UNE JOURNEE AU LAGER (Exposé d'élèves)

© AUMAILLE Annabelle & SEMONIN Laure

Descriptif d'une journée au Lager dans le livre de Primo LEVI: si c'est un homme


* Introduction
* Matin 
* Travail
* Soir
* Samedi/Dimanche
* Conclusion


INTRODUCTION: (extraite du livre page 93)

"Enfermez des milliers d'individus entre des barbelés, sans distinctions d'âge, de condition sociale, d'origine, de langue, de culture et de mœurs, et soumettez-les à un mode de vie uniforme, contrôlable, identique pour tous et inférieur à tous les besoins: vous aurez là ce qu'il peut y avoir de plus rigoureux comme champ d'expérimentation, pour déterminer ce qu'il y a d'inné et ce qu'il y a d'acquis dans le comportement de l'homme confronté à la lutte pour la vie."


Description brève du Lager: le Lager est un carré d'environ 600 mètres de cotés, clôturé par le deux rangs de barbelés, dont le plus proche des prisonniers est parcouru par un courant à haute tension. (page 32) 
Il y a 60 baraques en bois, dont une dizaine sont ne construction, on peut donc en conclure que des prisonniers arrivent tous les jours.

Description brève des prisonniers: Plus rien ne leur appartient, on assiste à la démolition des hommes qui ont touché le fond et n'est pas possible de concevoir conditions humaines plus terrible que la leur. Ils sont continuellement réduits à l'envie qui se transforme en souffrance. (page 26)
Les prisonniers n'ont plus de noms, leur identité est repérée par un numéro tatoué sur le bras gauche, ils sont privés des êtres qu'ils aiment. (page 27)

LE MATIN:

Le réveil se fait par la sonnerie de la cloche relativement tôt le matin (page 40)
D'un seul coup, tout le monde se lève, les lumières des Blocks s'allument, il est obligatoire de faire son lit. C' est l'une des premières difficultés de la journée: c'est une opération laborieuse et compliquée car s'il n'est pas parfait, on est sévèrement puni. Le règlement impose également que les chaussures soient graissées et astiquées chaque matin, encore faudrait-il que le cirage soit distribué régulièrement. (page 34, 69 & 90)
Description du dortoir: il se compose de 148 couchettes disposées sur trois niveaux et divisé en trois couloirs, de façon à utiliser la totalité du volume disponible jusqu'au plafond. Il y a environ 250 hommes par baraque et deux hommes dans la plupart des couchettes. Le dortoir est tellement petit qu'il est interdit de pénétrer dans un Block dont on ne fait pas partie. 
Tous les prisonniers doivent s'habiller très rapidement et se précipiter dehors nus pour courir dans la neige et dans le froid en direction des latrines et des lavabos. Nombreux sont ceux qui urinent en courant. Ils n'ont également plus de brosses à dent. (page 29)
Le petit déjeuner arrive une heure après le réveil. Dès le matin tout doit se faire dans la rapidité car la distribution du petit déjeuner n'attend pas . Il se compose d'un simple petit cube gris. Chaque matin, chaque prisonnier a l'impression que son morceau de pain est plus petit que celui de son voisin. (page 40)
Après le petit déjeuner qui se mange très rapidement, beaucoup d'entre eux en profitent pour retourner aux latrines se laver un peu plus sérieusement. Mais le savon ne s'achète qu'avec des bons-primes qui ne s'obtiennent que si le travail est bien fait, et que l'on est considéré comme un bon travailleur. (page 25)
Enfin, les prisonniers se rassemblent sur la grande place: place de l'Appel où ils se regroupent pour former les équipes de travail.

LE TRAVAIL:

Tous les prisonniers sauf les blessés et les plus malades qui sont au K.B se rendent au travail, dans une usine de caoutchouc qui s'appelle la Buna, aussi grande qu'une ville : 40 000 étrangers. (page77)
Pour se rendre à la Buna, les prisonniers sortent du camps en bataillons; Arrivés sur place, ils sont répartis en 200 Commandos dont chacun compte de 15 à 150 prisonniers commandés par un Kapo. (page 34)
Dans le travail, le transport de matériel est considéré comme le travail le plus dur car il se fait en plein air. (page 36)
Notons aussi les Kommandos de spécialistes: électriciens, forgerons, maçons…qui travaillent dans un atelier ou dans le secteur de la Buna mais toujours sous surveillance.
L'horaire de travail varie avec la saison. Ils travaillent tant qu'il fait jour. (page 36)
Horaire minimum en hiver: 8h à 12h et 12h30 à 16h
maximum en été: 6h30 à 12h et 13h à 18h
Les seuls moments où ils ne travaillent pas : la nuit, ou quand il y a du brouillard, car les prisonniers pourraient s'enfuir.
Cependant, les Kapos estiment que le travail doit avoir lieu quand il neige, il pleut et quand il vente.
Les prisonniers ont faim en permanence, cette faim chronique va jusqu'à les faire rêver la nuit. Certains mêmes, quand ils ne se voient pendant 3 ou 4 jours sont incapables de se reconnaître quand ils se croisent.
Pour se rendre au travail ils sont chaussés de sabots. (page 70)
A leur arrivée sur le chantier, le Kapo refait l'appel. Ensuite, ils vont voir le Vorarbeiter qui leur distribue un levier. ( court moment de lutte pour obtenir le levier le plus léger)
Le travail est dangereux, il faut être concentré continuellement car s'ils sont inattentifs , ils peuvent se blesser en étant entraînés par la masse. (page 71)
Certains Kapos frappent par plaisir et d'autre par encouragement. Il arrive que pendant la journée de travail, les prisonniers ne se parlent pas car souvent ils n'ont aucune langue en commun.

