André BRETON, NADJA 1928)

La structure du livre

Le livre se présente comme un triptyque, formé de trois volets assez inégaux : 

  1. un long préambule, de la page 9 à la page 69
    1. Qui suis-je (texte 1)
    2. La critique littéraire et la biographie : Breton veut connaître l'homme dans sa réalité ; il cite une anecdote concernant V. Hugo, et attaque le roman, psychologique et fictif.
    3. Il précise son dessein : connaître la réalité de sa vie, par la relation des "faits-glissades" et des "faits précipices" (p. 19-22, texte 2)
    4. Suivent toute une série d'anecdotes pouvant s'apparenter à de tels faits : la rencontre de Paul Eluard, la vue des "boutiques bois-charbon", la venue de Benjamin Péret, l'écriture sous hypnose de Desnos, le film L'Etreinte de la Pieuvre, la pièce Les Détraquées jouée par Blanche Derval (p. 43-55), un cauchemar de Breton, la "Dame au gant", l'illusion d'optique concernant la "Maison rouge" (p. 67), et enfin l'explosion de la tour du manoir d'Ango.
      Toutes ces rencontres préfigurent et annoncent ce que sera la rencontre avec Nadja.
  2. La partie centrale est consacrée à Nadja, de la page 71 à la page 172.
    1. On remarque d'abord un récit traditionnel, au passé : "le 4 octobre dernier...", qui va jusqu'à la page 87 ;
    2. puis le texte prend la forme d'un journal, du 6 au 12 octobre, jusqu'à la page 127 ; la fin en est marquée par une ligne de points. C'est là que se situera le texte 3, p. 94-103
    3. L'on revient alors au récit rétrospectif, p. 127-157
    4. Enfin, toujours sur le mode narratif, Breton nous fait part de sa rupture avec Nadja, et de sa folie (p. 157-172 : texte 4)
  3. Un épilogue plus court, en trois parties, de la page 173 à la page 190.
    1. Breton tire d'abord un bilan, jusqu'à la page 184, revenant même sur les lieux de la rencontre ; première allusion à la Merveille.
    2. Irruption d'un nouveau personnage, non prévu dans le plan de départ, mais qui change la perspective du livre : "Toi", la "merveille", dont Nadja n'était donc que l'ambassadrice. C'est le même personnage qui est désigné par X dans les Vases communiquants
    3. Enfin, un excipit (ou explicit) qui est une méditation sur la Beauté, marqué par une coupure de journal : le dernier message d'une aviatrice américaine qui s'est abîmée à l'Île au Sable... Ce sera notre texte 5, pages 184-190.

 


 

Texte 1, p. 9-10 : incipit

Ce texte est l'incipit de Nadja :

L'incipit laisse donc attendre un texte assez inclassable, à mi-chemin entre le récit de vie et la méditation philosophique, mais aussi dans l'optique du surréalisme : attention au hasard, aux coïncidences, aux rencontres, et grande disponibilité à l'égard de l'extraordinaire.


Texte 2, p. 19-22 : "faits-glissades" et "faits-précipices"

Texte important, car il introduit les deux notions de "faits-glissades" et "faits-précipices" essentiels pour la compréhension de ce qu'a pu être la rencontre avec Nadja.

Le texte se présente comme un exposé théorique :

Mais il s'intéresse à l'irruption de l'extraordinaire :

Conclusion :

Ce préambule pose un certain nombre de paradoxes :


Texte 3, pages 94-103



Repérez sur le plan le trajet du couple, et notez les connecteurs temporels :
De la place Dauphine, au bout de l’île de la Cité, à la Conciergerie, puis le Louvre et les Tuileries, et enfin la rue Saint-Honoré : haut lieu de l’Histoire de la révolution, notamment de l’époque royale : palais-royal, prison de Marie-Antoinette...
Notations temporelles : "durant le repas", "plus d’une demie-heure s’est passée", minuit.

Quels personnages (réels) rencontre le couple ? Quelle est leur signification, et leur rôle ? Deux personnages : 

Voyance ou folie ? Relevez les différentes manifestations de la "voyance" de Nadja, en essayant de les classer :

Le texte permet-il de trancher entre une interprétation "rationnelle" (la maladie mentale) ou la "voyance" ? Nadja évoque elle-même l’hypothèse de la maladie. Breton en revanche, ne semble pas s’en inquiéter : il l’observe, comme un témoin, parce qu’elle confirme les "coïncidences" et les "faits-précipices" qu’il recherche.

