de Daphnis, parti cueillir des branches pour l’hiver, quand les bêtes rentreront à l’étable : cette pratique
est attestée et répandue partout. La pastorale offre un mélange de conte de fée et de notations réalistes.
- ῥινηλασία, ας : action de suivre en flairant la piste
- ἡ ἐπίθεσις, εως : action de s’attaquer à, de s’emparer de
- ὑλακτέω-ῶ : aboyer
- ἡμερόω-ῶ : adoucir, apprivoiser
- ἀπονίπτω = ἀπονίζω : nettoyer en lavant
- ὁ φλοιός, οῦ : écorce
- πτελέα, ας : orme (uulnus campestris, dont l’écorce broyée passait en médecine ancienne pour soigner les plaies cutanées)
- χειραγωγέω-ῶ : conduire par la main
Une nouvelle fois, Daphnis et Chloé semblent illustrer le proverbe « aux innocents les mains pleines » : ils échappent au danger
dans même en avoir conscience, sans même soupçonner le moins du monde qu’autrui puisse avoir de mauvais desseins… Généreux et
philanthropes certes, mais d’une incroyable naïveté… qui n’a d’équivalent que la bêtise de Dorcon : un bouvier, un paysan, qui
« oublie » que les bergers sont accompagnés de chiens dressés à chasser les loups !!!… La Pastorale, décidément, ne s’embarrasse
pas de vraisemblance, ni de réalisme !
- κάματος, ου : travail pénible, effort, fatigue
- πτοέω-ῶ (πτοηθείς) : frapper d’effroi, terrifier
- θέλγομαι : être apaisé, charmé
- ἡ παταγή, ῆς = ὁ πάταγος, ου : claquement (mot onomatopéique, ce qui explique sa forme fluctuante)
- παραπλήσος,α, ον : à peu près semblable. Neutre pl. substantivé : « ils subissaient à peu près les mêmes tourments ».
Chèvres et moutons sont d’ordinaire d’une docilité qui tient du miracle ; on le verra également avec les vaches un peu plus
loin. Les bêtes obéissent à leurs maîtres comme des chiens !
Plaisirs d’été (§ 23-24)
- ἐξέκαε < ἐκκαίω : brûler, enflammer
- ἠχή, ῆς : bruit, son, chant
- ὀπώρα, ας : fruit des arbres
- ὀδμή, ῆς : odeur
- βληχή, ῆς : bêlement
- noter le jeu des homéotéleutes : « δένδρα ἐν καρποῖς, πεδία ἐν ληΐοις. Ἡδεῖα μὲν τεττίγων ἠχή, γλυκεῖα δὲ ὀπώρας
ὀδμή, τερπνὴ δὲ ποιμνίων βληχή.»
- ἠρέμα : doucement, paisiblement
- ἡ πίτυς, υος : pin
- ἀποδύω : déshabiller
- ἐνδινεύω : rouler dans, frétiller
- σβέννυμι, σβέσω, ἔσβεσα ou ἔσβην : éteindre
Daphnis pêche à la main dans les « fleuves » de Lesbos – ce qui est très invraisemblable : en été, l’île ne contient
plus que de minuscules ruisseaux presque à sec ! Preuve que nous ne sommes pas dans la « vraie » Lesbos, mais dans un
monde enchanté, ignorant la sécheresse, comme d’ailleurs toutes les rigueurs du climat.
- ἀμέλγω : traire
- πηγνύω = πήγνυμι : faire cailler
- ἡ μυῖα, ας : mouche
- κλάδος, ου : branche, rameau
- οἰνόγαλα = mélange de lait et de vin, déjà mentionné p. 8 (l. 18) et encore pratiqué en Orient.
