L’origine des Étrusques (§ 94)
[1,94] XCIV. Λυδοὶ δὲ νόμοισι μὲν παραπλησίοισι χρέωνται καὶ Ἕλληνές, χωρὶς ἢ ὅτι τὰ θήλεα τέκνα καταπορνεύουσι. Πρῶτοι δὲ ἀνθρώπων τῶν ἡμεῖς ἴδμεν νόμισμα χρυσοῦ καὶ ἀργύρου κοψάμενοι ἐχρήσαντο, πρῶτοι δὲ καὶ κάπηλοι ἐγένοντο. (2) Φασὶ δὲ αὐτοὶ Λυδοὶ καὶ τὰς παιγνίας τὰς νῦν σφίσι τε καὶ Ἕλλησι κατεστεώσας ἑωυτῶν ἐξεύρημα γενέσθαι. Ἄμα δὲ ταύτας τε ἐξευρεθῆναι παρὰ σφίσι λέγουσι καὶ Τυρσηνίην ἀποικίσαι, ὧδε περὶ αὐτῶν λέγοντες. (3) Ἐπὶ Ἄτυος τοῦ Μάνεω βασιλέος σιτοδείην ἰσχυρὴν ἀνὰ τὴν Λυδίην πᾶσαν γενέσθαι· καὶ τοὺς Λυδοὺς τέως μὲν διάγειν λιπαρέοντας, μετὰ δὲ, ὡς οὐ παύεσθαι, ἄκεα δίζησθαι, ἄλλον δὲ ἄλλο ἐπιμηχανᾶσθαι αὐτῶν. Ἐξευρεθῆναι δὴ ὦν τότε καὶ τῶν κύβων καὶ τῶν ἀστραγάλων καὶ τῆς σφαίρης καὶ τῶν ἀλλέων πασέων παιγνιέων τὰ εἴδεα, πλὴν πεσσῶν τούτων γὰρ ὦν τὴν ἐξεύρεσιν οὐκ οἰκηιοῦνται Λυδοί. (4) Ποιέειν δὲ ὧδε πρὸς τὸν λιμὸν ἐξευρόντας, τὴν μὲν ἑτέρην τῶν ἡμερέων παίζειν πᾶσαν, ἵνα δὴ μὴ ζητέοιεν σιτία, τὴν δὲ ἑτέρην σιτέεσθαι παυομένους τῶν παιγνιέων. Τοιούτῳ τρόπῳ διάγειν ἐπʹ ἔτεα δυῶν δέοντα εἴκοσι. (5) Ἐπείτε δὲ οὐκ ἀνιέναι τὸ κακὸν, ἀλλ’ ἔτι ἐπὶ μᾶλλον βιάζεσθαι οὕτω δὴ τὸν βασιλέα αὐτῶν δύο μοίρας διελόντα Λυδῶν πάντων κληρῶσαι τὴν μὲν ἐπὶ μόνῃ τὴν δὲ ἐπὶ ἐξόδῳ ἐκ τῆς χώρης, καὶ ἐπὶ μὲν τῇ μένειν αὐτοῦ λαγχανούσῃ τῶν μοιρέων ἑωυτὸν τὸν βασιλέα προστάσσειν, ἐπὶ δὲ τῇ ἀπαλλασσομένῃ τὸν ἑωυτοῦ παῖδα, τῷ οὔνομα εἶναι Τυρσηνόν. (6) Λαχόντας δὲ αὐτῶν τοὺς ἑτέρους ἐξιέναι ἐκ τῆς χώρης καταβῆναι ἐς Σμύρνην καὶ μηχανήσασθαι πλοῖα, ἐς τὰ ἐσθεμένους τὰ πάντα ὅσα σφι ἦν χρηστὰ ἐπίπλοα, ἀποπλέειν κατὰ βίου τε καὶ γῆς ζήτησιν, ἐς ὃ ἔθνεα πολλὰ παραμειψαμένους ἀπικέσθαι ἐς Ὀμβρικούς, ἔνθα σφέας ἐνιδρύσασθαι πόλιας καὶ οἰκέειν τὸ μέχρι τοῦδε. (7) ᾽Αντὶ δὲ Λυδῶν μετονομασθῆναι αὐτοὺς ἐπὶ τοῦ βασιλέος τοῦ παιδός, ὅς σφεας ἀνήγαγε, ἐπὶ τούτου τὴν ἐπωνυμίην ποιευμένους ὀνομασθῆναι Τυρσηνούς.
Traduction :
Les Lydiens usent à peu près des mêmes lois que les Grecs, excepté le fait qu’ils prostituent leurs filles. Les premiers parmi les hommes que nous connaissons, ils frappèrent et utilisèrent la monnaie d’or et d’argent, et les premiers ils furent commerçants. Les Lydiens disent eux-mêmes que les jeux qui maintenant sont en usage chez eux et chez les Grecs ont été inventés par eux-mêmes. Ils disent qu’ils ont été inventés chez eux en même temps qu’ils colonisaient la Tyrrhénie, parlant ainsi à ce sujet : sous le règne d’Atys, fils de Manès, une grande famine eut lieu dans toute la Lydie ; et les Lydiens, après avoir pendant un certain temps persisté à mener leur vie, comme elle ne cessait pas, cherchèrent des remèdes, l’un imaginant une chose, et l’autre une autre. C’est alors qu’ils auraient inventé les dés, les osselets, le ballon, et toutes les autres sortes de jeux, excepté le tric-trac : en effet les Lydiens ne revendiquent pas l’invention de ce jeu. Voici comment ils utilisèrent leurs inventions contre la faim : un jour sur deux, ils passaient toute la journée à jouer, afin de ne pas chercher de la nourriture, et le lendemain ils cessaient de jouer pour se nourrir. Ils passèrent de cette manière dix-huit ans. Puis, comme le mal ne cessait pas, mais se renforçait encore, le roi, ayant divisé tous les Lydiens en deux parties, il tira au sort l’une pour rester sur place, l’autre pour partir en exil hors du pays, et il se désigna lui-même comme roi pour la partie qui avait été tirée au sort pour rester, et à la tête de ceux qui était destinés à partir il mit son propre fils, dont le nom était Tyrrhénos. Ceux qui avaient été désignés pour quitter le pays descendirent à Smyrne et fabriquèrent une flotte, ils y embarquèrent tous les équipements qui leur seraient utiles, et s’éloignèrent par mer, à la recherche de ressources et de terre, et après avoir cotoyé beaucoup de nations ils arrivèrent en Ombrie, où ils établirent des villes et ils y habitent encore maintenant. Ils changèrent leur nom de Lydiens, ils prirent le nom du fils de leur roi, qui les avait conduits là ; prenant son nom ils se nommèrent Tyrrhéniens.