Une rencontre manquée : noter les différentes réactions du narrateur devant le comportement et les paroles de Nadja. Peur, puis lassitude ("de guerre lasse" p. 98) ; mais en même temps, dès que Nadja ne lui apparaît plus comme un pur phénomène surréaliste, il s’en désintéresse : "ce qu’elle dit m’intéresse moins" ; Nadja n’a été pour lui qu’un relais, un phénomène, mais il ne s’est pas vraiment intéressée à sa personne, et il ne l’a pas vraiment aimée : cf. P. 103.
Cf. p. 158 : "Tout ce qui fait qu’on peut vivre de la vie d’un être, sans jamais désirer obtenir de lui plus que ce qu’il donne, qu’il est amplement suffisant de le voir bouger ou se tenir immobile, parler ou se taire, veiller ou dormir, de ma part n’existait pas non plus, n’avait jamais existé."



LES IMAGES DANS NADJA

TABLEAU DES DIFFÉRENTES PHOTOGRAPHIES /

LES LIEUX LES STATUES LES PORTRAITS TEXTES & AFFICHES
  • Hôtel des grands hommes p. 23
  • Colombier manoir d'Ango p. 25
  • boutiques bois-charbon p. 30
  • Porte Saint-Denis p. 37
  • intérieur du théâtre moderne p. 50
  • Marché aux puces de Saint-Ouen p. 60
  • Librairie de l'Humanité p. 70
  • Hôtel "la Nouvelle France" p. 86
  • Restaurant place Dauphine p. 95
  • Jet d'eau des Tuileries p. 99
  • boutique des "camées durs" p. 119
  • Sphinx hôtel p. 121
  • château de Saint-Germain p. 131
  • enseigne lumineuse Mazda p. 156
  • "Les Aubes" à Avignon p. 181

 

  • Etienne Dolet p. 27
  • Henri Becque p. 170
  • mannequin du Musée Grévin, p. 178
  • Paul Eluard p. 28
  • Benjamin Péret p. 32
  • Robert Desnos p. 34 (photomontage de Man Ray)
  • Blanche Derval p. 56
  • Mme Sacco p. 91
  • les yeux de Nadja (photomontage) p. 129
  • Professeur Claude p. 162
  • André Breton p. 174
  • L'Etreinte de la Pieuvre p. 39
  • Lettre de L. Mazeau à propos du théâtre moderne p. 41 (recto) et p. 42 (verso)
  • Texte de Berkeley p. 101
  • images populaires de l'Histoire de France p. 112
TABLEAUX OBJETS DESSINS DE NADJA
  • La Profanation de l'hostie, de Paolo Ucello p. 110
  • Tableau de Braque p. 150
  • Tableau de Chirico p. 151
  • Tableau de Max Ernst p. 153
  • Objets surréalistes : 
    • le cylindre p. 61
    • le gant de bronze p. 66
  • Objets d'arts premiers : 
    • "chimène" p. 152
    • "je t'aime" p. 154
  • P. 123
  • p. 139
  • p. 141
  • p. 142
  • p. 144
  • p. 145
  • p. 147
  • p. 148
  • p. 163 : "l'âme du blé", sans référence au texte.

Soit 48 pages de photographies sur environ 185 pages : 26 % du volume !

Parmi ces photos, 44 datent de la première édition de 1928, et 4 ont été rajoutées en 1963.
L'introduction des photos dans le texte constitue une grande nouveauté à cette époque ; André Breton continuera par la suite, avec l'Amour fou et les Vases communicants ; mais les photos seront moins nombreuses, et moins hétérogènes : partant, l'effet produit sera moins violent que dans Nadja.

QUELLES SONT LES FONCTIONS DE CES PHOTOS ?

André Breton l'indique lui-même dans l'avant-dire : il s'agit d'éliminer toute description, d'une part, et d'autre part de conférer au texte un caractère de véracité qui l'apparente au documentaire.