- ἡ ἅλωσις, σεως : prise, conquête, capture
- ἄθρους, ους, ουν : rassemblé, compact, entier
- τήκομαι : se consumer, languir
- ἐνερευθής, ής, ές : un peu rouge, rose
L’hirondelle et la cigale (§ 25-26)
- κατανυστάζω : sommeiller, s’endormir
- ἐξέθορα < ἐκθρῴσκω : sauter hors de
- ἀπομάττω : frotter
- τὸ στέρνον : la poitrine
La légende de la palombe (§ 27)
- ἡ φάττα, ης : ramier, palombe
- θρυλούμενος, η, ον : ce que l’on répète partout
Ce conte est le premier des trois qui seront donnés par Longus : celui de la Nymphe Syrinx (II, 34) et celui
de la nymphe Écho (III, 23). Ils forment une unité thématique : dans la première, une fille est transformée en
palombe pour avoir trop écouté un galant ; dans la seconde, une fille est changée en flûte de Pan, pour avoir
voulu fuir l’amour du Dieu Pan. Dans la troisième, une fille, toujours pour avoir voulu échapper à Pan, et aussi,
cette fois, aux hommes déchaînés, est lynchée par eux et son corps dispersé ; la Terre et les Muses ensevelirent
les fragments de corps, mais en les dotant d’une voix ; ainsi Écho retentit partout et imite tous les sons… D’une
légende à l’autre, il y a progression de la violence, et un thème commun : la fille séduit malgré elle, grâce à
son talent musical. Et c’est Daphnis qui, pour la 1ère et la 3ème légende, raconte l’histoire à Chloé.
Attaque des pirates (§ 28)
- μετόπωρον, ου : automne
- ὁ βότρυς, υος : grappe de raisin
- ἡμιολία, ας : barque de pirate
- μαχαίρα, ας : coutelas
- ἡμιθωρακίον, ου : devant de cuirasse, demi-cuirasse
- κατασύρω : piller, ravager
- ἀνθοσμίας, ου : adj. masc. : qui exhale une odeur de fleur
- ἀλύω : aller sans but
- ἀγερώχος, ου : insolent
- τὸ πεῖσμα, ματος : câble, amarre
L’attaque des pirates : à la fois une réalité historique (dont Thucydide se fait l’écho, et qui perdurera
à l’époque Romaine : voir la victoire – provisoire – de Pompée contre eux) et un inépuisable thème romanesque,
jusqu’à nos jours au cinéma (Pirate des Caraïbes !)
Mort de Dorcon (§ 29)
- νεανικός, ή, όν : de jeune homme, d’où robuste,violent
- ἐμπύρευμα, ματος : braise, charbon qu’on laisse couver sous la cendre pour rallumer le feu.
- ἐρίζω : rivaliser, disputer un concours
Sauvetage de Daphnis et naufrage des pirates (§ 30)
On retrouve ici l’incroyable docilité des troupeaux, déjà mentionnée § 22. Rabelais se souviendra de
l’épisode pour les « moutons de Panurge » !
- ὁ κλύδων, ωνος :la vague
- παρήρτηντο < παραρτάομαι : s’équiper
- λεπιδωτός, ή, όν : couvert d’écailles (en parlant d’une armure)
- βυθός, οῦ : fond
- ἡ χηλή, ῆς : sabot
- διάβροχος, ος, ον : qui laisse passer l’eau, mouillé
À l’époque impériale, on adorait la « paradoxographie » ou les « mirabilia » (cf. le succès
permanent de Pline l’Ancien). Il est vrai que les vaches nagent bien, mais la perte des sabots entraînant
leur noyade relève de la légende.
Enterrement de Dorcon (§ 31)
- ἥμερος, α, ον : cultivé (en parlant de plantes)
- ἐξαρτάω-ῶ : suspendre
- ἀπαρχή, ῆς : offrande, prémices
- καταθλίβω : étouffer (ici, piétiner, écraser)
Après l’enterrement (§ 32)
Bain lustral, obligatoire après un enterrement, mais ici teinté d’érotisme (cf. tableau de Hersent)
Daphnis et Chloé de Louis Hersent
Livre II (résumé)
C'est l'automne, le premier du roman : Daphnis et Chloé participent aux vendanges, suscitent l'admiration
des hommes et des femmes, et sentent les premières atteintes de la jalousie (§ 1-2). Près de la grotte des
Nymphes, ils rencontrent le vieux Philétas, qui leur parle d'une apparition d'Éros dans son merveilleux
jardin sous la forme d'un enfant espiègle ; il leur apprend qu'ils sont voués au Dieu de l'amour. (§ 3-7)
Prenant conscience qu'ils sont amoureux, les deux enfants hésitent cependant à utiliser le remède suggéré
par Philétas pour calmer leurs tourments : se coucher nus ensemble. Ils se contentent de deux autres "remèdes",
les baisers et les enlacements... évidemment insuffisants ! (§ 8-11)
Arrivée de jeunes gens de Méthymne (§ 13) ; un paysan leur vole une amarre (§ 13) ; les Méthymniens partent
à la chasse, après avoir attaché leur bateau avec de l'osier ; mais ils sèment la panique chez les chèvres de
Daphnis, qui vont sur la plage et mangent l'osier. Furieux de la perte de leur bateau, les Méthymniens frappent
Daphnis, qui appelle au secours : bagarre générale, puis l'on règle le différend (§ 15) : plaidoyer des Méthymniens,
puis de Daphnis, à qui le vieux Philétas, pris comme juge, donne raison. Furieux, les Méthymniens reprennent la
bagarre, et sont finalement chassés. (§ 17). Chloé soigne Daphnis.
