Étape 1 : Lecture intégrale du texte

Il s'agit d'un plaidoyer, écrit par Lysias pour un mari qui a assassiné l'amant de sa femme. Un tel acte vaudrait aujourd'hui à son auteur quelques années de prison, même avec des circonstances atténuantes... Il n'en était pas de même dans l'antiquité grecque : l'amant mettait en effet en péril la transmission familiale, et un tel meurtre, surtout lorsque l'adultère était surpris en flagrant délit, ne donnait pas lieu à un châtiment. Encore fallait-il démontrer la culpabilité de l'homme assassiné : c'est ce à quoi s'emploie ici Lysias.

Nous avons ici affaire à un récit : il faudra donc être attentif aux marques de temps et de lieu (essentiels dans une affaire criminelle...), aux personnes, aux temps des verbes...

  • En observant les personnes, on se rend compte que l'action se limite pour l'essentiel à deux personnages : « ἐγώ», le mari trompé, et «ἡ γύνη», l'épouse infidèle. Quant au 3ème personnage, l'amant, il est relativement peu présent : deux occurrences seulement.

  • Le temps est souvent indiqué ainsi que le lieu ; on remarquera que l'on relève deux lieux essentiels : la maison (οἰκία, οἰκίδιον) avec ses deux niveaux (ἄνω / κάτω), son escalier, sa porte d'entrée, et l'extérieur, d'où provient tout le danger : εἰς τὴν ἀγορὰν, ἐξ ἀγροῦ. Le temps, lui, est très précisément noté : les premiers temps, heureux, du mariage, puis la mort de la mère et la naissance de l'enfant, puis les circonstances qui vont faire de ce mari confiant un cocu.

  • Enfin, comme il est naturel pour un discours judiciaire, le texte s'adresse aux Athéniens, probablement le tribunal de l'Héliée, qui avait à connaître les affaires criminelles. Pour en savoir un peu plus sur la justice athénienne, voir le site philo-lettres.