La querelle des femmes au 16ème siècle

La divinisation de la Femme dans l’amour courtois.

La femme est un être parfait, que son chevalier doit servir et aimer d’une « parfaite amour », c’est-à-dire sans la toucher. Figure de la Vierge, elle inspire le respect et l’admiration ; elle impose des épreuves sans contrepartie.

Elle incarne la Beauté, et en ce sens, peut être considérée comme un intercesseur vers l’amour divin.

L’Humanisme

Le mouvement humaniste marque un retour à l’Antiquité ; or, aussi bien en Grèce qu’à Rome, la femme occupait une place subordonnée dans les sociétés antiques. Platon la jugeait « trop faible et trop vile » pour servir à l’homme de partenaire dans le sentiment amoureux ; Aristote doutait qu’elle eût une âme… A Rome, l’autorité du paterfamilias s’exerçait sans partage.

C’est André Tiraqueau qui initia la Querelle des Femmes, en réfléchissant sur une nouvelle forme de contrat de mariage. Tout en affirmant que l’affection et le respect mutuels étaient indispensables au mariage, il donnait à la femme une condition strictement subordonnée à l’homme.

Puis la polémique glissera du mariage aux vertus féminines, aux défauts féminins et à la nécessaire éducation des femmes – qui existait dans les classes élevées : Marguerite de Navarre, sœur de François Ier, en est un magnifique exemple, elle qui maîtrisait le latin, le grec, l’hébreu, et s’affirma comme chef de file du mouvement humaniste. Mais elle fait un peu figure d’exception …

La méfiance à l’égard des femmes

  • Leur condamnation dans les textes comiques, populaires ou satiriques : fabliaux, contes… Bonaventure des Périers, mais aussi Boccace, Poggio mettent en scènes femmes lascives (et malignes) et maris cocus. Le cocufiage apparaît comme inhérent au mariage.
  • Rabelais, le Tiers Livre, après les Quinze joies de Mariage, le Roman de Jehan Saintré etc.
  • La femme, au mieux ignorante, au pire malfaisante, soumise à son sexe.

Divinisation de la Femme

  • La Laure de Pétrarque, la Délie de Maurice Scève, l’Olive de Du Bellay, après la Béatrice de Dante et les Dames des romans courtois : femme divinisée et parfaite.
  • La Femme comme intercesseur entre l’’homme et la divinité : néo-platonisme : la Marguerite des Regrets de Du Bellay.