Les Méthymniens déclenchent une guerre contre Mytilène ; razzia générale. Daphnis y échappe, mais Chloé est
emmenée. Les Nymphes apparaissent à Daphnis et lui annoncent que Chloé est sous la protection du dieu Pan.
Les Méthymniens sont alors attaqués par Pan, sous la forme d'apparitions terrifiantes ; le commandant reçoit
l'ordre de ramener Chloé et les troupeaux à terre, et le dieu Pan ramène tout ce monde à Mytilène. Les deux
jeunes gens font des sacrifices aux Nymphes et à Pan. (§ 31). Surviennent Philétas et son jeune fils Tityros :
banquet et histoires, parmi lesquelles celle de la jeune fille Syrinx, transformée en
roseaux pour échapper à Pan. (§ 34) ; musique de Philétas et danse de Dryas, puis de Daphnis et Chloé. Philétas
donne sa syrinx à Daphnis. Chloé et Daphnis échangent des serments de fidélité éternelle. (§ 39)
Éros dans le jardin (§ 3-5)
Εἰσελθόντι δέ μοι τήμερον ἀμφὶ μέσην ἡμέραν ὑπὸ ταῖς ῥοιαῖς
καὶ ταῖς μυρρίναις βλέπεται παῖς, μύρτα καὶ ῥοιὰς ἔχων, λευκὸς ὡς
γάλα καὶ ξανθὸς ὡς πῦρ, στιλπνὸς ὡς ἄρτι λελουμένος· γυμνὸς ἦν,
μόνος ἦν· ἔπαιζεν ὡς ἴδιον κῆπον τρυγῶν. Ἐγὼ μὲν οὖν ὥρμησα ἐπ´
αὐτὸν ὡς συλληψόμενος, δείσας μὴ ὑπ´ ἀγερωχίας τὰς μυρρίνας καὶ τὰς
ῥοιὰς κατακλάσῃ· ὁ δέ με κούφως καὶ ῥᾳδίως ὑπέφευγε, ποτὲ μὲν ταῖς
ῥοδωνιαῖς ὑποτρέχων, ποτὲ δὲ ταῖς μήκωσιν ὑποκρυπτόμενος, ὥσπερ
πέρδικος νεοττός. Καίτοι πολλάκις μὲν πράγματα ἔσχον ἐρίφους
γαλαθηνοὺς διώκων, πολλάκις δὲ ἔκαμον μεταθέων μόσχους
ἀρτιγεννήτους· ἀλλὰ τοῦτο ποικίλον τι χρῆμα ἦν καὶ ἀθήρατον. Καμὼν
οὖν ὡς γέρων καὶ ἐπερεισάμενος τῇ βακτηρίᾳ καὶ ἅμα φυλάττων μὴ
φύγῃ, ἐπυνθανόμην τίνος ἐστὶ τῶν γειτόνων, καὶ τί βουλόμενος
ἀλλότριον κῆπον τρυγᾷ. Ὁ δὲ ἀπεκρίνατο μὲν οὐδέν, στὰς δὲ πλησίον
ἐγέλα πάνυ ἁπαλὸν καὶ ἔβαλλέ με τοῖς μύρτοις καὶ οὐκ οἶδ´ ὅπως
ἔθελγε μηκέτι θυμοῦσθαι. Ἐδεόμην οὖν εἰς χεῖρας ἐλθεῖν μηδὲν
φοβούμενον ἔτι, καὶ ὤμνυον κατὰ τῶν μύρτων ἀφήσειν, ἐπιδοὺς μήλων
καὶ ῥοιῶν, παρέξειν τε ἀεὶ τρυγᾶν τὰ φυτὰ καὶ δρέπειν τὰ ἄνθη,
τυχὼν παρ´ αὐτοῦ φιλήματος ἑνός. Ἐνταῦθα πάνυ καπυρὸν γελάσας
ἀφίησι φωνήν, οἵαν οὔτε χελιδὼν οὔτε ἀηδὼν οὔτε κύκνος, ὅμοιος ἐμοὶ
γέρων γενόμενος. »Ἐμοὶ μέν, ὦ Φιλητᾶ, φιλῆσαί σε πόνος οὐδείς·
βούλομαι γὰρ φιλεῖσθαι μᾶλλον ἢ σὺ γενέσθαι νέος· ὅρα δὲ εἴ σοι
καθ´ ἡλικίαν τὸ δῶρον· οὐδὲν γάρ σε ὠφελήσει τὸ γῆρας πρὸς τὸ μὴ
διώκειν ἐμὲ μετὰ τὸ ἓν φίλημα. Δυσθήρατος δ´ εἰμὶ καὶ ἱέρακι καὶ
ἀετῷ καὶ εἴ τις ἄλλος τούτων ὠκύτερος ὄρνις. Οὔ τοι παῖς ἐγὼ καὶ εἰ
δοκῶ παῖς, ἀλλὰ καὶ τοῦ Κρόνου πρεσβύτερος καὶ αὐτοῦ τοῦ παντὸς
χρόνου. |
Comme jétais sorti aujourd'hui, vers midi, je vois sous les
grenadiers et les myrtes un enfant, qui tenait des baies de myrte et
