15 mars 44 : assassinat de Jules César, alors qu'il s'apprêtait à partir pour une expédition militaire en Dacie et en Parthie, et qu'il voulait se faire nommer au Sénat "Roi des populations soumises à Rome hors d'Italie". Antoine, présent, est épargné par la volonté de M. Brutus. Cicéron assiste au meurtre. Un peu plus tard dans la journée, M. Brutus et C. Cassius, les "Libérateurs", se rendent auprès d'Antoine et de Lépide pour négocier un compromis. Antoine et Dolabella sont consuls.
Le 16 mars, Antoine fait transporter chez lui les papiers personnels de César.
Le 17 mars, le Sénat est convoqué au temple de Tellus ; Cicéron prononce un long discours, proposant à la fois que les actes de César soient validés, que les conjurés soient amnistiés, et que les vétérans se voient garantir la possession des terres qui leur ont été allouées : le tout est accepté.
Le 18 mars, ouverture du testament de César : il lègue la plus grande partie de sa fortune à son petit-neveu, Caius Octauius, qu'il adopte sous le nom de C. Iulius Caesar Octauianus.
Le 20 mars, funérailles nationales de César ; les Césariens provoquent de violentes émeutes contre les "tyrannicides".
Fin mars, le jeune Octave débarque à Brindes, et annonce qu'il accepte le testament de César.
3 ou 4 avril : pour se concilier les Sénateurs, Antoine proclame l'abolition définitive de la dictature.
6 avril : Cicéron quitte Rome et commence à envisager un voyage en Grèce.
9 avril : un imposteur, qui se fait passer pour le petit-fils de Marius, provoque des troubles : il est arrêté et exécuté le 13 avril.
10 avril : Antoine, au cours d'une entrevue avec les deux Brutus et Cassius, accepte de les laisser quitter Rome. M. Brutus et C. Cassius se retirent à Lanuvium, D. Brutus rejoint la province qui lui a été allouée, la Gaule Cisalpine.
Fin avril, alors qu' Antoine est parti en Campanie pour plus d'un mois, Dolabella, second consul, réprime violemment des partisans de César qui avaient édifié une colonne sur le lieu de son incinération et lui rendaient un culte "sauvage".
Début mai, Octave arrive à Rome, parvient à haranguer le peuple ; mais il se montre prudent envers Antoine. Antoine durcit alors son attitude, et convoque le Sénat pour le 1er juin.
Fin mai, Cicéron demande à son ex-gendre Dolabella un ordre de mission pour se rendre en Grèce ; il compte y rester jusqu'à l'hiver. Il décide aussi de ne pas assister à la séance du 1er juin au Sénat, trop dangereuse, car Antoine a massé une foule d'hommes en armes à Rome.
1er juin : faute de quorum, la séance du Sénat est annulée, et les décisions sont prises par une assemblée du peuple.
la durée du mandat proconsulaire des consuls actuels était prorogé de 2 à 5 ans ;
Antoine recevrait, le 1er janvier 43, la Gaule Transalpine et la Gaule Cisalpine – les provinces de César ! – et il pourrait y transférer les légions actuellement stationnées en Macédoine.
L'expédition contre les Daces et les Parthes était abandonnée.
5 juin : Brutus et Cassius sont envoyés comme commissaires au ravitaillement en blé, l'un en Sicile, l'autre en Asie : une nomination humiliante, qu'ils acceptent pourtant.
Pendant ce temps, Sextus Pompée remporte quelques petits succès en Espagne, ce qui donne de l'espoir aux Républicains.
30 juin : Cicéron se met en route vers la Grèce, via Arpinum, puis Pouzzoles.
début juillet : les jeux Apollinaires, organisés par Brutus mais en son absence, remportent un vif succès.
Juillet-août : départ de Cicéron, via Reggio et Syracuse ; mais le 6 août, il est rejeté sur la côte italienne par le vent ; il renonce donc à son voyage. Entre temps, regain de tension entre Antoine et les "Tyrannicides" : Antoine veut les contraindre à s'éloigner d'Italie.
Le 8 août, Cicéron décide de rentrer à Rome ; il y arrive le 31 août.
Le 1er septembre, il refuse d'assister à une séance du Sénat, mais le 2 septembre, il prononce devant les Sénateurs sa Première Philippique, relativement modérée. Elle marque cependant sa rupture avec Antoine.
Nouvelle convocation du Sénat le 19 septembre : Cicéron refuse d'y assister, sachant sa sécurité menacée. Antoine se livre à une violente diatribe contre Cicéron, qui réplique par la Deuxième Philippique, qui ne sera pas publiée avant la fin novembre, mais circulera sous le manteau. Cicéron quitte Rome mi-octobre.
Octave cherche à se rapprocher de Cicéron, qui reste circonspect.
Début novembre, Cicéron commence la rédaction du De Officiis, et met la dernière main au De Amicitia.
9 décembre : Cicéron rentre à Rome. Antoine affiche son opposition à Octave, mais quelques légions désertent son camp pour ce dernier. Il doit renoncer à faire déclarer Octave "ennemi public".
20 décembre : 3ème et 4ème Philippiques. Antoine se rend en Cisalpine pour en prendre possession, selon le vote du 1er septembre.
Croyant en une alliance contre-nature entre les Républicains et les partisans d'Octave, Cicéron se lance à fond dans la lutte contre Antoine, "un nouveau Catilina". Il tente de soulever les gouverneurs de province contre celui-ci, et notamment D. Brutus, qui tient la Cisalpine.
En cette fin d'année 44, Antoine, bénéficiant de l'essentiel de la force armée, semble tout-puissant ; cependant, Octave a commencé un jeu subtil, se rapprochant de certains Césariens, tout en ménageant le Sénat et les Républicains, et il parvient à se constituer une force militaire en "débauchant" quelques légions d'Antoine. De leur côté, les Républicains, tout d'abord impuissants et inorganisés, ébauchent une résistance. La guerre civile avance à grands pas...