Relever et analyser les pronoms relatifs

Reprenons le texte de Tahar Ben Jelloun.

Amis, je ferme ici le livre, ouvre mon cœur et appelle ma raison : à cette époque de réclusion, on ne le voyait plus. Il s'était enfermé dans la pièce du haut et communiquait avec l'extérieur par de petits billets qui étaient souvent illisibles ou étranges. Sa mère ne savait pas lire. Elle refusait d'entrer dans ce jeu et jetait les billets qui lui étaient adressés. Il écrivait rarement à ses sœurs, dont trois n'habitaient plus la grande maison. Elles s'étaient mariées et ne venaient que rarement voir leur mère souffrante. Ahmed régnait même absent et invisible. On sentait sa présence dans la maison et on la redoutait. On parlait à voix basse de peur de le déranger. Il était là-haut, ne sortait plus, et seule la vieille Malika, la bonne qui l'avait vu naître et pour laquelle il avait un peu de tendresse, avait la possibilité de pousser sa porte et s'occuper de lui. Elle lui apportait à manger – elle allait jusqu'à lui procurer en cachette du vin et du kif – nettoyait sa chambre et la petite salle d'eau adjacente. Quand elle entrait, il se couvrait entièrement d'un drap et se mettait sur une chaise au minuscule balcon qui dominait la vieille ville. En partant elle cachait dans un sac les bouteilles de vin vides et balbutiait quelques prières du genre : "Qu'Allah nous préserve du malheur et de la folie ! » ou bien :"Qu'Allah le ramène à la vie et à la lumière ! » I1 cultivait ainsi le pouvoir de l'être invisible. Personne ne comprenait le sens de cette retraite. La mère qui pouvait en soupçonner la signification était préoccupée par son corps malade et sa raison vacillante. Il passait son temps à se raser la barbe et à s'épiler les jambes. Il était en train d'espérer un changement radical dans le destin qu'il s'était plus ou moins donné. Pour cela il avait besoin de temps, beaucoup de temps, comme s'il avait besoin qu'un regard étranger se posât sur son visage et son corps en mutation ou dans le retour vers l'origine, vers les droits de la nature.

Question

Dans ce texte, relevez les pronoms relatifs, donnez leur antécédent, et précisez leur fonction dans la subordonnée.

Solution

  1. Les pronoms relatifs simples, dont la fonction est sujet :

    1. qui étaient souvent illisibles - antécédent : "de petits billets"

    2. qui lui étaient adressés - antécédent : "les billets"

    3. qui l'avait vu naître - antécédent : "la bonne"

    4. qui dominait la vieille ville - antécédent : "minuscule balcon"

    5. qui pouvait en soupçonner la signification - antécédent : "la mère"

  2. Les pronoms relatifs simples, dont la fonction est COD :

    1. qu'il s'était plus ou moins donné - antécédent : "le destin"

  3. Les pronoms relatifs simples, dont la fonction est Complément du nom :

    1. dont trois n'habitaient plus la grande maison - antécédent : trois sœurs

  4. Les pronoms relatifs composés, complément prépositionnel :

    1. pour laquelle il avait un peu de tendresse - antécédent : la bonne