Version grecque

Charmide vante sa pauvreté (Xénophon)

῾Ο δὲ Καλλίας, Σὸν μέρος, ἔφη, λέγειν, ὦ Χαρμίδη, δι᾿ ὅ τι ἐπὶ πενίᾳ μέγα φρονεῖς. – Οὐκοῦν τόδε μέν, ἔφη, ὁμολογεῖται, κρεῖττον εἶναι1 θαρρεῖν ἢ φοβεῖσθαι καὶ ἐλεύθερον εἶναι μᾶλλον ἢ δουλεύειν καὶ θεραπεύεσθαι μᾶλλον ἢ θεραπεύειν καὶ πιστεύεσθαι ὑπὸ τῆς πατρίδος μᾶλλον ἢ ἀπιστεῖσθαι. [...] Καὶ εἰμὶ νῦν μὲν τυράννῳ ἐοικώς2, τότε δὲ σαφῶς δοῦλος ἦν· καὶ τότε μὲν ἐγὼ φόρον ἀπέφερον τῷ δήμῳ, νῦν δὲ ἡ πόλις3 τέλος φέρουσα τρέφει με. ᾿Αλλὰ καὶ Σωκράτει, ὅτε μὲν πλούσιος ἦν, ἐλοιδόρουν4 με ὅτι συνῆν, νῦν δ᾿ ἐπεὶ πένης γεγένημαι, οὐκέτι οὐδὲν μέλει οὐδενί. Καὶ μὴν ὅτε μέν γε πολλὰ εἶχον, ἀεί τι ἀπέβαλλον ἢ ὑπὸ τῆς πόλεως3 ἢ ὑπὸ τῆς τύχης· νῦν δὲ ἀποβάλλω μὲν οὐδέν {οὐδὲ γὰρ ἔχω}, ἀεὶ δέ τι λήψεσθαι5 ἐλπίζω.

Xénophon, Banquet, IV, 29-32.

Notes :

  1. κρεῖττον εἶναι : être préférable

  2. ἐοικώς + datif : semblable à

  3. πόλις : nominatif féminin singulier : "la cité" ; πόλεως : génitif singulier

  4. ἐλοιδόρουν : on insultait (la 3ème personne du pluriel sert à exprimer le "on")

  5. λήψεσθαι : infinitif futur de λαμβάνω ; traduire par un infinitif présent

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Xénophon, "Charmide est fier de sa pauvreté" (extrait du "Banquet")Informations[1]

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Question

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Solution

Callias : – À ton tour, Charmide, de dire pour quelle raison tu t'enorgueillis de ta pauvreté. – Hé bien voici, dit-il : on est d'accord sur ce point, qu'il vaut mieux être en confiance qu' avoir peur, être libre qu'être esclave, être soigné plutôt que de soigner les autres, et avoir la confiance de la cité plutôt que sa défiance... Maintenant, je suis semblable à un tyran, alors qu'à ce moment-là j'étais manifestement esclave ; alors je payais un impôt au peuple, maintenant c'est la cité qui paye pour me nourrir. En outre, quand j'étais riche, on m'insultait parce que je fréquentais Socrate, alors que maintenant que je suis devenu pauvre, plus personne ne s'en soucie. Et lorsque je possédais beaucoup de biens, je perdais toujours quelque chose, à cause de la cité, ou à cause du sort. Mais à présent je ne perds rien, car je n'ai rien, et j'espère toujours recevoir quelque chose.