des grenades, blanc comme du lait, roux comme le feu, brillant
comme s'il venait de sortir du bain ; il était nu, il était seul ;
il jouait à récolter son propre jardin. Moi, donc, je m'élançai sur lui
pour l'arrêter, craignant que dans son insolence il ne cassât les
branches de myrte et les grenadiers ; mais il m'échappa avec légèreté
et facilité, tantôt en se glissant sous les rosiers, tantôt en se
cachant sous les pavots comme un perdreau. Or souvent j'avais eu du mal
en poursuivant des chevraux de lait, souvent je m'étais fatigué en courant
après des veaux nouveau-nés ; mais là, c'était une affaire variable et
insaisissable. Fatigué comme un vieillard et m'appuyant sur mon bâton,
et en même temps veillant à ce qu'il ne s'enfuie pas, je m'informai pour
savoir auquel de nos voisins il appartenait, et dans quelle intention il
récoltait le jardin d'autrui. Il ne répondit rien, mais se tenant près de moi
il riait de manière tout à fait aimable et il me jetait des myrtes, et je ne
sais comment il me charmait en calmant ma colère. Je lui demandai donc de
venir dans mes bras sans plus de crainte, et je jurai de le laisser jouer
parmi les myrtes, y ajoutant des pommes et des roses, et de lui permettre
toujours de récolter les plantes et de cueillir les fleurs, en n'obtenant de lui
qu'un seul baiser. Là partant d'un grand éclat de rire, il parla d'une voix
telle que n'en eurent ni l'hirondelle, ni le rossignol, ni le cygne, devenu vieux
comme moi. "Cela ne me cause aucune peine, Philétas, de te donner un baiser ;
je désire plus embrasser que toi redevenir jeune ; mais vois si ce don convient
à ton âge ; ta vieillesse ne te servira de rien pour t'empêcher de me poursuivre
après ce seul baiser. Je suis difficile à prendre pour le faucon, pour l'aigle et
tout oiseau, s'il en est, plus rapide qu'eux. Je ne suis pas un enfant, même si
j'ai l'air d'un enfant, mais je suis plus vieux que Chronos, et que le temps lui-
même tout entier." |
Livre III
Fin de la guerre entre Mytilène et Méthymne (§ 1-2)
- ὁ κατάπλους, ου : débarquement
- μηνύω : révéler, dénoncer
- ἡ ἁργαγή, ῆς : rapt, pillage, butin
- τὴν ταχίστην (ὁδόν) : par le chemin le plus court, au plus vite (expression de Xénophon)
- ἀσπὶς τρισχιλία : corps de 3000 boucliers, ou fantassins
- πεντακοσία ἵππος : corps de 500 cavaliers (expressions propres à Longus)
- ὀκνέω-ῶ : hésiter à, redouter
- λεηλατέω-ῶ : mettre au pillage
- ἀγέλη, ης : troupeau
- ἀπαντάω-ῶ : aller à la rencontre de
- ἑαλωκώς, κότος : participe parfait de ἁλίσκομαι : être aux mains de, être saisi
- μεταγιγνώσκω : se repentir de
- ἡ ἐντολή, ῆς : ordre, instruction.