  1. Éliminer toute description :
    La photographie serait donc un substitut de la description. Pourtant cela ne se vérifie pas toujours : parfois un objet représenté (cylindre, dessins de Nadja...) est à la fois photographié et décrit. Inversement, certains objets ou tableaux comme l'Enlèvement à Cythère de Watteau ne figurent ni à titre de description, ni comme photographie.
  2. Donner au texte un aspect documentaire : 
    C'est le cas notamment avec les nombreuses photographies de lieux, en particulier de lieux parisiens. Breton se serait inspiré du photographe Eugène ATGET (1857-1927) qui vivait dans la même rue que Man Ray ; il avait été découvert par le groupe surréaliste, et quelques clichés du vieux Paris en train de disparaître avaient été publiés en 1926 dans la revue La Révolution surréaliste. Mais Breton utilise des photos particulièrement neutres, le plus souvent désertes (sauf Saint-Ouen, inspirée sans doute par l'œuvre d'Atget). Voir la photo du jet d'eau des Tuileries : image fixe qui arrête le mouvement, et extérieur jour, alors que la scène était censée se dérouler la nuit !

Mais on ne peut réduire le rôle des photographies à ces deux aspects. D'autres s'imposent : 

  1. Toutes les photos, en noir et blanc et occupant chacune une page, sont donc sur le même plan ce qui permet des rapprochements particulièrement subversifs, correspondant à une refonte des valeurs par les Surréalistes : 
    1. un grave professeur de médecine, et "Mme Sacco", une voyante
    2. Le texte de Berkeley et la planche d'images populaires sur l'histoire de France
    3. Les dessins griffonnés de Nadja, et les peintures de Uccello, Braque, Chirico...

    Tout ceci est à mettre en relation avec le goût pour des films tels que l'Étreinte de la Pieuvre ou la pièce Les Détraquées, jouée au théâtre moderne et appartenant au genre du feuilleton et du théâtre du Boulevard : le Surréalisme, à l'instar de Rimbaud réhabilitant les "peintures idiotes" et autres "petits livres sans orthographe" (cf. la Saison en enfer), rejette les valeurs établies, en art comme ailleurs, et aime particulièrement les arts populaires. Un classique du genre : Fantômas, feuilleton d'Allain et Souvestre, puis film de Louis Feuillade, et qui sera célébré par Desnos.

    La photographie, comme d'ailleurs le cinéma, n'est pas encore tout à fait, elle-même, reconnue comme un art à part entière ; elle se ressent encore des préventions du 19ème siècle.

  2. Les photos se constituent selon plusieurs réseaux : voir tableau ci-dessus.
    1. Les lieux parisiens, déjà évoqués ; 
    2. Les portraits : d'abord les amis surréalistes dans la 1ère partie (noter le photomontage de Man Ray sur Desnos, le montrant, comme sur une pellicule, à deux moments de son "sommeil éveillé") ; puis des femmes, toutes sur fond noir : Blanche Derval, Mme Sacco ; le Docteur Claude, véritable cliché officiel du bourgeois (costume, lunettes...) et en contrepoint, petite concession au narcissisme, la photo d'André Breton, qui s'affirme comme l'auteur (renvoi au texte), mais un auteur problématique ; cela renvoie aussi à la première question : "qui suis-je ?". On notera enfin l'isolement orgueilleux de Breton, loin de ses amis du groupe surréaliste...
      Enfin, ajouté en 1963, la photo à la fois métonymique et métaphorique des yeux de Nadja (on n'est pas sûr que ce soit elle qui ait posé) : les sourcils et l'arête du nez font songer à une fougère (métaphore), tandis que les yeux représentent la personne toute entière, la "voyante" (métonymie). Photomontage à la manière de Man Ray, réalisé par Breton lui-même.
    3. Les objets : deux appartenant aux "objets surréalistes", improbables, trompeurs (le gant), dépourvus de toute valeur d'usage, et qui peuvent faire penser aux détournements d'objets et autres ready-mades chers aux Surréalistes ; deux autres faisant partie de ce qu'on appellera les "Arts premiers", et qui témoignent à la fois de l'intérêt tout nouveau porté à ces arts au début de ce siècle, et de la formidable intuition de Breton collectionneur - une collection qui vient d'être dispersée malgré les efforts de nombre d'intellectuels français, dont François Bon... Ces objets fascinaient Breton par leur caractère magique.
    4. Les textes et affiches : là encore, il s'agit à la fois, de manière subversive, de mettre sur le même plan le littéraire et le non-littéraire, mais aussi de souligner le caractère visuel du texte imprimé ou écrit.
    5. Les tableaux : trois sont d'amis peintres qui ont fasciné Breton : Braque (le Joueur de mandoline, et non de guitare, exemple du "cubisme analytique" du début du siècle : l'objet est vu sous plusieurs angles à la fois, et présenté en arêtes vives), Chirico, qui fascinait les Surréalistes par un univers onirique d'inquiétante étrangeté, mais qui ne tardera pas à les décevoir en revenant à une facture plus classique, et Max Ernst. Le tableau d'Ucello, peintre de la renaissance florentine et l'un des maîtres de la perspective, est à part ; son tableau, une prédelle (partie inférieure d'un triptyque), fait écho au "baiser comme une hostie" donné à Nadja et perçu comme une menace.

