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Εἰσὶν ὁμοῦ
δισμύριοι Εἰσὶν
ὁμοῦ δισμύριοι
πάντες Ἀθηναῖοι.
Τούτων ἕκαστος
ἕν γέ τι πράττων
κατὰ τὴν ἀγορὰν
περιέρχεται, ἤτοι
νὴ τὸν Ἡρακλέα
τῶν κοινῶν ἢ τῶν
ἰδίων. Ἀλλ' οὐχ
οὗτος οὐδέν, οὐδ'
ἂν ἔχοι δεῖξαι
πρὸς ὅτῳ τὸν βίον
ἐστὶ τῶν μετρίων
ἢ καλῶν. Οὐχὶ τῶν
πολιτικῶν ἀγαθῶν
ἐπ' οὐδενὶ τῇ
ψυχῇ διατρίβει· οὐ τέχνης,
οὐ γεωργίας, οὐκ
ἄλλης ἐργασίας
οὐδεμιᾶς ἐπιμελεῖται· οὐ
φιλανθρωπίας,
οὐχ ὁμιλίας οὐδεμιᾶς
οὐδενὶ
κοινωνεῖ· <52> ἀλλὰ
πορεύεται διὰ
τῆς ἀγορᾶς, ὥσπερ
ἔχις ἢ σκορπίος
ἠρκὼς τὸ κέντρον,
ᾄττων δεῦρο κἀκεῖσε,
σκοπῶν τίνι
συμφορὰν ἢ
βλασφημίαν ἢ
κακόν τι
προστριψάμενος
καὶ καταστήσας
εἰς φόβον ἀργύριον
εἰσπράξεται. Οὐδὲ
προσφοιτᾷ πρός
τι τούτων τῶν ἐν
τῇ πόλει κουρείων
ἢ μυροπωλίων ἢ
τῶν ἄλλων ἐργαστηρίων
οὐδὲ πρὸς ἕν· ἀλλ' ἄσπειστος,
ἀνίδρυτος, ἄμεικτος,
οὐ χάριν, οὐ
φιλίαν, οὐκ ἄλλ'
οὐδὲν ὧν ἄνθρωπος
μέτριος γιγνώσκων· μεθ' ὧν
δ' οἱ ζωγράφοι
τοὺς ἀσεβεῖς ἐν
Ἅιδου γράφουσιν,
μετὰ τούτων,
μετ' ἀρᾶς καὶ
βλασφημίας καὶ
φθόνου καὶ στάσεως
καὶ νείκους,
περιέρχεται.
<53> Εἶθ' ὃν οὐδὲ
τῶν ἐν Ἅιδου
θεῶν εἰκός ἐστιν
τυχεῖν ἵλεων, ἀλλ'
εἰς τοὺς ἀσεβεῖς
ὠσθῆναι διὰ τὴν
πονηρίαν τοῦ βίου,
τοῦτον ὑμεῖς ἀδικοῦντα
λαβόντες οὐ μόνον
οὐ τιμωρήσεσθε,
ἀλλὰ καὶ μειζόνων
ἀξιώσαντες
δωρειῶν ἀφήσετ'
ἢ τοὺς εὐεργέτας;
Τίνι γὰρ πώποθ'
ὑμεῖς ἔδοτε, ἐὰν
ὄφλῃ τι τῷ
δημοσίῳ, τοῦτο
μὴ καταθέντι τῶν
ἴσων μετέχειν;
Οὐδενί. Μὴ τοίνυν
μηδὲ τούτῳ δῶτε
νῦν, ἀλλὰ
τιμωρήσασθε
καὶ παράδειγμα
ποιήσατε τοῖς ἄλλοις.
<54> Ἄξιον δ' ἐστίν,
ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι,
καὶ τὰ λοίπ' ἀκοῦσαι· δεινῶν
γὰρ ὄντων, οὐ μὲν
οὖν ἐχόντων ὑπερβολήν,
ὧν ἠκούσατ' ἄρτι
λέγοντος Λυκούργου,
τὰ λοίπ' ἐνάμιλλα
τούτοις καὶ τῆς
αὐτῆς φύσεως εὑρεθήσεται.