Une fin quasi « miraculeuse » de la guerre, qui s’achève sans effusion de sang. Assurément, Longus s’est
inspiré de Thucydide (livre III), qui raconte la guerre entre Mytilène et Méthymne ; voir l’introduction, p. 118-120 :
peut-être y a-t-il pastiche de Thucydide par Longus ?
L’HIVER (§ 3-11)
Occupations d’hiver (§ 3-4)
- ἡ χιών, ώνος : neige
- λάβρος, ος, ον : violent, impétueux
- χείμαρρος, ος, ον = χειμάρρους, ους, ουν : grossi par des pluies d’hiver
- ἐπιπήγυμι : durcir en surface, geler
- κατακλώμενος, η, ον < κατακλάω-ῶ : briser
- φάτνη, ης : étable pour les bœufs
- τὸ ἄχυρον, ου : paille
- ὁ συφεός, οῦ : étable pour les porcs
- ὁ ἄκυλος, ου : gland comestible
Passage à comparer avec la description de l’hiver chez Hésiode.
Longus ne s’embarrasse pas non plus de vraisemblance géographique : l’île de Lesbos, en réalité, ne connaît pas
d’hiver aussi rigoureux.
- οἰκουρία, ας : fait de rester à la maison, inaction, oisiveté
- νομεύς, έως : berger
- ἑωθινός, ή, όν : matinal
- εἰαρινός, ή, όν : printanier
- παλιγγενεσία, ας : résurrection. Le terme, employé dans l’Évangile selon Matthieu, est à connotation
religieuse, voire mystique. L’hiver apparaît donc comme une épreuve initiatique, d’où sortira une renaissance.
- τὸ ἔριον, ου : la laine
- ξαίνειν : carder, peigner
- ἄτρακτος, ου : fuseau
Stratagème de Daphnis pour se rendre chez Chloé. (§ 5-6)
- μυρρίνη, ης : myrte
- κιττός, οῦ = κισσός, οῦ : lierre
- ὁ ἀκρεμῶν, μόνος : grosse branche
- σχῆμα, ματος : manière d’être, forme, figure
- ἐπαλλάττω : faire alterner, entrecroiser
- ὁ κόρυμβος, ου : grappe de fruit, particulièrement de lierre
- ἐκκρέμαμαι : être suspendu
- ὁ κόψιχος, ου : merle
- ἡ κίχλη, ης : grive
- ἡ φάττα, ης : pigeon ramier, colombe, tourterelle
- ψάρες < ὁ ψάρ, ψαρός : étourneau
- ὀψήμα, ματος = ὄψον ου : aliment cuit, ou servant d’accompagnement ; friandise
- ἰξός, οῦ : glu (colle préparée avec la baie du gui)
- βρόχος, ου : lacet
- βάσιμος, ος, ον : accessible
- ἀποσειω : faire tomber en secouant
- ἡ ῥάβδος, ου : baguette
- ἐπάλείφω, -λείψω, -ήλειψα : enduire
- ἀποκτιννύς < ἀποκτίννυμι = ἀποκτείνω
- αἴσιος, ος, ον : de bon augure
- ὤσασθαι < ὠθέω-ῶ : pousser en avant (une porte)
- ἐναυσομαι < ἐναύω : allumer
- πταίω : heurter, renverser, échouer
/
- ἀνύποπτος, ος, ον : non suspect
Daphnis chez Chloé : soirée paysanne. (§ 7-9)
- [7] διαιρέομαι-οῦμαι : séparer, diviser, partager
- κιρνάω-ῶ : mélanger. κρατῆρα οἴνου : mélanger vin et eau dans un cratère
- προβατευτικός, οῦ κύων : chien de berger
- ἀλγέω-ῶ : souffrir, être troublé
- ἀποσοβέω-ῶ : s’enfuir vivement, déguerpir
- περιπλέκομαι : s’embrasser
- μικροῦ : peu s’en faut, presque
- οἱονεί : comme si (οἱον-εί)
- ἔρεισμα, ματος : support, soutien
- [8] ἀποφορτίζομαι : se décharger de
