Nom de la figure
   | 
  
  Définition
   | 
  
  Exemple
   | 
 
  Figures de diction  modifiant
  le signifiant
   | 
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| 
   aphérèse  | 
  
   Elision
  de la première syllabe du mot  | 
  
   Les
  Ricains Le
  scope  | 
 
| 
   Apocope  | 
  
   Elision
  de la ou des dernière(s) syllabe(s) du mot  | 
  
   Le
  ciné La
  télé Le
  métro  | 
 
| 
   Epenthèse  | 
  
   Ajout
  d’un phonème à l’intérieur d’un mot  | 
  
   MerdRe !  | 
 
| 
   Mot-valise  | 
  
   Mot
  constitué par deux mots assemblés  | 
  
   Nullastreux ;
  les « Proêmes » de Ponge (prose + poème)  | 
 
  Figures de diction fondées sur la
  continuité phonique :
   | 
 ||
| 
   Allitération  | 
  
   Répétition
  de consonnes  | 
  
   Pour
  qui sont ces serpents qui sifflent sur vos
  têtes ? (Racine)  | 
 
| 
   Assonance  | 
  
   Répétition
  de voyelles  | 
  
   « A
  bon chat, bon rat »   | 
 
| 
   Homéotéleutes  | 
  
   Mot
  finissant de la même façon  | 
  
   « Tiens,
  Polognard, soulard, bâtard, hussard… » (Ubu Roi)  | 
 
| 
   Homéoptotes  | 
  
   Mot
  finissant de la même façon parce que sur la même désinence  | 
  
   « es
  aultres demoulloyt les reins, avalloyt le nez, poschoyt
  les yeulx, fendoyt les mandibules… » Gargantua ch. XXV  | 
 
| 
   Paronomase  | 
  
   Mots
  se ressemblant par le son mais différant par le sens  | 
  
   Mamouth
  / mamours (Verheggen) ;  Tu
  parles, Charles ! A l’aise, Blaise !  | 
 
| 
   Épitrochasme    | 
  
   Suite de mots brefs    | 
  
   "je
  vais, je viens, je cours, je ne perds point le temps" (Du Bellay, Regrets
  XV, v. 5   | 
 
  Figures de construction
  impliquant une répétition lexicale :
   | 
 ||
| 
   Epizeuxe  | 
  
   Itération
  lexicale contigue  | 
  
   Suzon,
  Suzon…  | 
 
| 
   Anaphore
  rhétorique  | 
  
   Répétition
  d’un mot ou groupe de mots en début de phrase, de paragraphe, de strophe  | 
  
   « et
  je l’ai trouvée amère, et je l’ai injuriée… »  | 
 
| 
   épiphore  | 
  
   Répétition
  d’un mot ou groupe de mots en fin de phrase, de paragraphe, de strophe  | 
  
   Musique
  de l’eau / Attirance de l’eau / Trahison de l’eau / Enchantement de l’eau
  (Anne Hébert)  | 
 
| 
   hypozeuxe  | 
  
   Parallélisme
  de groupes syntaxiques le plus souvent juxtaposés  | 
  
   Jusqu’à
  l’épuisement, jusqu’à la mort (Maeterlinck)  | 
 
| 
   Antépiphore  | 
  
   Répétition
  de la même formule ou du même vers au début et à la fin d’un ensemble
  syntaxique ou d’une strophe  | 
  
   Cf.
  Baudelaire, l’Irréparable : répétition du 1er vers de chaque
  strophe au 5ème et dernier vers.  | 
 
| 
   Symploque  | 
  
   Combinaison
  d’une anaphore + une épiphore  | 
  
   Les
  yeux noirs de Stella, les yeux
  d’oiseau de Stella, se dilataient dans son visage creusé (Anne Hébert)  | 
 
| 
   Anadiplose  | 
  
   Reprend
  au début d’un vers, d’une phrase un élément qui se trouve à la fin du vers ou
  de la phrase qui précède  | 
  
   « Pour
  moi, c’est un malheur. Un malheur, tout le monde sait ce que c’est… »
  (Camus, l’Etranger)  | 
 
| 
   Epanode  | 
  
   Anadiplose
  qui fait de cette reprise le point de départ d’un développement prédicatif ou
  d’une explication  | 
  
   « Elle
  le quitta avec impatience et dédain : impatience parce qu’il la
  contrariait, dédain parce qu’il n’était pas riche. » (Montherlant)  | 
 
| 
   Concaténation  | 
  
   Suite
  d’anadiploses ou d’épanodes  | 
  
   Article
  Guerre de Voltaire  | 
 
| 
   Epanadiplose  | 
  
   Système
  de deux membres syntaxiques dont le 1er commence et le 2ème
  finit par le même élément  | 
  
   Princeps
  pro patria certat, comites pro principe  | 
 
| 
   Antanaclase  | 
  
   Répétition
  du même mot, au sens propre et au sens figuré  | 
  
   Et
  la mer est amère, et l’amour est amer (Marbeuf)  | 
 
| 
   Polyptote  | 
  
   Utilisation
  de plusieurs variantes flexionnelles du même mot  | 
  
   « Je
  meurs, je suis mort »  | 
 
| 
   Figure
  dérivative  | 
  
   Met
  en relation des mots appartenant à une même famille  | 
  
   « Beauté,
  mon beau souci » (Malherbes)  | 
 
 
 