Πρὸς μὲν γὰρ τῷ
τὸν πατέρ' ἐν τῷ
δεσμωτηρίῳ
προδοὺς ἀπελθεῖν
ἐξ Ἐρετρίας, ὥσπερ
ἠκούσατε Φαίδρου,
ἀποθανόνθ' ὁ ἀσεβὴς
οὗτος καὶ μιαρὸς
οὐκ ἔθαψεν, οὐδὲ
τοῖς θάψασι τὴν
ταφὴν ἀπέδωκεν,
ἀλλὰ καὶ δίκην
πρὸς ἔλαχεν. <55>
Πρὸς δὲ τῷ τῆς
μητρὸς μὴ ἀπεσχῆσθαι
τὼ χεῖρε, ὥσπερ
ἀρτίως ἠκούσατε
τῶν μαρτύρων,
καὶ τὴν ἀδελφὴν
τὴν ἑαυτοῦ, οὐχ
ὁμοπατρίαν μὲν
οὖσαν, θυγατέρα
δ' ἐκείνης ὁπωσδήποτε
γενομένην νἐῶ
γὰρ τοῦτὀ, ἀλλ' ἀδελφήν
γε, ἐπ' ἐξαγωγῇ ἀπέδοτο,
ὥς φησι τὸ ἔγκλημα
τῆς δίκης, ἣν ὑπὲρ
τούτων ἔλαχεν
αὐτῷ ὁ χρηστὸς
ἀδελφὸς οὑτοσί,
ὁ νῦν
συναπολογησόμενος.
<56> Πρὸς δὲ τούτοις
τοιούτοις οὖσιν
ἕτερον δεινόν, ὦ
γῆ καὶ θεοί, πρᾶγμ'
ἀκούσεσθε. Ὅτε
γὰρ τὸ δεσμωτήριον
διορύξας ἀπέδρα,
τότε πρὸς γυναῖκά
τιν' ἔρχεται
Ζωβίαν ὄνομα, ᾗ
ἐτύγχανεν, ὡς ἔοικε,
κεχρημένος
ποτέ· καὶ
κρύπτει καὶ
διασῴζει τὰς
πρώτας ἡμέρας
αὐτὸν ἐκείνη, ἃς
ἐζήτουν καὶ ἐκήρυττον
οἱ ἕνδεκα, καὶ
μετὰ ταῦτα δοῦσα
δραχμὰς ὀκτὼ ἐφόδιον
καὶ χιτωνίσκον
καὶ ἱμάτιον ἐξέπεμψεν
εἰς Μέγαρα. <57>
Ταύτην τὴν ἄνθρωπον,
τὴν τοιαῦτ' εὐεργετήσασαν
αὐτόν, ὡς πολὺς
παρ' ὑμῖν ἔπνει
καὶ λαμπρός,
μεμφομένην τι
καὶ τούτων ὑπομιμνῄσκουσαν
καὶ ἀξιοῦσαν εὖ
παθεῖν τὸ μὲν
πρῶτον ῥαπίσας
καὶ ἀπειλήσας ἀπέπεμψεν
ἀπὸ τῆς οἰκίας,
ὡς δ' οὐκ ἐπαύεθ'
ἡ ἄνθρωπος, ἀλλὰ
γυναίου πρᾶγμ' ἐποίει
καὶ πρὸς τοὺς
γνωρίμους
προσιοῦσ' ἐνεκάλει,
λαβὼν αὐτὸς αὐτοχειρίᾳ
πρὸς τὸ
πωλητηρίον τοῦ
μετοικίου ἀπήγαγεν· καὶ εἰ μὴ
κείμενον αὐτῇ
τὸ μετοίκιον ἔτυχεν,
ἐπέπρατ' ἂν διὰ
τοῦτον, ᾧ τῆς
σωτηρίας αὐτὴ
αἰτία ἐγεγόνει.
<58> Καὶ ταῦθ' ὡς ἀληθῆ
λέγω, κάλει μοι
τὸν τὴν ταφὴν
τοῦ πατρὸς οὐκ
ἀπειληφότα, καὶ
τὸν τῆς δίκης
διαιτητήν, ἣν ὑπὲρ
τῆς πράσεως τῆς
ἀδελφῆς ἔλαχεν
αὐτῷ οὑτοσί,
καὶ τὸ ἔγκλημα
φέρε. Κάλει δέ
μοι πρῶτον πάντων
τὸν τῆς Ζωβίας
προστάτην, τῆς ὑποδεξαμένης
αὐτόν, καὶ τοὺς
πωλητάς, πρὸς οὓς
ἀπήγαγεν αὐτήν.
Ὑμεῖς δ' ἠγανακτεῖτ'
ἀρτίως εἰ τῶν
τὸν ἔρανον φερόντων
εἰς τὴν σωτηρίαν
αὐτῷ κατηγόρει.
Μιαρόν, μιαρόν,
ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι,
τὸ θηρίον καὶ ἄμεικτον.
Λέγε τὰς
μαρτυρίας.
Μαρτυρίαι <59> Τίς
οὖν ἱκανὴ κατὰ
τοῦ τοσαῦτα καὶ
τοιαῦτα
πεποιηκότος γένοιτ'
ἂν δίκη; Τίς ἀξία
τιμωρία; Θάνατος
μὲν γὰρ ἔμοιγε
μικρὰ φαίνεται.
