La Grèce sous domination romaine (146 av. J-C – 330 ap. J-C)

Une conquête mouvementée

Dès le IIIème siècle av. J-C, certains états grecs cherchent à obtenir une alliance avec les Romains, soit pour lutter contre les pirates illyriens, soit pour résister aux ambitions des rois de Macédoine, les Antigonides.

Au début du IIème siècle, Philippe V de Macédoine reprend une politique d’expansion : les Romains interviennent et le battent en 197, à Cynocéphales ; la Macédoine devient un protectorat romain, mais Titus Quinctius Flamininus garantit en 196 l’indépendance de la Grèce, lors des jeux isthmiques de Corinthe.

En 192, Antiochos III le Grand, roi Séleucide, veut envahir la Grèce ; il est battu en 191 aux Thermopyles, puis écrasé en 190 à Magnésie par Scipion l’Asiatique, frère de Scipion l’Africain.

Enfin, en 168, Persée de Macédoine, fils de Philippe V, est vaincu par Paul-Émile, qui met fin à la dynastie des Antigonides et divise la Macédoine en quatre districts. Les Romains accentuent alors leurs pressions sur la Grèce, qui se révolte ; en 146, Corinthe est mise à sac et la péninsule devient à son tour protectorat romain. Les îles de la mer Égée sont prises à leur tour en 133.

Athènes se révolte, avec d’autres cités, en 88 ; elles seront écrasées par Sylla.

Sylla

Les guerres civiles romaines dévastent également le pays, de 49 à 30 av. J-C.

Enfin, Auguste, en 27, maître du pouvoir, réorganise toutes les provinces ; la Grèce devient alors province d’Achaïe.

Auguste en pontifex maximus

La Grèce impériale : une province romaine (27 av. J-C – 212 ap. J-C)

La Grèce a donc perdu son indépendance, même si les cités-États continuent à être gérées localement selon leurs anciennes habitudes. Profitant de la « Pax Romana », les cités grecques connurent alors une période de prospérité.

La langue grecque, qui avait commencé à se répandre dans toute la partie orientale de la Méditerranée grâce aux conquêtes d’Alexandre, devint la seconde langue de l’Empire romain ; à Rome même elle fut la langue privilégiée des intellectuels et des classes dirigeantes ; ainsi Plutarque, écrivain du Ier siècle ap. J-C, put-il effectuer plusieurs voyages à Rome sans parler un mot de latin. Ce n’était certes plus la langue de l’époque classique, excepté chez certains écrivains qui cherchaient à la préserver ; mais la « koinè », parlée de l’Égypte aux confins de l’Inde par les armées d’Alexandre, une étape vers la langue médiévale et le grec moderne.

La Grèce suscita chez les Romains une véritable fascination : leur influence fut considérable dans toutes les dimensions de la vie romaine, religieuse, artistique, intellectuelle et même politique. Certains empereurs se sentaient même plus grecs que romains : ainsi Néron, qui voulut participer aux jeux olympiques de 66 malgré l’interdiction pour les non-grecs ; ainsi, surtout, Hadrien, qui fut archonte éponyme d’Athènes avant d’être empereur, et dota la cité de très nombreux monuments, comme la Bibliothèque qui porte son nom, la Tour des vents, ou encore l’Olympéion, commencé sous Pisistrate, et qu’il fit achever.

La tour des vents (photographie Michèle Tillard, mai 2016)

L’agora romaine à Athènes – photographie Michèle Tillard, mai 2016

La porte d’Hadrien à Athènes – photographie Michèle Tillard, mai 2016

L’Olympéion d’Athènes, achevé par Hadrien. Photographie Michèle Tillard, 2016