- ἀσχαλλω : se fâcher, s’irriter
- γλίχομαι : désirer vivement
- [9] προσκυνέω-ῶ : se prosterner devant un dieu
- νυκτερινός, ή, όν : de nuit
- εὐτρεπίζω : préparer, disposer
- ᾄδω : chanter (= contraction attique de ἀείδω ; impft ᾖδον, futur ᾄσομαι, aoriste ᾖσα,
parfait inusité)
- οὐδὲν χρηστὸν... ὅτι μὴ... : aucune joie (rien de bien) si ce n’est…
- ὀνειροπολέομαι-οῦμαι : rêver
Le lendemain : sacrifice à Dionysos. (§ 10-11)
- κρύος, ους : froid glacial
- ἐξαίσιος, ος, ον : extraordinaire, excessif
- κριός, οῦ : bélier
- ἕψω : faire bouillir, faire cuire
- ἀπόλαυσις, σεως : jouissance, plaisir
- ὁμιλία, ας : réunion, assemblée, visite
- ἐτάκην = aoriste passif de τήκω : faire fondre
- [11] πέριττος, η, ον : magnifique, remarquable
- ἡ χθιζή, ῆς (ἡμέρα) : la veille
- ἀπαρξάμενος < ἀπάρχομαι : offrir les prémices à un Dieu
Retour du printemps (§ 12-13)
- οἷα : comme
- ἡ πίτυς, υος : pin
- τὸ ἴον, ἴου : violette
- ἡ ἀναγαλλίς, ίδος : pimprenelle
- τὸ πρωτοφόρημα, ματος : premier fruit de la saison (hapax)
- κατασπείδω (aoriste κατέσπεισα) : répandre en libation
- ἡ ἀηδών, όνος : rossignol
- ἐρεθίζω : exciter, provoquer
- ὑποφθέγγομαι : parler à voix basse, résonner doucement
- ἀκριβόω-ῶ : savoir parfaitement
- [13] βληχάομαι-ῶμαι : bêler
- ἄρνες < ἀρήν, ἀρνός (ὁ, ἡ) : agneau (cf. I, 14)
- ὑποκλάζω : s’agenouiller, vaciller
- ἡ θηλή, ῆς : sein, mamelle
- σπάω-ῶ : tirer hors, extraire
- ὁ κριός, οῦ : bélier
- βαίνω a ici un sens particulier, propre aux animaux : monter, saillir (cf. Platon, Phèdre, 250e)
- πήδημα, ματος : bond, saut
- μοιχεύω : commettre un adultère (avec une femme mariée)
- σφριγάω-ῶ : être gonflé de sève
- περισσός, ή, όν (attique περιττός) : magnifique, remarquable
- ἐνηβήσας < ἐνηβάω-ῶ : grandir
- εὐσχολία, ας : loisir (hapax)
- ὀργάω-ῶ : bouillonner d’ardeur
- σκιταλίζω : avoir un désir passionné (hapax). On trouve dans les Cavaliers d’Aristophane des Σκίταλοι, génies
polissons. Le verbe voudrait donc dire « polissonner »…
Daphnis et Chloé vivent leur 2ème printemps ensemble, mais tout a changé ; alors qu’ils ne voyaient, en I, 9 et
suivants, qu’agneaux jouant, oiseaux chantant et abeilles bourdonnant, ils découvrent à présent la dimension érotique du
printemps, et l’éveil universel du désir. Entre temps, Eros est intervenu… et ils ont respectivement 14 et 16 ans. Il
était temps !…
§ 14 : Tentatives infructueuses de Daphnis
- [14] παῦον : participe présent neutre de παύω : faire cesser, calmer
- ἀπολαύω : jouir de
- πηδάω-ῶ : bondir, s’élancer
- κατανωτίζομαι : porter sur le dos
- λασιος, α, ον : velu, doté d’une abondante toison
- περιφύομαι : croître autour, tenir fortement à
§ 15-20 : La leçon de Lycénion
[15] παρηβῶν : participe présent de παρηβάω-ῶ : ne plus être dans la force de l’âge.