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Tous les Athéniens sont
ensemble vingt mille. Chacun d’eux parcourt l’agora, se livrant, par Héraklès !
au moins à l’une des occupations publiques ou privées. Mais nullement cet
individu, et il ne pourrait même pas montrer à quelle activité, parmi celles
qui sont honnêtes et bellles, il consacre sa vie. Il n’occupe de moment dans
sa vie à aucun des biens utiles à la cité ; il ne se livre pas à un
métier, ni à l’agriculture, ni à aucun autre travail ; il ne partage avec quiconque ni sentiment d’humanité,
ni aucune relation ; mais il marche à travers l’agora comme une vipère
ou un scorpion, le dard relevé, se précipitant ici ou là, réfléchissant à
quelle victime, après lui avoir infligé un malheur, une calomnie ou quelque
ennui, et l’avoir jetée dans la crainte,
il réclamera de l’argent. Il ne fréquente pas même quelqu’une des
boutiques de barbier, de parfumeur ou des autres échoppes qui se trouvent
dans la cité, pas même une seule, mais
il reste implacable, insociable, farouche, ne connaissant ni la
bienveillance, ni l’amitié, ni aucun autre des sentiments qu’éprouve un homme
ordinaire. Accompagné des vices avec lesquels les peintres représentent les
impies dans la demeure d’Hadès, avec la malédiction, la diffamation, la
malveillance la sédition, la discorde il marche. Et après cela, cet homme dont
il est naturel qu’il ne trouve pas
bienveillants même les dieux de l’Olympe, mais à cause de la méchanceté de sa
vie, soit précipité chez les impies, cet homme que vous avez pris en flagrant
délit, non seulement nous n’en tirerez pas vengeance, mais vous allez le
relâcher en le jugeant digne de plus grands présents que des bienfaiteurs ?
A qui avez-vous jamais donné, s’il devait quelque chose au trésor public, de
partager à égalité la citoyenneté sans avoir payé ? A personne. Ne le
lui permettez donc pas maintenant, même à lui, mais tirez-en vengeance et
faites un exemple pour les autres. Il convient, Athéniens, d'entendre le
reste. Les traits qu'a rapportés avant moi Lycurgue, sont affreux et
au-dessus de tout ce qu'on peut dire ; ce qui suit y répondra et sera de même
nature. En plus du fait qu'il a laissé son père dans la prison d'Érétrie,
comme vous l'avez appris de Phèdre, celui-ci étant mort, cet homme impie et
dénaturé ne l’a pas enterré et n’a pas remboursé ceux qui l’ont enterré, mais
il leur a intenté procès. En plus de sa mère qu'il n'a pas craint de frapper,
comme vous venez de l’entendre des témoins, sa propre sœur, non pas sœur de
père mais au moins de mère, de quelque commerce qu'elle soit le fruit, ce que
je n'examine pas, Il l’a vendue cette sœur pour être transportée en pays
étranger, comme il est marqué dans l'acte de l'accusation que lui a intentée
à ce sujet son honnête frère ici présent, qui aujourd'hui prend sa défense. En
plus de tous ces faits atroces, écoutez-en un autre, terrible, ô Terre, ô
Dieux. Lorsqu'il s'échappa de la prison qu'il avait forcée, il alla chez une
femme nommée Zobie, avec laquelle probablement il avait eu autrefois quelque liaison.
Cette femme le garde et le cache chez elle, dans les premiers jours où les Onze
le cherchaient partout, et promettaient une récompense. Ensuite elle lui
donne huit drachmes, une robe et un manteau, et l’envoie à Mégare. <57>
Cette femme, qui lui avait rendu de si grands services, de retour à Athènes,
où il devint un personnage puissant et distingué, comme elle le lui
reprochait, en les lui rappelant et en lui demandant une récompense, l’ayant
d’abord frappée et chassée de sa maison, et comme elle ne cessait pas, mais
faisait ce que font les femmes, et allait se plaindre à tous ceux qu’elle
connaissait, l’ayant prise de sa propre main il la conduisit au tribunal des
étrangers ; et si elle n'eût été inscrite comme ayant payé sa taxe, elle
aurait été vendue, grâce à celui même qu'elle avait sauvé. <58> Afin de
prouver tout ce que j'avance, greffier, fais paraître celui auquel
Aristogiton n'a pas payé les frais de la sépulture de son père, et le juge du
procès que son digne frère lui a intenté pour avoir vendu sa sœur : produis
l'acte d'accusation. Mais fais paraître, avant tout, le protecteur de cette
Zobie qui a reçu Aristogiton chez elle, et les juges devant lesquels il l'a
traînée. Vous étiez indignés tout à l'heure Athéniens, qu'il eût accusé ceux
même qui s'étaient cotisés pour le tirer d'un mauvais pas: c'est un monstre,
oui, c'est un monstre odieux, un animal féroce. Greffier, lis les
dépositions. [On lit les dépositions]. <59> Quel supplice pourrait
répondre à des traits de méchanceté si multipliés ? Y aurait-il une punition
assez forte ? A moi, la mort paraît trop faible.
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