Isocrate fut un logographe, mais surtout un maître de rhétorique.
Ἕως μὲν παῖδες ἦμεν, περὶ πλείονος ἡμᾶς αὐτοὺς ἡγούμεθα ἢ τοὺς ἀδελφούς, καὶ οὔτε θυσίαν οὔτε θεωρίαν οὔτ’ ἄλλην ἑορτὴν οὐδεμίαν χωρὶς ἀλλήλων ἤγομεν· ἐπειδὴ δ’ἄνδρες ἐγενόμεθα, οὐδὲν πώποτ’ ἐναντίον ἡμῖν αὐτοῖς ἐπράξαμεν, ἀλλὰ καὶ τῶν ἰδίων ἐκοινωνοῦμεν καὶ πρὸς τὰ τῆς πόλεως ὁμοίως διεκείμεθα καὶ φίλοις καὶ ξένοις τοῖς αὐτοῖς ἐχρώμεθα. Καὶ τί δεῖ λέγειν τὰς οἴκοι χρήσεις ; Ἀλλ’ οὐδὲ φυγόντες ἀπ’ ἀλλήλων ἠξιώσαμεν γενέσθαι. Τὸ δὲ τελευταῖον φθόῃ σχόμενον αὐτον καὶ πολὺν χρόνον ἀσθενήσαντα, καὶ τοῦ μὲν ἀδελφοῦ Σωπόλιδος αὐτῷ πρότερον τετελευτηκότος, τῆς δὲ μητρὸς καὶ τῆς ἀδελφῆς οὔπω παρουσῶν, μετὰ τοσαύτης ἐρημίας γενόμενον οὕτως ἐπιπόνως καὶ καλῶς αὐτὸν ἐθεράπευσα ὥστ’ ἐκεῖνον μὴ νομίζειν ἀξίαν μοι δύνασθαι χάριν ἀποδοῦναι τῶν πεπραγμένων. Ὅμως δ’ οὐδὲν ἐνέλιπεν, ἀλλ’ ἐπειδὴ πονήρως διέκειτο καὶ οὐδεμίαν ἐλπίδ’ εἶχεν τοῦ βίου, παρακαλέσας μάρτυρας υἱόν μ’ ἐποιήσατο καὶ τὴν ἀδελφὴν τὴν ἑαυτοῦ καὶ τὴν οὐσίαν ἔδωκεν. Isocrate, 19, 9 |
Tant que nous étions enfants, nous nous considérions plus nous-mêmes que nos frères, et nous ne faisions ni sacrifice, ni procession, ni aucune autre fête l’un sans l’autre ; lorsque nous fûmes adultes, nous n’avons jamais rien fait l’un contre l’autre, mais nous avons partagé les affaires privées, nous avons pris les mêmes positions envers la cité, et nous avons eu les mêmes amis et les mêmes hôtes. Et pourquoi dire nos relations chez nous ? Mais même en exil nous n’avons pas voulu être éloignés l’un de l’autre. A la fin, pris par l’épuisement et s’étant longtemps affaibli, son frère Sopolis étant mort avant lui, sa mère et sa sœur n’étant pas encore là, dans une si grande solitude, je l’ai soigné avec tant de peine et si bien, qu’il ne pensait pas pouvoir me donner, en échange, une reconnaissance digne de ce que j’avais fait. Cependant il ne négligea rien, mais alors qu’il était en triste état et n’avait plus aucun espoir de survivre, appelant des témoins il fit de moi son fils et me donna sa sœur et sa fortune. |
(64) Ἐνεδείξατο(1) δὲ καὶ Στησιχόρῳ τῷ ποιητῇ τὴν αὑτῆς δύναμιν· ὅτε μὲν γὰρ ἀρχόμενος τῆς ᾠδῆς ἐβλασφήμησέ τι περὶ αὐτῆς, ἀνέστη τῶν ὀφθαλμῶν ἐστερημένος, ἐπειδὴ δὲ γνοὺς τὴν αἰτίαν τῆς συμφορᾶς τὴν καλουμένην παλινῳδίαν(2) ἐποίησε, πάλιν αὐτὸν εἰς τὴν αὐτὴν φύσιν κατέστησεν. (65) Λέγουσι δέ τινες καὶ τῶν Ὁμηριδῶν ὡς ἐπιστᾶσα τῆς νυκτὸς Ὁμήρῳ προσέταξε ποιεῖν(3) περὶ τῶν στρατευσαμένων ἐπὶ Τροίαν, βουλομένη τὸν ἐκείνων θάνατον ζηλωτότερον ἢ τὸν βίον τὸν τῶν ἄλλων καταστῆσαι· καὶ μέρος μέν τι(4) καὶ διὰ τὴν Ὁμήρου τέχνην, μάλιστα δὲ διὰ ταύτην οὕτως ἐπαφρόδιτον καὶ παρὰ πᾶσιν ὀνομαστὴν αὐτοῦ γενέσθαι τὴν ποίησιν. |
[Hélène] montra aussi son pouvoir au poète Stésichore ; en effet, quand en commençant son ode il eut lancé contre elle une allégation impie, il se leva privé de ses yeux, et lorsque, ayant reconnu la cause de son malheur, il eut écrit ce qu'on appelle la Palinodie, elle le remit dans son état premier. Certains des Homérides disent aussi qu'étant apparue durant la nuit à Homère, elle lui prescrivit de composer une œuvre sur eux qui avaient combattu contre Troie, voulant rendre leur mort plus enviable que la vie des autres hommes ; et en partie grâce à l'art d'Homère, mais surtout grâce à elle son poème fut à ce point séduisant et célèbre universellement. |