A 10h: les camions de la cantine arrivent 
A 11h: Franz vient chercher Wachsman pour aller chercher la soupe, c'est à dire que la matinée est presque terminée
A 12h: Retentissement de la sirène qui met à court terme à leur faim
Retour à la baraque où ils font la queue avec leur gamelle tendue, c'est une vraie souffrance que d'attendre ces dernières secondes avant de pouvoir manger. (personne ne veut être le premier car c'est la plus liquide) (page73 & 74)

A 13h: nouveau signal pour le retour au travail

L'après midi, le détenu travaille de la même façon que le matin (page 75)
Au coucher du soleil, la sirène du Feierabend retentit annonçant la fin du travail. (page 82)
Le soir, ils sont comptés sur la même place que le matin. (page 33)


LE SOIR ET LA NUIT:

Après la soupe, il arrive souvent que quelques obstinés persistent à gratter le fond de leur gamelle, désormais vide ; ils vont jusqu'à l'explorer sous l'ampoule électrique.
Le soir, il faut passer au contrôle des poux et au contrôle du lavage des pieds. C'est Kardos, qui vient soigner les pieds blessés et les cors mais c'est donnant, donnant, il se fait payer par exemple avec du pain ou des cigarettes. 
Un chanteur vient, attirant une petite foule attentive et silencieuse, quelque uns le récompensent avec des brins de tabac et des aiguillées de fils.
Parce que dans le Lager rien n'est gratuit et le vol est monnaie courante.
Dernière activité de la journée, c'est l'échange des chaussures abîmées. (page 62)
Ensuite c'est le calme, les lumières s'éteignent une fois pour annoncer le coucher des prisonniers, la cloche sonne puis le garde de nuit arrive et c'est l'extinction des feux. Enfin les prisonniers se déshabillent et se couchent dans le noir. (page 62)
Les prisonniers ne connaissent pas leurs voisins de couchettes qui leur sont imposés par le Kapo: ils partagent sueur, odeur et chaleur avec quelqu'un qui ne connaissent même pas sous la même couverture et sur largeur de 70 cm.
Pour un meilleur espace, chacun met se tête à l'inverse de l'autre, même dans le lit il faut faire sa place. En général, on met un grand avec un petit. (page 63)
Le lit est dur, le sommeil ne tarde jamais à arriver et c'est le même rêve pour chacun. Ce n'est qu'un sommeil léger, il y a tellement de monde dans un dortoir que chacun peut entendre l'autre ronfler et respirer. 
Après 23h, les allées et venues au seau prés du garde de nuit, sont de plus en plus fréquentes.
Chacun doit se lever, toutes les deux ou trois heures pour évacuer toute l'eau bue dans la journée.
Ceci est une des épreuves les plus humiliantes, mais l'humiliation est à son comble, lorsque le dernier ayant rempli le seau se rend dehors pour le vider en sortant de la baraque vêtu d'une tenue de nuit ( chemise et caleçon) en signalant son numéro au garde. (page 65)
Les plus habitués arrivent à reconnaître sans bouger quand le seau est plein à l'écoute du liquide qui y coule. (page 66)

LE SAMEDI ET LE DIMANCHE:

Le samedi, il faut se raser la barbe et les cheveux, et raccommoder ses haillons. (page 34)
Le dimanche, c'est le contrôle général de la gale et contrôle des boutons de veste qui doivent être au nombre de cinq ; si l'un d'eux se découd, il faut savoir le faire tenir avec du fil de fer.
On travaille un dimanche sur deux, c'est à dire que les jours où on va pas à l'usine, on fait l'entretien du Lager.



CONCLUSION: 

Malgré les difficultés à survivre, certains gardent tout de même la foi et le courage, l'espoir qu'un jour, ils reverront leur maison et ceux qu'ils aiment. Quant à d'autre, ils savent que le seul moyen de sortir, c'est par la cheminée.






                   

Dernière modification : 22/01/03