τὸ γύναιον, ου : petite femme (terme d’affection ici plus que de dédain)
ἐπακτός, ός, όν : amené, importé
ἀβρότερος, α, ον : plus délicat
δελεάζω : chercher à séduire
λοχάω-ῶ : dresser des embûches, se mettre en embuscade
σκήπτω : prétexter
διττός, ή, όν : double
[16] χήν, χηνός (ὁ, ἡ) : oie
ταπεινός, ή, όν : petit, bas, humble
[17] χθιζός, ή, όν : d’hier
πεῖρα, ας : épreuve, expérience, essai
[18] θεόπεμπτος, ος, ον
σηκίτης : agneau nourri dans la bergerie, jeune agneau (Théocrite, 1, 10)
ἀφθονία, ας : absence d’envie, abondance
σφριγάω-ῶ : être plein de suc, de force, ou de désir
πλευρά, ᾶς : côte, flanc
ὑποστορέννυμι : (s’) étendre sous
Ce passage, un tantinet érotique, n’a pas été traduit par Amyot !…
- [19] ἡ παρθενία, ας : la virginité
- συππαλαίω : lutter ensemble
- ἡ πάλη, ης : lutte, combat
- [20] ὑποτίθημι : ici, exposer
- διοχλέω-ῶ :troubler, causer du trouble
- περιττος : qui dépasse la mesure
- ἀρτιμαθής : soit « néophyte », soit « ayant subi une récente expérience » : dans ce 2ème cas,
ce serait une allusion aux blessures infligées par les Méthymniens.
- παλάθη, ης :gâteau de fruits secs pressés les uns contre les autres
La dernière « leçon » de Lycénion, volontairement dramatisée, dissuade Daphnis de tenter tout de suite
l’expérience avec Chloé… Longus respecte ainsi un tabou : la jeune fille doit arriver vierge au mariage.
§ 21 - 22 : découverte de l’écho
- ὤφθη : aoriste passif de ὁράω-ῶ, 3ème pers. du sing.
- γαλήνη : calme, absence de vent, bonace
- ἐρέττειν : ramer
- νεαλεῖς < νεαλής, ής, ές : nouveau, frais ; le poisson frais était un mets de luxe
- ἡ κώπη, ης : rame
- ἡ ἀναπεπταμένη θάλασσα < ἀναπετάννυμι : sur la mer libre, en pleine mer
- μηνοειδής : en forme de demi-lune ou de croissant
- τὰ ᾂσματα : les chants
- αὐλών, ῶνος : tout espace creux ;vallon, détroit, ravin
§ 23 : la légende de la Nymphe Écho.
- Ἔλειοι : nymphes des marais
- Pour une variante de l’histoire d’ Écho, voir Ovide, Métamorphoses, III, 356 sqq.
- διασπάω-ῶ : déchirer, mettre en pièces
§ 24 : Un nouvel été
- νήχομαι : nager
- ἀμιλλάομαι-ῶμαι : combattre, lutter
- ἠχέομαι-οῦμαι : faire retentir
- ὀπώρα, ας : les fruits
- ἐπισύρομαι : tirer sur soi pour se couvrir
§ 25-26 : Menaces de mariage pour Chloé.
μνηστήρ, μνηστῆρος : le prétendant
ἐπαιρομένη < ἐπαίρω : excitée
θέλγομαι : être charmé, fasciné
λιπαρέω-ῶ : persister, demander avec insistance
ὁ τρυγητός, οῦ : la vendange
[26] ἠρίθμει < ἀριθμέω-ῶ : dénombrer, compter comme une faveur
ἡ ἀντιρρήσις, σεως : discussion, querelle, réfutation
§ 27 - 28 : Intervention des Muses
ἡ λύγος, ου : tige en osier
πελάγιος, η, ον : de la mer
ἐξεβράσθην < ἐκβράζω : rejeter hors des flots
τὸ βαλάντιον, ου : bourse
τὸ φύκιον, ου : algue
δυσώδης, ης, ες : d’odeur infecte
ἡ σηπεδῶν, δόνος : la putréfaction
[28] ῥοίζος, ου : sifflement
περιρράνασθαι< περιρραίνω : se laver, faire des ablutions
ἡ κυματωγή,ῆς : rivage où se brisent les flots
μυδάω-ῶ : pourrir
Une trouvaille miraculeuse, qui fait partie des « topoi » des récits populaires. Cf. Ésope, fable 55.