 
  Figures de construction affectant
  la forme de la phrase :
   | 
 ||
| 
   Simple
  interruption dans le déroulement syntaxique, marqué par les points de
  suspension  | 
  
   Cf. Agnès dans l’Ecole
  des Femmes : « il m’a pris le… »  | 
 |
| 
   Anacoluthe  | 
  
   Rupture de
  construction syntaxique  | 
  
   « Le nez de Cléopâtre, s’il eût été
  plus court, la face du monde en eût été changée »  | 
 
| 
   Hyperbate  | 
  
   Rallonge,
  poursuite de la phrase alors qu’elle semblait terminée  | 
  
   « Albe le
  veut, et Rome. » (Corneille)  | 
 
| 
   Asyndète  | 
  
   Absence d’un lien
  coordonnant attendu  | 
  
   « Cette
  triste femme contemplait les enfants, les bébés » (on attendrait
  « et les bébés »)  | 
 
| 
   Polysyndète  | 
  
   Multiplication
  des liens coordonnants  | 
  
   « Mais tout
  dort, et l’armée, et les vents, et Neptune » (Racine, Iphigénie)  | 
 
| 
   Chiasme  | 
  
   Reprise « en
  miroir » de forme A B B A  | 
  
   « un festin
  où s’ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient » (Rimbaud)  | 
 
| 
   Hypallage  | 
  
   Contradiction
  entre la structure syntaxique et la structure sémantique de l’énoncé  | 
  
   Ibant obscuri
  sola sub nocte per umbras (Virgile)  | 
 
| 
   Hendiadyn  | 
  
   Fait de dissocier
  en 2 éléments coordonnés ce qui normalement se dit en un seul syntagme  | 
  
   « Elle et
  ses lèvres racontaient… » (Eluard)  | 
 
| 
   Oxymore  | 
  
   Fait d’associer
  dans un seul syntagme des éléments sémantiquement incompatibles  | 
  
   « Cette
  obscure clarté qui tombe des étoiles » (Corneille)  | 
 
| 
   Enallage  | 
  
   Usage d’un temps,
  d’un nombre ou d’une personne différent de ce que l’on attend  | 
  
   « Qu’est-ce
  qu’elle veut, la p’tite dame ? » (= que voulez-vous)  | 
 
   
   | 
 ||
| 
   Synecdoque  | 
  
   Hyponyme
  pour hypéronyme ou le contraire  | 
  
   Donnez-nous
  notre pain quotidien (= toute nourriture) L’animal
  = le lion  | 
 
| 
   Prendre
  un nom commun pour un nom propre, ou le contraire  | 
  
   C’est
  un Aristote ; un Harpagon ; la balkanisation…  | 
 |
| 
   Métonymie  | 
  
   Substitue
  au signifié littéral un signifié dérivé, l’un étant traité comme un élément
  de l’autre  | 
  
   Boire
  un verre, croiser le fer, manger un camembert…  | 
 
| 
   Forme
  particulière de métonymie, qui substitue un nom abstrait de qualité à un
  adjectif qualificatif  | 
  
   La
  grêle tombe « sur la propreté des vitres ». "tout cet orgueil périt..." (La Fontaine, les deux coqs, VII, 13) c'est le coq orgueilleux qui périt !  | 
 |
| 
   Métaphore  | 
  
   Intersection
  sémique entre des éléments mis en jeu  | 
  
   Le
  peuple promontoire (Hugo)  | 
 
 
  Nom de la figure
   | 
  
  Définition
   | 
  
  Exemple
   | 
 
  Figures portant sur la composante
  formelle du discours :
   | 
 ||
| 
   Paraphrase  | 
  
   Reformulation
  d’un énoncé premier ; développement explicatif plus long que le texte  | 
  
   Voir
  des copies d’élèves ! « L’auteur dit que… »  | 
 
| 
   Expolition  | 
  
   Répète
  et amplifie la même formulation sous des formes différentes  | 
  
   Ex :
  l’amour est amer, dans le poème de Marbeuf  | 
 
| 
   Conglobation  | 
  
   Accumulation
  de preuves dans un discours  | 
  
      | 
 
| 
   Gradation  | 
  
   Termes
  de plus en plus forts  | 
  
   Je
  meurs, je suis mort, je suis assassiné !  | 
 
| 
   Hypotypose  | 
  
   Accumulation
  de détails concrets, souvent fragmentaires, pour donner l’impression d’un
  tableau  | 
  
   « Des
  gens arrivaient hors d’haleine ; des barriques, des câbles, des
  corbeilles de linge gênaient la circulation ; les matelots ne
  répondaient à personne, on se heurtait. » (Flaubert, incipit de l’Education
  sentimentale)  | 
 
| 
   Epiphonème  | 
  
   Réflexion-
  commentaire autonome et amovible  | 
  
   La moralité des
  fables  | 
 
| 
   Epiphrase  | 
  
   Réflexion
  commentaire non autonome ni amovible   | 
  
   Le
  dernier § de l’article « guerre » de Voltaire : on ne peut le
  déplacer  | 
 
| 
   Parembole  | 
  
   Parenthèse
  ayant un lien syntaxique avec ce qui précède  | 
  
   Perdu
  en un endroit lointain (ou même pas), sans nom, sans identité (Michaux,
  « Clown » in Peintures)  | 
 
