Le subjonctif éventuel avec ἄν
Le grec oppose le fait réel, traduit par l'indicatif, au fait éventuel, exprimé par le subjonctif accompagné de ἄν.
Idée exprimée | Fait réel et isolé | Fait éventuel |
---|---|---|
Mode | Indicatif | subjonctif |
Conditionnelle | εἰ (μή) | ἐάν (μή) |
Temporelle | ὅτε (οὐ) | ὅταν (μή) |
Relative conditionnelle | ὁς (μή) | ὅστις ἄν (μή) |
Expression d'un fait réel à l'indicatif
Le fait réel s'exprime au moyen de l'indicatif, et relève du constat.
Exemple :
Εἰ οἱ θεοί εἰσι κακοί, οὐκ εἰσὶ θεοί. Si les dieux sont méchants, ce ne sont pas des dieux.
Εἰ οἱ θεοὶ μή εἰσιν ἀγαθοί, οὐκ εἰσὶ θεοί. Si les dieux ne sont pas bons, ce ne sont pas des dieux
Ὅτε ἔρχει, χαίρω : quand tu viens, je suis content(e).
φιλῶ τὸν ἄνδρα ὅς με εὖ ποιεῖ : j'aime l'homme qui me traite bien.
Fait éventuel (dans le futur) :
L'éventuel, qui porte sur le futur, s'exprime dans la subordonnée ou protase, au moyen d'un subjonctif présent ou aoriste, introduit par une conjonction à laquelle s'ajoute la particule ἄν.
Le subjonctif aoriste peut parfois se traduire par un futur antérieur.
La principale ou apodose, elle, est à l'indicatif futur.
Exemple :
Ἐὰν ἔλθῃς, χαιρήσω. Si tu viens, je serai content.
Ὅταν Κῦρος ἔλθῃ, μαχούμεθα. Quand Cyrus sera venu, nous combattrons.
La répétition dans le présent
Bien qu'elle porte sur le présent, et relève du constat, la répétition dans le présent est considérée en grec comme une modalisation : elle s'exprime au moyen d'un subjonctif avec ἄν dans la subordonnée, et un indicatif présent dans la principale.
Exemple :
Ἐὰν (ὅταν) ἔλθῃς, χαίρω. Si (quand, chaque fois que) tu viens, je suis content.
Ἐὰν (ὅταν) ἐγγὺς ἔλθῃ θάνατος, οὐδεὶς βούλεται θνῄσκειν. Si (quand) la mort approche, personne ne veut mourir.
Μαινόμεθα πάντες, ὅταν ὀργιζώμεθα. Nous sommes tous fous, quand nous sommes en colère.
Remarque :
Pour tous les systèmes conditionnels, la négation est μή dans la protase, οὐκ dans l'apodose.