Quelques autres fonctions de la subordonnée complétive

La conjonctive complément d'un adverbe ou d'une locution adverbiale

Après certains adverbes ou certaines locutions adverbiales, comme "heureusement", "peut-être", "sans doute", on trouve des propositions commençant par "que" :

"Peut-être qu'il a raison"

"heureusement que tu es arrivé"...

Toutefois, on remarque que dans ce cas le "que" est facultatif, et peut être remplacé par l'inversion du sujet ("peut-être a-t-il raison"), ou par une simple pause (Heureusement, il y a...)

On n'a donc pas vraiment affaire à une subordonnée conjonctive, mais à une proposition indépendante, simplement modalisée.

La conjonctive complément d'un pronom ?

Soit une phrase comme : "Cela m'énerve qu'il ne réponde pas" ;

"qu'il ne réponde pas" sert de glose au pronom "cela" ; on pourrait ici parler d'apposition au sujet "cela".

Un cas problématique : "la première fois que..."

Dans le texte de S. Mukasonga, nous trouvons deux propositions intéressantes, toutes deux dépendant de l'expression "la première fois"

  • que nous avons fait l'amour

  • et que je me suis trouvée nue devant toi

A priori, on pourrait penser que nous avons affaire à des conjonctives compléments de nom. Cependant, des arguments s'y opposent :

  1. Le mot "fois" n'est absolument pas un dérivé issu de la nominalisation d'un verbe ; rien à voir avec les mots "idée", "impression", "certitude" que nous avons déjà rencontrés (cf. fonctions dépendantes du nom) ;

  2. La conjonctive est effaçable ("la première fois" peut avoir un sens autonome)

  3. "La première fois que" peut être l'équivalent d'un adverbe temporel (quand) : il s'agit donc, non de conjonctives "pures", mais de subordonnées circonstancielles de temps introduites par la locution conjonctives "la première fois que".