    Il existe également des réseaux plus subtils, qui traversent à la fois le texte et les images :

    1. Les portes : sombre de "bois-charbon" et lumineuse de Saint-Denis ; closes, comme dans la librairie de l'Humanité, porte menaçante du tableau d'Ucello (dans le tableau complet, des soldats furieux s'apprêtent à forcer la porte de l'usurier à qui l'on a vendu l'hostie), porte entrebâillée des "camées durs" : la porte est l'ouverture vers un ailleurs, un imaginaire, une autre réalité. A mettre en relation avec le projet même du livre, que Breton veut "battant comme une porte" (p. 18) ; et la porte du placard, qui livre à la fois le cadavre et l'explication du meurtre, dans la pièce du Théâtre moderne.
      On peut associer à ce réseau la voiture arrêtée que l'on trouve dans plusieurs clichés : mouvement arrêté ? promesse d'un départ ? (p. 23 et 70)
    2. Les yeux, les mains, les gants : le leurre du musée Grévin a les mains gantées ; or c'est "la seule statue qui ait des yeux"... qu'on ne voit pas sur la photo. En revanche, on note les yeux maquillés pour la photo (mais non pour la scène) de Blanche Derval ; le regard de la voyante et celui de Nadja ; le gant de Lise Meyer et le gant de bronze, véritable objet trompe-l'œil, dont l'allure dissimule le poids réel... Les yeux dessinés par Nadja (la fleur des amants), la main qu'elle voit sur l'eau ou qu'elle dessine...
  3. Rupture dans la narration et création d'un rythme :
    1. Les photos interviennent tantôt par vagues, tantôt avec une alternance régulière texte / image (p. 23 à 43)
    2. Leur succession semble parfois aléatoire ; elles précèdent ou suivent le texte, créant par là des effets d'anticipation ou de retour en arrière.
    3. Elles rompent de toute façon le cours de la narration, introduisant un autre mode de lecture (tabulaire et non plus linéaire), un temps de contemplation qui s'oppose au temps du récit
    4. Parfois redondantes (boutiques bois-charbon) elles disent à d'autres moments ce que le texte ne dit pas : cf. photo de Jean-André Boiffard p. 70 :
      - cadrage mettant en évidence l'affiche "on signe ici", blanc qui contraste avec les fenêtres plus sombres : adhésion du groupe au Parti communiste ; allusion à Breton s'apprêtant à signer son livre, insistance sur le mot "signe" ;
      - la flèche-signe dirige ensuite le regard vers la mention "cartes" ;
      - "cartes Taride" (marque de cartes routières) : on ne voit que le mot "cartes" : évoque la voyance ?
  4. Une esthétique du collage :

    Esthétique chère aux surréalistes, que Max Ernst en particulier va pratiquer ; consiste à juxtaposer ou superposer des objets, ou des matières hétéroclites. Un exemple de collage parmi les dessins de Nadja. C'est cette même esthétique qui semble présider ici : photos hétéroclites, dans un ordre aléatoire, et qui s'intercalent dans le texte écrit. Esthétique de la rupture, du rapprochement improbable - c'est cela même que l'on appelle l'esthétique surréaliste. De ces rencontres naît la poésie.


