La Koinè

La Koinè, des conquêtes d’Alexandre à la fondation de Constantinople (330 av. J-C – 330 ap. J-C)

Histoire de la κοινή

L’histoire commence avec les campagnes d’Alexandre. Elles mobilisèrent en effet des Grecs de multiples origines et des Macédoniens : peu à peu s’imposa un dialecte commun, qui était parlé de l’Égypte à l’Inde, dans l’ensemble des royaumes hellénistiques.

La κοινή fut parlée de la mort d’Alexandre en 323, jusqu’au début de la période médiévale, que l’on date traditionnellement de la fondation de Constantinople par l’empereur Constantin en 330 ap. J-C ; c’est donc une étape intermédiaire entre le Grec ancien et le Grec médiéval, qui est lui-même à l’origine du Grec moderne.

Au départ, cette langue commune fut considérée comme une dégradation du grec classique, perçu comme plus « pur ».

Puis, vers 270 av. J-C, à la demande du roi Ptolémée II, soixante-douze traducteurs ont traduit la Bible hébraïque, la Torah, en grec commun : cette œuvre donna un prestige et une légitimité incontestables.

Phonétique

La κοινή est une étape dans l’évolution qui conduit du grec ancien au grec moderne : nous allons voir comment se manifestent ces changements.

Les voyelles

  • Les voyelles α, ε, η, ο, υ gardent leur prononciation ; l’iotacisme (transformation en [i]) est à peine commencé.
  • Le ω devient un [o] ouvert, de longueur indifférente.

Les diphtongues

  • Là, l’iotacisme est plus avancé : ει, ηι, υι se prononcent [i] ;
  • αι s’est déjà transformé en [è] ;
  • οι se prononce [ü]
  • ου se prononce comme le français [ou], comme en grec ancien.
  • αυ, ευ se prononcent αβ, εβ devant une consonne sonore, αφ εφ devant une consonne sourde.

Les consonnes

Elles ne connaissent pas encore de grandes modifications, mais certaines s’amorcent :

  • γ devient [y] devant ι et ε
  • ζ se prononce simplement [z]

Morpho-syntaxe

  • L’optatif tend à disparaître, et ne subsiste plus que dans des formules figées ;