Strabon (64 av. J-C – 20 ap. J-C)

 

Strabon d’Amasée, d’après une gravure du XVIème siècle

Né en 64 av. J-C à Amasie, (Amasya, dans l’actuelle Turquie), Strabon appartenait à une grande famille du Pont, le royaume de Mithridate conquis dans les années 70-60 par Pompée et Lucullus : adolescent, il assista à la ruine de sa ville ; il suivit une éducation philosophique et fut influencé par le stoïcisme. Il s’installa à Rome peu avant 44 et l’assassinat de César ; il connut le règne d’Auguste et le début de celui de Tibère, qu’il admire tous deux ; il fit aussi de nombreux voyages, en Italie, en Gaule, et en Égypte, en compagnie de son ami le préfet romain Ælius Gallus.

Il rédigea d’abord, à partir de 37 av. J-C, des Commentaires historiques en 43 livres, continuation de Polybe, dont il ne nous reste que quelques fragments. Puis il commença à rédiger les 17 livres de sa Géographie, à partir de 20 av. J-C, jusque vers 20 ap. J-C. L’ensemble de son œuvre se voulait la synthèse de toute l’érudition de son époque, et était destinée aux hommes d’État qui ont besoin d’informations pour gouverner ; elle contient de nombreuses anecdotes.

La Géographie

La Géographie de Strabon est ainsi composée :

  • les livres I et II constituent une longue introduction méthodologique, où Strabon entend prouver que le géographe Ératosthène a eu tort de rejeter l’œuvre d’Homère d’un point de vue géographique ;
  • les livres III à X décrivent l’Europe, et plus particulièrement l’Italie, et la Grèce :
    • Livre III : l’Ibérie
    • Livre IV : la  Gaule Transalpine
    • Livres V et VI : l’Italie (dans le livre V, on trouve une allusion aux Étrusques.)
    • Livre VII : l’Europe centrale
    • Livres VIII-X : la Grèce
  • les livres XI à XIV décrivent l’Asie mineure jusqu’à l’Arabie heureuse (le Yémen) ;
  • les livres XV et XVI décrivent l’Orient (notamment la Perse, livre XV) ;
  • le livre XVII décrit l’Afrique (Égypte et Libye).

Les sources de Strabon

Les sources personnelles

Strabon a beaucoup voyagé, notamment en Égypte ; mais en Étrurie, il n’est pas allé plus loin que Populonia.

Les sources livresques

Strabon s’inspire d’Hérodote, Polybe, Posidonios, connus de seconde, voire de troisième main ; il s’inspire aussi des « Périples ».