Etude d'un personnage : NADJA (exposé)

© D. BLUM, M. BRULARD, E. CASTELAIN, C. TROUILLET (TL 2)


Tout d'abord, Nadja est un personnage réel, qui a vraiment existé, elle est donc tout le contraire d'un personnage fictif de roman.
Grâce à André Breton, on connaît quelques éléments de sa vie. On sait notamment qu'elle a fini sa vie dans un asile à sainte Anne. Son existence est prouvée par les dessins qu'elle a réalisés et qui sont surtout présents à la fin du livre.

1) Nadja : un personnage réel

Nadja est le début du mot espérance ce n'en est que le commencement " elle me dit son nom, celui qu'elle s'est choisi : Nadja, parce qu'en russe c'est le commencement du mot espérance, et parce que ce n'en est que le commencement. " (p75)

P82 : Elle se définit comme une " âme errante "
P84-85 : un personnage l'appelle LENA au lieu de LEONA en souvenir de sa fille qui est morte.
P129 : Les dessins de Nadja attestent de sa réalité, notamment un situé en couverture du livre. On dispose également d'un montage de ses yeux introduit dans le livre en 1962 car André Breton était fasciné par ceux-ci et ce n'était pas le seul
On peut trouver les autres dessins pages 123,139,141,142,144,145,147,148 et 163, elles témoignent se son esprit (obsession du mal " enfer " et du côté fantastique)

Son histoire :

Elle est d'origine lilloise, elle a quitté cette ville il y a deux ans (p74)
Elle parle de ses parents, s'attendrit au souvenir de son père (p76), elle parle de sa mère comme " une bonne femme " (p76. Elle fait croire à sa mère qu'elle est chez les sœurs à Vaugirard à Paris. Elle erre à Paris sans but, elle a des problèmes d'argent (p73 et 106) ainsi que des problèmes de santé (p80. Elle a deux amis à paris et fait la connaissance d'André Breton le 4 octobre.


2) Nadja : un personnage surréaliste


C'est un personnage énigmatique et étrange. Elle est inquiétante, a un côté sombre, est obsédée par le mal : la main de feu (p100), les baisers lui font peur, elle les voit comme une menace (p98.) Elle est très vite déstabilisée par les gens qu'elle rencontre (p102) C'est également un personnage ambigu et inclassable: son apparence physique change, tantôt élégante (p83, le 5 octobre) tantôt négligée (p72, le 4 et 6 octobre)
Elle passe sans cesse d'un extrême à un autre. Elle passe sans transition de la confiance à la peur et du sérieux au frivole
C'est une femme marginale, ce qui fascine les surréalistes et André Breton, c'est le symbole de la révolte contre un ordre social masculin et oppressif. 
Breton s'intéresse à son côté surnaturel. Pour lui, Nadja est comme un génie (p130), ce qui ne l'empêche pas de la trouver immature et frivole et c'est ce qu'il lui reproche.
(P94. Elle va basculer dans la folie, Breton encourage ses visions, il développe son caractère non rationnel et va favoriser sa folie et ne va pas l'arrêter. 
Ce qui intéresse André Breton, ce n'est pas l'être en lui-même mais plus son côté surréaliste. Il le dit p104, il n'est pas amoureux d'elle.


Breton ne s'intéresse qu'à son côté surnaturel dés qu'elle 
· a des hallucinations : vision de la main sur la seine (p98)
· confond des époques : conciergerie, palais de justice, palais royal
· fait une manifestation de voyance : fenêtre qui s'éclaire en rouge (p96)
· Citation d'un texte inconnu de Breton (p96)

Analyse d'un de ses dessins : " la fleur des amants " (p139)

Nadja a inventé " cette fleur merveilleuse". C'est au cours d'un déjeuner que cette fleur lui apparut. Nadja voulait donner aux deux regards une expression différente (p140) comme si les deux regards représentaient le regard de Nadja et celui de Breton.



Conclusion

En réalité, Nadja n'est qu'une saccade préparant la rencontre avec " toi ", ce " toi " qui sera tout le contraire d'elle. Nadja est comme une énigme pour Breton. Jusqu'à la fin, on pourrait croire qu'elle est le personnage principal mais en réalité elle n'est qu'un personnage secondaire car c'est " toi " le personnage principal.