Classer les propositions subordonnées

Jeux de chiots

Dès l'instant où le frère et la sœur eurent la liberté de se mouvoir, un merveilleux tableau nous fut offert. D'un bond elle se lança comme un fauve s'attaquant à une proie et se mit à courir de toutes ses forces. Cependant, au bout de quelques secondes, elle changea brusquement de direction : elle sauta à gauche en courbant élastiquement son corps svelte. Elle aperçut alors, dans l'élan qui la portait haut dans l'air, quelque chose comme un plumet. Elle tourna la tête encore plus à gauche avant de retomber à terre, et une fois que ses quatre pattes se furent posées sur le sol sableux, elle s'empressa de poursuivre cet objet poilu. Elle voulait à tout prix l'attraper, ce qui l'amena à pivoter frénétiquement autour d'elle-même pendant quelques secondes. Enfin elle s'affaissa net, le bout de sa queue dans la gueule. Octave, qui avait démarré en même temps que sa sœur, accourut vers elle et, sans le vouloir, la percuta de plein fouet. Elle fut renversée, mais elle se releva aussitôt pour courir à toute allure vers le fond du parc. Octave, sans se laisser impressionner par la remarquable agilité de sa sœur, s'élança immédiatement pour ne pas rester loin derrière elle. Il s'offrit alors à nos yeux une scène extraordinaire où le frère et la sœur, avec une vivacité et une impétuosité propres à l'adolescence pleinement épanouie, s'engageaient dans une course effrénée, emportée, que rien ne semblait arrêter. Les deux corps passèrent d'abord sous un grand cerisier centenaire dévêtu de son habit de feuillage, mais qui faisait quand même de l'ombre avec ses branches majestueusement tortueuses. Ils étaient comme deux étoiles filantes dans le ciel sombre, deux fusées argentées qui se suivaient à une vitesse vertigineuse. C'était comme si l'on assistait à la projection d'un film de science-fiction où des vaisseaux spatiaux, comparables à des faisceaux de lumière blanche, filent, volent, surfent sur fond noir et s'éclipsent enfin, engloutis dans les lointains mystérieux de l'univers. Ils disparurent ensuite derrière des broussailles pour réapparaître aussitôt dans la grande luminosité de l'espace dégagé. L'intervalle entre les deux corps demeurait inchangé. Ils arrivèrent enfin au coin des balançoires entouré de barrières en fer installées pour des raisons de sécurité. Mélodie enjamba la première d'entre elles, allègrement, sans amoindrir son élan ni sa force motrice portés à leur paroxysme, tandis que son petit frère la suivait en sautant cinq centimètres par-dessus la même barrière, les quatre pattes précautionneusement ramassées au milieu de son ventre plat. Les bancs, les barres fixes apparurent alors subitement devant eux comme des agents de police qui bloquent la route. Mais ils réussirent à les éviter adroitement et continuèrent leur galopade fébrile. Ils passèrent derrière le bac à sable, contournèrent la menace du petit géant. Lorsque Mélodie eut ainsi fait le tour du parc, elle s'arrêta brusquement et, après avoir fait quelques pas en reniflant je ne sais quoi qui se trouvait par terre, elle se coucha et regarda autour d'elle comme une louve qui porte loin son regard, soucieuse de protéger ses petits contre les ennemis potentiels ou même comme un chef de guerre surveillant du haut d'une colline son bataillon rangé. Quant à Octave, il ralentit sa course, voyant que sa sœur ne voulait pas faire un deuxième tour. Il revint sur ses pas ; il se mit délicatement à côté d'elle et s'affaissa d'un coup comme s'il eût dépensé toute l'énergie qui lui restait. Plus ils se regardèrent longtemps. Leurs museaux, pointés vers le ciel, se touchèrent presque. Leurs gros yeux noirs se fermèrent pour devenir des yeux filiformes de bouddha, témoignant du bonheur d'être ensemble dans le doux ensoleillement d'un après-midi de décembre.

Question

Classez les subordonnées précédemment relevées dans le texte d'Akira Mizubayashi.

Indice

Nous avons mis en gras les subordonnées.

Solution

Relatives

Conjonctives

  • qui la portait haut dans l'air

  • ce qui l'amena à pivoter frénétiquement autour d'elle-même pendant quelques secondes.

  • qui avait démarré en même temps que sa sœur

  • où le frère et la sœur, avec une vivacité et une impétuosité propres à l'adolescence pleinement épanouie, s'engageaient dans une course effrénée, emportée

  • que rien ne semblait arrêter.

  • qui faisait quand même de l'ombre avec ses branches majestueusement tortueuses.

  • qui se suivaient à une vitesse vertigineuse.

  • où des vaisseaux spatiaux, comparables à des faisceaux de lumière blanche, filent, volent, surfent sur fond noir et s'éclipsent enfin

  • qui bloquent la route.

  • qui porte loin son regard

  • qui lui restait

  • Dès l'instant où le frère et la sœur eurent la liberté de se mouvoir

  • une fois que ses quatre pattes se furent posées sur le sol sableux

  • comme si l'on assistait à la projection d'un film de science-fiction

  • tandis que son petit frère la suivait en sautant cinq centimètres par-dessus la même barrière, les quatre pattes précautionneusement ramassées au milieu de son ventre plat

  • Lorsque Mélodie eut ainsi fait le tour du parc

  • que sa sœur ne voulait pas faire un deuxième tour

  • comme s'il eût dépensé toute l'énergie