  Figures portant sur la composante sémantique
  du discours :
   | 
 ||
| 
   Antithèse  | 
  
   Opposition
  terme à terme  | 
  
   « aux
  uns portant la paix, aux autres le souci » (Baudelaire, Recueillement)  | 
 
| 
   Épanorthose  | 
  
   Correction,
  souvent à effet comique  | 
  
   « une
  citerne, ou plutôt un égoût » (Jean de Léry, VI, p. 164) « elle en
  avoyt dedans le dos, dy je, dedans le ventre » (Bonaventure des Périers,
  NRJD, 5 p. 32)  | 
 
| 
   Paradoxe  | 
  
   Affirmation
  contraire à l’opinion courante ou au bon sens  | 
  
   « Les
  crimes engendrent d’immenses bienfaits et les plus grandes vertus développent
  des conséquences funestes » (Valéry)  | 
 
| 
   Coup
  de force présuppositionnel  | 
  
   Fait
  de donner comme allant de soi un présupposé paradoxal ou absurde  | 
  
   Les
  défaites étant à l’ordre de jour, il est naturel que Dieu en bénéficie (Cioran)  | 
 
 
  Figures portant sur la composante énonciative du
  discours :
   | 
 ||
| 
   Fait
  d’affirmer que l’on ne dira pas ce que, précisément, l’on s’apprête à dire  | 
  
   « Je
  n’ai pas le droit de citer des marques à la radio ; je ne dirai donc pas
  que ce produit est de la marque X ».  | 
 |
| 
   Apostrophe
  rhétorique  | 
  
   Fait
  de s’adresser à un absent, un mort, un inanimé ou une idée abstraite  | 
  
   « ö
  Mort, vieux capitaine… »  | 
 
| 
   Fait
  de prêter à un absent, un mort ou un être inanimé un discours  | 
  
   Prosopopée
  de la Nature dans le De Natura rerum de Lucrèce  | 
 |
| 
   Adresse
  indirecte  | 
  
   Fait
  de feindre de s’adresser à un interlocuteur fictif au lieu du vrai  | 
  
   Alceste
  inventant, dans le Misanthrope, une discussion avec un ami à propos du
  sonnet d’Oronte ; Sganarelle, dans Dom Juan, feignant de
  s’adresser à un autre maître que le sien (« c’est à l’autre que je
  parle, pas à vous ! »)  | 
 
| 
   Interrogation
  rhétorique  | 
  
   Fausse
  question dont la réponse est évidente   | 
  
   Il
  n’est pas beau, ce bébé ??  | 
 
| 
   Dérivation
  illocutoire  | 
  
   Ne
  pas poser la vraie question, mais une autre qui lui est proche  | 
  
   Avez
  vous déjà rencontré cette figure ? = donnez-m’en la définition  | 
 
  Figures portant sur la composante
  référentielle du discours :
   | 
 ||
| 
   Hyperbole  | 
  
  
   Exagération  | 
  
  
   Le nez de
  Cyrano : « c’est un roc, c’est un pic, c’est une péninsule »  | 
 
| 
   Litote  | 
  
  
   Fait de dire le
  moins pour signifier le plus  | 
  
  
   Tu commences
  à m’énerver !  | 
 
| 
   Euphémisme  | 
  
  
   Fait de désigner
  une réalité dérangeante par un terme neutre ou positif  | 
  
  
   « il est
  parti, il nous a quittés » = il est mort Les Euménides (=
  les Bienveillantes) pour les Érynnies, redoutables déesses de la vengeance.  | 
 
| 
   Tapinose  | 
  
  
   Forme
  d’exagération procédant par dégradation burlesque  | 
  
  
   Il n’a pas cassé
  trois pattes à un canard  | 
 
| 
   Allégorie  | 
  
  
   Représentation
  d’une idée abstraite sous la forme d’un personnage  | 
  
  
   « Entends,
  ma chère, entends la douce Nuit qui marche » (Baudelaire,
  « Recueillement »)  | 
 
| 
   L’allusion  | 
  
  
   Fait d’évoquer
  une chose sans le dire explicitement  | 
  
  
   «Il / Elle
  est porté(e) sur la chose » (= allusion sexuelle)  | 
 
| 
   La métalepse  | 
  
  
   Faire entendre
  une chose par une autre qui l’accompagne ou en est la conséquence  | 
  
  
   Il est vert = il
  a la nausée, ou il est vexé « voilà une
  proposition qui va faire tousser ! » (qui va choquer)  | 
 
| 
   Antiphrase  | 
  
  
   Figure de
  l’ironie consistant à dire une chose pour signifier son contraire  | 
  
  
   « Tu commences à me plaire » =
  tu m’exaspères  |