§ 29-32 : la demande en mariage
σοβέω-ῶ : s’avancer fièrement
ἁλωνοτριβέω-ῶ : broyer sur l’aire (hapax)
θερίζω : moissonner
κλάω-ῶ : casser, briser (des pousses de vigne)
λικμάομαι : vanner
ἄμεμπτος, ος, ον : irréprochable
ψωραλέος, α, ον : galeux
ἀλεκτορίς, ίδος : poule
[30] τρίβολος, ου : le trident
ὁ στάχυς, υος : épi de blé
τὸ κριθίον : Le grain d’orge
[31] ὤρεξα < ὀρέγω : tendre, offrir
[33] κήδομαι : se soucier de, prendre soin de
σιμός, ή, όν : qui a le nez camus
μαδώση, σης < μαδάω-ῶ : perdre ses cheveux
εὐπορέω-ῶ : avoir des ressources, de l’abondance
ἡ ἀχράς, ἀχράδος : poirier ou poire sauvage
ἡ ἅλως, ω : aire à battre
§ 33-34 : jeux d’enfants et fin d’été.
ἀμέλγω : traire
εὐαγγελίζομαι : annoncer une bonne nouvelle
γαυλός, οῦ : vase, panier, seau (cf. I, 4)
ἐμπηγνύμι : ficher dans, enfoncer dans
ταρσός, οῦ : claie pour égoutter les fromages
πάμφορος, ος, ον : fertile
ὄχνη, ης : poire (mot utilisé par Théocrite)
πέττομαι : mûrir
Imitation de Sappho, fragment 116
- [34] πεπαίνω : chauffer, faire cuire ou mûrir
Livre IV (résumé)
Le maître de Lamon annonce son arrivée pour l'automne : Lamon s'active
pour préparer le domaine, et en particulier le parc. Un second courrier,
Eudromos, arrive pour ordonner que l'on fasse les vendanges. Daphnis s'acquiert
ses bonnes grâces. Or Lampis, un vacher amoureux de Chloé ravage tout
le parc pour irriter le maître contre Lamon et Daphnis.
Le lendemain arrive le fils du maître, Astylos, accompagné de ses parasites,
entre autres Gnathon. Or Gnathon tombe amoureux de Daphnis. Il tente de le violer,
mais Daphnis le repousse violemment.
Sur ces entrefaites, arrive le maître, Dionysophanès, qui complimente Lamon ;
pour le parc, Astylos en endosse la responsabilité. A la demande de Cléaristé,
épouse du maître, Daphnis offre un numéro de cirque avec ses chèvres. Entre temps,
Gnathon demande à Astylos d'emmener Daphnis à la ville, et d'en faire son mignon.
Astylos accepte. Eudromos, qui a entendu la conversation, avertit Daphnis et Lamon.
Celui-ci décide alors de révéler au maître l'identité de Daphnis, en lui montrant
les objets de reconnaissance. Or, surprise ! Dionysophanès reconnaît les objets
de son propre fils... S'ensuit une scène de reconnaissance très émouvante.
Daphnis offre alors ses menus objets de chevrier en offrande à Pan, Dionysos
et aux nymphes. Tandis que Chloé, se croyant oubliée, pleure toute seule, survient
le vacher Lampis, qui l'enlève de force. Mais un témoin avertit Dryas, et celui-ci
Daphnis. Comme il se désespérait, Gnathon l'entendit, et, désireux de se racheter,
attaque Lampis avec quelques domestiques d'Astylos ; il ramène Chloé à Daphnis, qui
lui pardonne. Dryas, à son tour, révèle l'identité de Chloé : voyant les objets de
reconnaissance, Dionysophanès accepte l'idée de marier Daphnis à Chloé. Tout le
monde se rend alors à Mytilène.
Les Nymphes apparaissent en songe à Dionysophanès : il devra réunir un banquet,
montrer à chacun les signes de reconnaissance de Chloé, puis entonner le chant d'hyménée.
Ainsi fait-il ; et, au cours du banquet, le vieux Mégaclès reconnaît les signes de Chloé.
Le lendemain, les noces ont lieu à la campagne, comme le souhaitaient les deux jeunes
gens, devant la grotte des Nymphes. Même les chèvres y assistent !Nuit de noces... plus tard,
Daphnis et Chloé eurent un garçon et une fille, et leur donnèrent une chèvre et une brebis
comme nourrices.