La métrique est l'étude de la versification, autrement dit de la prosodie :
Un exemple Les Djinns, de Victor Hugo
« de la musique // avant toute chose
Et pour cela // préfère l'impair »
"oui, c'est Agamemnon,
c'est ton roi qui t'éveille" (Racine, Iphigénie, I, 1)
oui, /c'est Agamemnon, // c'est ton roi / qui t'éveille"
"Terre,/ crève-toi donc //afin de m'engloutir" (Corneille, Clitandre, II, 1, v. 436
Ensemble soumis à un système rythmique déterminé, fermé et complet. Les plus courantes : distique (2 vers), tercet (3), quatrain, quintil, sizain, dizain, douzain.
mis au point par Guillaume de Machaut, il est utilisé par les Grands Rhétoriqueurs, et par Clément Marot. Sous sa forme fixée par ces derniers, il comprend trois strophes en octosyllabes ou décasyllabes, de 5, 3 et 5 vers, sur deux rimes seulement. Un refrain ou « rentrement », tiré du premier hémistiche du 1er vers, s'ajoute hors rime aux deux dernières strophes (mais il doit s'accorder à la syntaxe). Très à la mode dans la 1ère moitié du XVIème siècle, il est abandonné par la Pléiade, qui y voit une « épicerie médiévale » ; il sera repris au XVIIème siècle par Voiture, puis par Musset aux XIXème siècle.
variante du précédent, composé par Marot dans l'Adolescence Clémentine (exemple presque unique : on peut citer aussi « l'oraison à Notre-Dame en forme de Rondeau parfait » et le « Rondeau parfait de la Croix », composés par son père Jean Marot) : composé de 6 quatrains, chaque vers du 1er quatrain constitue le dernier vers de chacun des 4 quatrains suivants. Enfin, le « rentrement » du dernier quatrain est constitué du 1er hémistiche du 1er vers.
Sonnet français : abba abba ccd ede
Sonnet marotique (ou italien : la dénomination diffère) : abba abba ccd eed
Sonnet italien : abba abba cde cde ou cdc cdc ou cde dce
Sonnet anglais ou shakespearien : abba abba cdcd ee (les rimes des quatrains peuvent aussi être croisées, ou différentes : abab ababc ou abab cdcd) Très utilisé par Baudelaire et Mallarmé.
formes japonaises, fondées sur des nombres premiers (3,5,7,17, 31), très appréciées des poètes contemporains, notamment Jacques Roubaud. Son livre, Trente et un au cube, est fondé sur un "tanka de tanka" : 31 poèmes de 31 vers de 31 syllabes.
: abaa abab (les vers 1, 4 et 7 sont identiques, de même que les vers 2 et 8. Cf. les Triolets de Braffort sur le
site de l'ALAMO :
http://lapal.free.fr/alamo/programmes/triolets.html
Le nom de cette pièce vient du verbe « baller », qui signifie danser. Il est apparu pour la première fois en 1260, chez Adam de la Halle ; Guillaume de Machaut et Eustache Deschamps, au XIVième siècle, lui donnèrent sa forme définitive. Molinet, grand rhétoriqueur, instaura les strophes carrées (huitain d'octosyllabes, dizain de décasyllabes...)
Forme malaise introduite en France par Victor Hugo (Les Orientales) : mais très peu utilisée. Le vrai
pantoum comprend des quatrains d'octosyllabes ou de décasyllabes, dans lequel
le vers 2 et le vers 4 d'une strophe deviennent le vers 1 et le vers 3 de la
suivante ; enfin le dernier vers du poème reprend le 1er, après un nombre de strophes illimité. Cf. Leconte de Lisle.
Baudelaire a écrit un très célèbre « faux pantoum » : "Harmonie du soir". Il est
établi sur 2 rimes, et le dernier vers ne reprend pas le premier.
Encore une forme inventée par le troubadour Arnaud Daniel, et remise au goût du jour par L'Alamo au 20ème siècle. Pierre Lartigue lui a consacré un ouvrage : L'Hélice d'écrire, la sextine (Les Belles Lettres, 1994). Composée de strophes de 6 vers sur deux rimes, et d'une demie-strophe, selon le schéma suivant :
Chaque strophe reprend les rimes de la strophe précédente dans l'ordre suivant :
Enfin, la dernière ½ strophe reprend dans l'ordre les mots à la rime. Voir un exemple de Pontus de Tyard (16ème siècle)