La condition des femmes à Rome

Une condition supérieure à celle de la femme grecque...

• La femme romaine, contrairement à la femme grecque, n'est pas tout à fait considérée comme une mineure : elle peut ainsi hériter, et l'on voit de riches veuves vivre sans mari ni tuteur. C'est le cas, par exemple, de Clodia, soeur de Clodius, à la fin de la République.
• Leur témoignage est recevable en justice ;
• Elles peuvent participer à certains cultes : ainsi, les vestales sont choisies parmi les jeunes filles de la noblesse romaine ; et dès le milieu de la République, certains cultes sont réservés aux femmes, comme celui de la Grande Déesse. On se souvient de la mésaventure de Clodius, qui avait voulu s'introduire dans la maison de César pendant les cérémonies !
• Enfin, comme les hommes, elles ont droit, à leur mort, à un éloge funèbre.

Mais une situation malgré tout très dominée.

Mariage et divorce

Mariées souvent très jeunes (à partir de douze ans), les femmes n'ont évidemment pas le choix de leur époux, déterminé par une transaction entre les familles. Elles n'ont pas leur mot à dire, et il arrive même qu'un mari cède sa femme à un autre homme si cela l'arrange politiquement !

Le divorce existait à Rome, mais il resta longtemps l'apanage des hommes : dans l'Octavie du pseudo- Sénèque, on voit Néron répudier Octavie ; mais à cette époque, les femmes aussi pouvaient divorcer, et le faisaient fréquemment.

Rôle social et politique

Si les femmes pouvaient sortir de chez elles (toujours accompagnées !), se rendre au marché ou au théâtre, participer aux fêtes, elles n'avaient en revanche aucun rôle officiel.

Aussi bien sous la République que sous l'empire, une femme influente était extrêmement mal vue :

• Voir par exemple le portrait de Sempronia, chez Salluste (Conjuration de Catilina, § XXV),
• ou le portrait de Clodia dans le Pro Caelio de Cicéron
• ou encore l'image catastrophique que Tacite ou Suétone donne d'Agrippine, mère de Néron...

Un symbole : les femmes n'ont pas de nom !

Alors qu'un citoyen Romain dispose de trois noms : "praenomen" (Marcus), "nomen" (Tullius), "cognomen" (Cicero), les femmes, elles, n'ont que le "nomen" de leur père, c'est à dire de la "gens à laquelle elles appartiennent, au féminin : ainsi, la fille de Cicéron s'appellera Tullia, Octauia est tout simplement la fille d'Octauius et Sempronia celle de Sempronius...

Mais que se passait-il, lorsqu'un père avait plusieurs filles ? Elles portaient toutes le même nom, agrémenté de la mention "maior", "minor", "tertia" et ainsi de suite...